Kimono a écrit:En réalité, il y a beau temps que l'Histoire a son nouveau roman national dans tous les manuels du Secondaire, et je sais de quoi je parle en tant qu'ex-enseignant : c'est le Peuple qui compte, les élites culturelles ou politiques c'est du pipi de chat. On a sorti il y a 2 ans des manuels d'où Charlemagne avait disparu, trop ringard ; et où Napoléon instaurait quelques changements et se battait confusément en Europe, sans que ses batailles soient mentionnées (!). Expliquer ce que voulait au juste Louis-Philippe? Aucun intérêt. Mais vous avez le panier de la ménagère en 1840. OK ça compte aussi, l'Ecole des Annales a apporté des pistes utiles, mais le balancier est devenu fou.
Absolument d'accord avec toi, Kimono.
Si l'élargissement des perspectives de la recherche historique au-delà du simple récit des péripéties "politiques" a été un grand pas en avant et a donné lieu à des découvertes passionnantes (tu cites justement l'École des Annales et on peut de ce point de vue penser au récemment disparu Emmanuel Leroy-Ladurie, ou encore, dans d'autres approches historiques, à un Philippe Ariès par exemple), mais la dérive a commencé avec Howard Zinn et sa semi-fallacieuse
Une histoire populaire des États-Unis vénérée par toute la gauche progressiste, qui met l'accent — avec un parti-pris excessif — sur l'accessoire et non le nécessaire et sert de vademecum de l' "anecdotique historique" qui nous est servi désormais presque chaque jour par Google et consorts, qui mettent en valeur tous ces minuscules génies inconnus (car "invisibilisés" par la majorité tyrannique, of course
), et qui a fait des émules chez nous, à commencer par un autre grand escroc, Gérard Noiriel — dont une version BD de son
Histoire populaire de la France [CQFD] a d'ailleurs paru chez Delcourt.