J'ai lu
Ce que nous sommes ce week-end et c'est un beau roman d'anticipation, qui propose une belle réflexion sur le futur de l'homme.
L'idée de départ est toute simple ! Plutôt que de laisser les hommes augmenter leurs connaissances (et leur mémoire) en se connectant manuellement à des banques de données avec un portable, des entrepreneurs ont décidé de connecter directement le cerveau des hommes à un grand réseau numérique. Avec un petit computer greffé dans leur boîte crânienne, l'être humain possède un savoir presque infini, ainsi que des capacités intellectuelles stupéfiantes (parler par exemple un très grand nombre de langues). Considérée avec un regard naïf, cette situation pourrait être vue comme une sorte de paradis.
Mais voilà, même dans le futur, la Terre n'est pas toujours habitée par des "gentils". Les hackers sévissent toujours et ils s'attaquent parfois à ce petit ordinateur qui se trouve dans le cerveau des hommes. Et une fois que cette petite boîte a été pillée, il se produit une sorte de "décérébration". Dans cette situation angoissante, la victime perd tout ce qu'elle considérait comme "elle-même".
Heureusement, tout le monde n'est pas en accord avec cette civilisation totalement numérisée et quelques "résistants" continuent à vivre d'une façon traditionnelles dans les forêts. Le héros de cette histoire va ainsi être recueilli par une jeune femme qui vit "en dehors du système" et il pourra lentement se reconstruire, peut-être, s'il ne succombe pas à la folie.
Vous l'avez compris : Zep ne partage pas l'optimisme de certains décideurs actuels qui veulent numériser tous les processus faisant fonctionner notre monde. Avec ce nouvel album, il le fait donc savoir au grand public d'une façon aussi malicieuse que pertinente. Il n'y a curieusement pas eu beaucoup de réactions autour de cet album qui cherche surtout à faire réfléchir, mais il est vrai que ce "numérisation du monde" est un processus collectif que personne ne maîtrise vraiment (ce qui est au passage encore plus effrayant). Il est en fait difficile de désigner un coupable et c'est simplement la conséquence d'une "idéologie du progrès".
Bon ! Ce n'est pas un chef d'œuvre de la BD mais c'est tout de même un bel album, à la fois intelligent et inquiétant, dont la forme est tout à fait appropriée à ses buts.
S'il fallait lui attribuer une note, ce serait un
EEE !