Je n'ai pas dit que j'approuverais un nouvel épisode dans lequel il serait question d'une tentative de retour mondial des nazis. Je ne connais pas le contenu de ce nouvel album, je ne peux donc me prononcer à son sujet.
Pour ce qui concerne le passé, je n'aime pas du tout
Londres en péril, dont le récit est à mes yeux proche du ridicule et le dessin, toujours à mes yeux, très mauvais. Quant à
L'Eternel shogun, si vous lisez ce que j'ai écrit à son sujet, vous verrez que j'ai justement reproché au scénario d'avoir fait intervenir des nazis de façon très artificielle, alors que l'album aurait très bien pu fonctionner de façon intéressante sans leur présence.
Je ne peux parler de
L'enfant Staline, ne l'ayant pas lu.
Pour ce qui est de
Cuba libre, je suis désolé, je ne vois guère de complaisance envers les Barbudos. Pourtant, n'ayant à titre personnelle absolument aucune sympathie ni pour Castro, ni pour Che Guevara envers lesquels mon jugement est même très sévère, je ne suis pas suspect d'aveuglement idéologique à ce sujet. Je crois au contraire que le scénario de cet album, bon ou mauvais, c'est un autre problème, se tient assez intelligemment à distance des identifications politiques pour nous parler de deux choses : l'atmosphère d'une île à la veille d'un tournant majeur de son histoire, la manière dont, dans ce contexte, une civilisation inconnue est détruite. N'est-ce pas nous dire que dans les chaos politiques l'imaginaire est mis en péril, puisque c'est justement le monde rêvé de la fiction qui est finalement aboli par la violence d'un présent en devenir ? Avoir imaginé une telle fiction quelques mois avant que dans notre présent réel les criminels de Daech n'en viennent à s'attaquer aux oeuvres d'art et au témoignage du passé, me semble avoir été une forme d'intuition symbolique des plus intéressantes, tant il est vrai que même située dans le passé, une bande dessinée écrite aujourd'hui, tout comme un roman, nous parlent toujours, même indirectement, du présent.
Quant au graphisme, je trouve Régric très bon dessinateur et certainement infiniment plus respectueux de la référence martienne que ne l'était Taymans dans
Londres en péril ou encore
Le Châtiment. Pourtant, ce dessinateur avait fait un beau travail dans
Le maître de l'atome. Mais celui de Régric me semble bien plus fidèle et juste.
Pour ce qui est de
Mission Antarctique, j'attends d'avoir l'album sous les yeux pour porter un jugement de valeur dont j'aurais du mal à concevoir la possibilité au moment présent. Il est vrai qu'un énième retour des nazis n'est pas ce que j'attendrais a priori d'une nouvelle aventure de Lefranc, le sujet étant assez éculé d'une façon générale comme le prouve par exemple la très peu convaincante
Malédiction des trente deniers dans la série des récentes aventures Blake et Mortimer. Mais qu'il soit difficile de faire quelque chose d'intéressant sur un thème si souvent traité qu'il en est devenu un poncif, ne veut pas dire a priori que toute tentative à ce sujet soit forcément vouée à être nulle et non avenue Il faudra voir ce que le scénario de ce nouvel épisode de Lefranc en aura fait. D'où la suspension de mon jugement pour le moment.
La première planche du futur Lefranc - il me paraît difficile de contester le très beau travail de Régric et du coloriste - je ne me souviens plus du nom de la personne qui a assuré cette part de la création :