Bonjour
J'ai découvert, un peu par hasard, la série de l'argentin Quino : Mafalda. L'ensemble a été publié en onze albums chez Glénat. L’œuvre fut construite entre 1964 et 1973, époque dramatique pour l'Argentine, alors déchirée entre les péronistes et l'armée.
Mafalda est une petite fille très pacifiste et très moralisatrice. On pourrait dire, vu de la France, qu'elle est clairement à gauche ! Une autre de ses caractéristiques est qu'elle déteste la soupe que sa maman s'échine à lui préparer, soir après soir ! La vie de Mafalda nous est racontée sous la forme de bandes, à la façon des Peanuts de Schulz. On retrouve d'ailleurs une structure narrative identique. Si Snoopy est Mafalda, alors Felipe, l'ami de Mafalda qui doute toujours de lui-même, est Charlie Brown. Et Guille, le petit frère de Mafalda, est Sally Brown, etc... Manolito, un ami de Mafalda, est un commerçant en herbe. Il aide son père à tenir un magasin de quatre saisons dont les produits ne sont jamais très frais, avec, à la clé, le "running-gag" des clientes ramenant des produits avariés pour échange. Susanita, l'amie de Mafalda, représente le côté sombre de l'humanité. Cette petite fille rêve de se marier et de fréquenter la haute société pour ne plus avoir à subir le regard des humbles et des pauvres. Une différence forte avec les Peanuts est aussi la présence des parents de Mafalda. Sa maman est une mère au foyer, très belle, engluée dans les tâches ménagères ce qui permet d'ailleurs à Quino de passer quelques messages féministes ! Le père de Mafalda est un petit employé de bureau. Il travaille dans une compagnie d'assurance et a bien du mal à boucler les fins de mois.
Vous l'avez compris, à la différence des Peanuts, Mafalda est une BD éminemment politique. Avec beaucoup de sensibilité et de douceur, Quino fait passer des messages humanistes et met en scène la situation politique de son pays ainsi que la situation internationale. Mafalda se lamente régulièrement devant un globe terrestre. Elle évoque la guerre du Vietnam. La maman de Mafalda est confrontée à l'inflation.
Manolito, fervent admirateur du capitalisme et de l'Oncle Sam, se révèle un commerçant malhonnête, ce qui permet d'ailleurs à Quino d'induire le raccourci : commerce = vol ! Voire même commerce = insensibilité à l'autre, comme l'illustre ce dialogue :
- T'en fais pas, Felipe ! J'ai cassé ton arc. Mais je vais t'en acheter un autre.
- Non Manolito ! Jamais tu ne pourras m'en acheter un pareil.
- Pareil je te dis ! Il n'est pas si cher que cela.
- Non, il n'est pas cher. Mais celui-là, c'est mon père qui me l'avait acheté. Et toi, si tu m'en achètes un autre, ça ne sera pas la même chose, tu comprends.
- Parce qu'on lui a fait une ristourne spéciale ?
Le marketing est d'ailleurs brocardé avec beaucoup de douceur :
.
Le féminisme, je l'ai déjà signalé, est très présent et je ne résiste pas à la tentation de vous donner cet échange savoureux :
- L'homme n'est que poussière et il retourne à la poussière.
- Et c'est la femme qui fait le ménage.
Cependant Malfada, c'est aussi beaucoup de tendresse comme en témoigne ce dialogue entre Mafalda et sa maman :
- Mafalda : "Miguelito a peur que je l'aime moins quand mon petit frère sera né. En réalité, moi aussi, j'ai peur que tu m'aimes moins quand il sera né".
- Maman de Mafalda : "Que tu es sotte, je t'aimerai toujours autant".
- Mafalda "Je vois, c'est comme si ton amour avait ouvert une succursale".
Pour les matheux (j'en suis une), la solution de cette énigme est que l'amour est infini. Démontrons le. Si nous appelons A, la variable Amour, alors la maman de Mafalda aime aujourd'hui Mafalda avec A. Lors que le petit frère de Mafalda sera né, en toute logique, elle devrait partager son amour. Donc donner A/2 à Mafalda. Mais, ce que nous dit Quino, c'est que la maman de Mafalda aimera sa fille autant. Donc que A/2 = A ! Or, en maths, cette équation n'a que deux solutions : 0 ou l'infini !
Donc l'amour est infini. Quelle tendresse.
Et que dire du dialogue ci-dessous entre Guille et son papa :
.
Voilà, je suis très heureuse d'avoir pu partager cette découverte et espère vous avoir donné envie de lire Mafalda. Pour plus d'illustrations, vous pouvez vous tourner vers ce site spécialisé, construit dans les années 2000, par un admirateur de la série : Mafalda.
