Pinchon ... Joseph-Porphyre de son prénom

Tout le monde connait Bécassine, mais on sait peu de choses sur son auteur, nommé Joseph Porphyre Pinchon. On sait encore moins que ce dessinateur a réalisé une oeuvre énorme pendant une cinquantaine d'années, comportant des tableaux, de nombreuses illustrations pour les journaux et surtout beaucoup de BD.

Je ne parlerai pas trop ici de Bécassine, que tout le monde connait bien. Je vais plutôt présenter quelques séries méconnues, que j'ai découvert il y a quelque temps dans le journal Wrill, publiées pendant la fin des années 40. Pinchon y dévoile toutes le sfacettes de son talent

Commençons avec les aventures de Suzel, la petite alsacienne dont l'enfance se déroule à la fin des années 30. Elle va vivre des heures dramatiques, à cause de l'invasion allemande, mais au début, le narrateur se contente de nous raconter quelques historiettes banales. Voilà d'ailleurs comment la série commence.



On se croirait dans une histoire du "Club des Cinq".  

En passant, on peut relever que "Suzel" se présente comme  une suite d'images au dessus de commentaires assez abondants. Cela ressemble complètement aux pages de Bécassine. La plupart des images ne sont pas encadrées, et cela permet à Pinchon de composer sa planche avec une certaines souplesse.

Après quelques pages assez anecdotiques (j'avance assez vite dans ma présentation), le ton de la série devient tout à coup plus sérieux. Dame ! La série se passe en 1940 et l'Alsace est alors envahie par les allemands.

Les intrigues de la série dévient dès lors sur le thème de la Résistance aux allemands. Il faut préciser que de nombreuses BD ne racontaient que cela, en cette époque d'immédiate après-guerre. Dans Wrill, il y avait par exemple les aventures de Bernard Chamblet qui étaient déjà dédiées à la Guerre de 39-45.

Je saute quelques pages de cette histoire de Suzel, et je vous montre maintenant un récit de cette "lutte dans l'ombre" contre la domination allemande. Chaque planche relatait en fait une anecdote de ce genre, assez proche de la vie quotidienne des alsaciens.

Passons maintenant à une autre BD publiée dans Wrill à la même époque ! Elle s'intitule "Gringalou" et c'est avant tout une suite de gags.

Elle est assez plaisante à lire, mais son intérêt reste plutôt anecdotique. Je ne vous en montre donc qu'une planche (à moins qu'il n'y ait de la demande    ).



Vous remarquerez qu'il n'y a toujours pas de phylactères, mais que les textes sont bien disposés à la manière d'une BD.  

Raymond a écrit:Passons maintenant à une autre BD publiée dans Wrill à la même époque ! Elle s'intitule "Gringalou" et c'est avant tout une suite de gags.

Elle est assez plaisante à lire, mais son intérêt reste plutôt anecdotique. Je ne vous en montre donc qu'une planche (à moins qu'il n'y ait de la demande ).

Personnellement, j'aimerais bien en voir d'autres.

Si tu le demandes !

Je pensais au départ m'attarder un peu plus sur Olive et Bengali, qui est la série que je préfère.

Voici la suite de Gringalou !  

Et la suite !



Bon ! Ce déjeuner dévoré par les sauterelles est bien anecdotique, et je vous propose maintenant de passer à Olive et Bengali.  

Raymond, merci d'avoir mis ces deux planches supplémentaires.

Ravissants dessins qui me rappellent un peu certaines bandes de Le Rallic...

En fait, ils n'étaient pas loin d'être contemporains, même si Pinchon a commencé sa carrière de dessinateur une dizaine d'années avant Le Rallic.

Venons-en à Olive et Bengali, une très belle série dont la dernière histoire est restée inachevée dans le journal (après la disparition de Wrill). Elles ont presque toutes été publiées en album par Gordinne (il y en a eu trois).

Ce sont au départ de petites aventures amusantes vécues par un couple d'ados. Olive est un garçon et la fille se nomme Bengali. Dans l'aventure que je vais vous montrer (Olive et Bengali au pays des légendes), Bengali est presque absente. Il s'agit en fait de l'histoire d'un rêve, fait par Olive après avoir trop mangé.

Cela commence avec cette planche, qui montre d'abord Olive en train de s'empiffrer. Il ne se sent pas bien et a besoin de se coucher. Olive commence alors son voyage dans le temps.  

L'aventure commence. Olive se retrouve plongé dans un Moyen-Àge intriguant.  

Olive ne comprend évidemment pas ce qui lui arrive.  

Olive quitte maintenant Tarascon. Vous remarquerez que bien qu'elle soit un peu déjantée, l'intrigue se présente  parfois comme un petit cours d'histoire du Moyen Àge.  

Petit intermède publicitaire.

BIENTÔT !

Personne n'a réagi !  

Bon ! Revenons à Olive et Bengali !

La suite !

Est ce que quelqu'un suit, au fait ?

Mmmm ... pas grand monde, en fait !

Une belle planche muette de Bécassine.

Mmmm ... je suppose que dans le journal, les dessins étaient accompagnés d'un texte.

Excellent gag.

Quand il y a peu de texte (le scénariste est souvent bavard), Bécassine devient plus agréable à lire.