La deuxième partie du diptyque
Alors, tout tombe vient juste de sortir. Comme d'habitude, le scénario est de Canales et le dessin de Guarnido.
Qui a bien pu tuer Iris Allen, la grande actrice shakespearienne ? Et Weekly sera t'il innocenté de ce meurtre manifestement commandité par Solomon le bâtisseur ? Et quel est ce malade dans un poumon d'acierque visite Shelby ? Blacksad mène l'enquête et il vient de retrouver une très ancienne amie, Alma, dont le rôle dans la lutte contre le prometteur est ambigu. Rachel, l'amie disparue de Weekly pourrait aussi œuvrer masquée...
Tous les ingrédients d'un
Blacksad sont à l'affiche : l'Amérique profonde des années 1950 et surtout New-York, des héros qui n'hésitent pas à se faire justice, et avec un petit plus, Alma. Canales nous brosse avec finesse et subtilité sa relation avec Blacksad. La fin est d'ailleurs ouverte...
Comme le faisait Goscinny dans
Lucky Luke à chaque nouvel opus, le scénariste construit des variations autour de ses thèmes favoris en abordant un aspect nouveau du Nouveau Monde. Aujourd'hui, Canales traite de la folie immobilière qui traverse la Grosse Pomme et a conduit à la création de tant de bâtiments monumentaux. Le pont construit par Solomon fait bien évidemment penser au Verrazano Bridge, achevé en 1964 https://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_Verrazzano-Narrows.
Et Shakespeare est toujours présent dans ce deuxième volet avec un bel extrait de Jules César que je résiste pas au plaisir de citer ici :
César m'aimait, je le pleure; il fut heureux, je m'en réjouis; il était vaillant, je l'honore: mais il fut ambitieux, et je l'ai tué.
Le dessin antropomorphe de Guarnido est toujours aussi bon avec cette incroyable facilité à insuffler des émotions sur le visage des animaux.
A noter quelques grands moments comme les scènes sous la pluie à Central Park, ou encore la foule devant la gare de Grand Central, sans oublier Coney Island ou The Cloisters.
Les amateurs de la série seront comblés. Les autres reprocheront un léger manque d'originalité et une fin peu crédible.
EEEEEléanore