Cordialement
Eléanore-clo
J'ai découvert, un peu par hasard, la série de l'argentin Quino : Mafalda. L'ensemble a été publié en onze albums chez Glénat. L’œuvre fut construite entre 1964 et 1973, époque dramatique pour l'Argentine, alors déchirée entre les péronistes et l'armée.
Mafalda est une petite fille très pacifiste et très moralisatrice. On pourrait dire, vu de la France, qu'elle est clairement à gauche ! Une autre de ses caractéristiques est qu'elle déteste la soupe que sa maman s'échine à lui préparer, soir après soir ! La vie de Mafalda nous est racontée sous la forme de bandes, à la façon des Peanuts de Schulz. On retrouve d'ailleurs une structure narrative identique. Si Snoopy est Mafalda, alors Felipe, l'ami de Mafalda qui doute toujours de lui-même, est Charlie Brown. Et Guille, le petit frère de Mafalda, est Sally Brown, etc... Manolito, un ami de Mafalda, est un commerçant en herbe. Il aide son père à tenir un magasin de quatre saisons dont les produits ne sont jamais très frais, avec, à la clé, le "running-gag" des clientes ramenant des produits avariés pour échange. Susanita, l'amie de Mafalda, représente le côté sombre de l'humanité. Cette petite fille rêve de se marier et de fréquenter la haute société pour ne plus avoir à subir le regard des humbles et des pauvres. Une différence forte avec les Peanuts est aussi la présence des parents de Mafalda. Sa maman est une mère au foyer, très belle, engluée dans les tâches ménagères ce qui permet d'ailleurs à Quino de passer quelques messages féministes ! Le père de Mafalda est un petit employé de bureau. Il travaille dans une compagnie d'assurance et a bien du mal à boucler les fins de mois.
Vous l'avez compris, à la différence des Peanuts, Mafalda est une BD éminemment politique. Avec beaucoup de sensibilité et de douceur, Quino fait passer des messages humanistes et met en scène la situation politique de son pays ainsi que la situation internationale. Mafalda se lamente régulièrement devant un globe terrestre. Elle évoque la guerre du Vietnam. La maman de Mafalda est confrontée à l'inflation.
Manolito, fervent admirateur du capitalisme et de l'Oncle Sam, se révèle un commerçant malhonnête, ce qui permet d'ailleurs à Quino d'induire le raccourci : commerce = vol ! Voire même commerce = insensibilité à l'autre, comme l'illustre ce dialogue :
- T'en fais pas, Felipe ! J'ai cassé ton arc. Mais je vais t'en acheter un autre.
- Non Manolito ! Jamais tu ne pourras m'en acheter un pareil.
- Pareil je te dis ! Il n'est pas si cher que cela.
- Non, il n'est pas cher. Mais celui-là, c'est mon père qui me l'avait acheté. Et toi, si tu m'en achètes un autre, ça ne sera pas la même chose, tu comprends.
- Parce qu'on lui a fait une ristourne spéciale ?
Le marketing est d'ailleurs brocardé avec beaucoup de douceur :
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Le féminisme, je l'ai déjà signalé, est très présent et je ne résiste pas à la tentation de vous donner cet échange savoureux :
- L'homme n'est que poussière et il retourne à la poussière.
- Et c'est la femme qui fait le ménage.
Cependant Malfada, c'est aussi beaucoup de tendresse comme en témoigne ce dialogue entre Mafalda et sa maman :
- Mafalda : "Miguelito a peur que je l'aime moins quand mon petit frère sera né. En réalité, moi aussi, j'ai peur que tu m'aimes moins quand il sera né".
- Maman de Mafalda : "Que tu es sotte, je t'aimerai toujours autant".
- Mafalda "Je vois, c'est comme si ton amour avait ouvert une succursale".
Pour les matheux (j'en suis une), la solution de cette énigme est que l'amour est infini. Démontrons le. Si nous appelons A, la variable Amour, alors la maman de Mafalda aime aujourd'hui Mafalda avec A. Lors que le petit frère de Mafalda sera né, en toute logique, elle devrait partager son amour. Donc donner A/2 à Mafalda. Mais, ce que nous dit Quino, c'est que la maman de Mafalda aimera sa fille autant. Donc que A/2 = A ! Or, en maths, cette équation n'a que deux solutions : 0 ou l'infini !
Donc l'amour est infini. Quelle tendresse.
Et que dire du dialogue ci-dessous entre Guille et son papa :
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Voilà, je suis très heureuse d'avoir pu partager cette découverte et espère vous avoir donné envie de lire Mafalda. Pour plus d'illustrations, vous pouvez vous tourner vers ce site spécialisé, construit dans les années 2000, par un admirateur de la série : Mafalda.
Cordialement
Eléanore-clo