Bonsoir
Comme l'a indiqué Raymond,
Mickey et l’océan perdu se situe clairement dans la lignée du
Voyage extraordinaire des deux mêmes auteurs. Certes, on peut ergoter en disant que le premier relève du roman post-apocalyptique alors que le second lorgne plutôt vers l'uchronie. Néanmoins, les deux BD présentent des liens très forts : une atmosphère rétrofuturiste et un graphisme Art déco, surchargé de détails au point qu'il évoque le Rococo. Clairement, l'arbre cabane des héros du
Voyage extraordinaire a inspiré le refuge choisi par Minnie, Dingo et Pat. On y retrouve ce mariage entre la nature (l'arbre) et les matériaux (verre, fer).
De même le design des dirigeables des deux œuvres regardent du côté des cocons de chenilles.
L'intrigue de
L'océan perdu est néanmoins plus percutante que celle du
Voyage extraordinaire, peut être tout simplement parce que l'histoire du premier tient en un opus alors que celle du second en est à son deuxième cycle et à son cinquième tome...
De même, presque paradoxalement pourrait-on dire, la BD Disney est plus adulte. L'introduction dans le grand nord russe est très bien faite et rappelle les récits d'exploration polaire, ou alors celle d'un
Indiana Jones ! La vie de chasseurs de trésors de Mickey, Minnie et Dingo est plus âpre que celle de Noémie et Émilien, pourtant confrontés à un première guerre mondiale parallèle (1927...). De plus, les personnalités Disney sont riches. Ainsi, Dingo quitte le rôle d'un doux rêveur, incapable de produire quoi que ce soit de sérieux. La rédemption de Pat est aussi surprenante qu'efficace du point de vue narratif. Et Minnie se révèle une scientifique de premier ordre, dont la tablette dépasse les capacités des iPad !
Je confie aussi avoir apprécié l'idée de la perte de gravité. Et les objets flottant dans l'air évoquent de vieux souvenirs, ceux de la série télévisée
chasseurs de dragons.
Au final,
Mickey et l'océan perdu est une très belle BD, tant par son scénario que par ses dessins. On dit de Picasso que c'est un artiste protéiforme, changeant et génial en tout. Je crois que l'on peut aussi qualifier ainsi les personnages Disney. Ces héros de papier font preuve d'une incroyable capacité d’adaptation. Ils peuvent vivre des aventures différentes, dans des décors disparates, à des époques différentes et sous la main (bienveillante) d'auteurs dissemblables. Le Mickey de Floyd Gottfredson est bien éloigné de celui de Romano Scarpa, mais les deux fleurent bon le talent.
Je me joins donc à Raymond, Draculea et Loup79 pour vous recommander la lecture de cet ouvrage.
Bonne fin de week-end
Eléanore