Il y a moins de nouveautés au mois de janvier. Cela permet de rattraper certains retards de lecture, et d'évoquer les albums du trimestre précédent qui étaient passés inaperçus (ou presque).
C'est ainsi que j'ai enfin lu le "dernier Paul " de Michel Rabagliati. Cela s'intitule "Paul au Parc".
L'auteur évoque cette fois ses années d'adolescence, au début des années 70. C'était l'époque où sévissait encore le FLQ, un mouvement politique qui luttait pour le "Québec libre". La BD évoque brièvement les enlèvements et les attentats de ce temps-là, et elle dévoile avec une certaine honnêteté (mêlée à de l'ironie) les réactions des québequois,
Mais ce thème politique n'est qu'une toile de fond, un simple décor temporel. Le but principal du dessinateur est de raconter une période de son enfance, et en particulier son expérience de scout (jusqu'à ce qu'un événement dramatique le pousse à quitter cette organisation). Il nous montre ainsi tout un tas de détails que l'on connait déjà plus ou moins : les feux de camp, l'exaltation du devoir, les activités en plein air, la discipline ou les devises ringardes. Tout cela est dessiné avec tendresse et amusement.
En fait, on ne peut pas expliquer le charme des albums de Paul en racontant leurs scénarios. Le plus important, dans ces livres, c'est plutôt le regard de l'auteur, à la fois impitoyable et nostalgique, dirigé vers une époque révolue. Il y a aussi le plaisir de retrouver certains détails, en partie oubliés, de la vie d'alors. Le dessin joue un rôle essentiel dans cette découverte, car il mélange habilement la simplification de la caricature et les détails plus réalistes. Les décors paraissent assez simples, mais ils sont toujours fortement évocateurs.
Bien sûr, il n'y a pas de grande aventure dans cette histoire. C'est plutôt une suite d'anecdotes qui permettent de vivre (ou peut être de revivre) les années 70 au quotidien. L'intrigue semble au prime abord plutôt légère, mais la conclusion dramatique du récit amène soudainement une touche plus violente. Il n'y a cependant rien d'artificiel dans ce contraste, et l'album ne fait que rapporter des événements réels. Il nous permet en fait de vivre toute une gamme d'émotions.
Les événements sont racontés sur un ton très ironique, avec une grande sensibilité, et le regard reste constamment adulte. Le lecteur se sent volontiers complice de cet auteur sympathique, et j'ai eu le sentiment d'être très proche du Québec en refermant le livre.
Pour conclure, je dirai simplement que Paul au Parc est une oeuvre parfaitement maîtrisée, et que Michel Rabagliati devient petit à petit un des grands auteurs des années 2000. Il est donc temps de le découvrir.
C'est ainsi que j'ai enfin lu le "dernier Paul " de Michel Rabagliati. Cela s'intitule "Paul au Parc".
L'auteur évoque cette fois ses années d'adolescence, au début des années 70. C'était l'époque où sévissait encore le FLQ, un mouvement politique qui luttait pour le "Québec libre". La BD évoque brièvement les enlèvements et les attentats de ce temps-là, et elle dévoile avec une certaine honnêteté (mêlée à de l'ironie) les réactions des québequois,
Mais ce thème politique n'est qu'une toile de fond, un simple décor temporel. Le but principal du dessinateur est de raconter une période de son enfance, et en particulier son expérience de scout (jusqu'à ce qu'un événement dramatique le pousse à quitter cette organisation). Il nous montre ainsi tout un tas de détails que l'on connait déjà plus ou moins : les feux de camp, l'exaltation du devoir, les activités en plein air, la discipline ou les devises ringardes. Tout cela est dessiné avec tendresse et amusement.
En fait, on ne peut pas expliquer le charme des albums de Paul en racontant leurs scénarios. Le plus important, dans ces livres, c'est plutôt le regard de l'auteur, à la fois impitoyable et nostalgique, dirigé vers une époque révolue. Il y a aussi le plaisir de retrouver certains détails, en partie oubliés, de la vie d'alors. Le dessin joue un rôle essentiel dans cette découverte, car il mélange habilement la simplification de la caricature et les détails plus réalistes. Les décors paraissent assez simples, mais ils sont toujours fortement évocateurs.
Bien sûr, il n'y a pas de grande aventure dans cette histoire. C'est plutôt une suite d'anecdotes qui permettent de vivre (ou peut être de revivre) les années 70 au quotidien. L'intrigue semble au prime abord plutôt légère, mais la conclusion dramatique du récit amène soudainement une touche plus violente. Il n'y a cependant rien d'artificiel dans ce contraste, et l'album ne fait que rapporter des événements réels. Il nous permet en fait de vivre toute une gamme d'émotions.
Les événements sont racontés sur un ton très ironique, avec une grande sensibilité, et le regard reste constamment adulte. Le lecteur se sent volontiers complice de cet auteur sympathique, et j'ai eu le sentiment d'être très proche du Québec en refermant le livre.
Pour conclure, je dirai simplement que Paul au Parc est une oeuvre parfaitement maîtrisée, et que Michel Rabagliati devient petit à petit un des grands auteurs des années 2000. Il est donc temps de le découvrir.
Dernière édition par Raymond le Dim 13 Déc - 12:37, édité 1 fois