De mon côté, c'est à un tout autre style de bande dessinée que je me suis intéressé, mais qui n'en mérite pas moins une petite recension.
Comme souvent, donc, je commence mes vacances par un petit tour chez le libraire... Et décidément, qu'est-ce qu'il me connaît bien ! Ce nouvel achat à l'aveugle s'est révélé une excellente surprise pour moi ! Il s'agit de Mr. Crook !, de Jérôme Tillard et Romain Blais :
Je ne me serais probablement pas tourné spontanément vers cette bande dessinée dans la mesure où je ne trouve pas la couverture particulièrement remarquable (malgré une idée de mise en scène amusante) et surtout dans la mesure où je ne connais aucun de ces deux auteurs. Et pourtant, voilà une sortie qui mérite qu'on en parle. Il n'y a rien, en soi, d'absolument exceptionnel dans Mr. Crook !. On a déjà vu ce genre de récit ailleurs, avec plus ou moins de réussite, mais force est de reconnaître qu'on est ici dans le haut du panier.
Tillard et Blais mettent donc en scène ce Mr. Crook, sorte de gentleman cambrioleur qui ne serait ni vraiment gentleman, ni vraiment cambrioleur. Et pourtant, il est évident qu'on ne peut que penser à Arsène Lupin devant cet escroc qui ne recule devant aucun danger pour aller au bout de son crime. C'est délicieux d'amoralité assumée, encore qu'on a du mal à avoir beaucoup de regret pour les victimes de cet escroc, vu leur profil, et les auteurs manient admirablement les codes du genre. Les changements d'identité sont hilarants, les dialogues qui en découlent ne le sont pas moins, les différentes rencontres ne manquent jamais de sel, et quant aux larcins insolents de cet artiste de l'escroquerie, on les goûte avec une gourmandise qu'il nous est impossible de feindre.
Il y a du Maurice Leblanc, mais aussi du Chaplin, du Hawks et du Audiard. Une sorte de mélange des genres détonnant qui allie au meilleur de la screwball comedy (sans l'aspect "comédie de mœurs") la verve de la comédie française à son âge d'or.
Dès son apparition, on sent que ce personnage à l'esprit lent et au regard atone cache sûrement quelque chose :
Du côté du dessin, il y aurait peut-être un aspect un peu Disney. Les décors sont sublimes, magnifiquement colorisés (par Blais lui-même) et d'une rigueur graphique plus que satisfaisante. Les personnages, eux, sont tout en rondeur, d'un trait caricatural extrêmement maîtrisé. Cela rend le trait souple et incroyablement dynamique, à l'image de son (anti-?)héros insaisissable. C'est exactement la tonalité graphique qu'il fallait pour cet univers.
J'aime les changements d'atmosphères, par exemple, ici, on passe directement d'un Botswana crépusculaire à l'effervescence du New York de la fin des roaring twenties (le récit se passe en 1928, ce qui rend encore plus drôle le comportement de ces millionnaires qui jettent l'argent par la fenêtre) :
Bref, pour ma part, une très belle expérience, qui rentre parfaitement dans la catégorie de ce que j'aime. Le récit est bondissant, joyeux, entraînant, et nous réserve quelques surprises qui, sans nous faire tomber de notre siège, nous offrent un final à la hauteur du récit.
Et sans tomber dans le piège du cliffhanger racoleur, la fin nous laisse quand même entendre qu'on devrait potentiellement retrouver Mr. Crook dans de nouvelles aventures. Disons-le tout net : il faudrait être fou pour ne pas aller se laisser escroquer une seconde fois !
Je ne connais pas trop votre barème de notation, je ne sais plus si la note maximale est à 4 ou 5 E, mais je mettrais EEE si c'est sur 4 et EEEE si c'est sur 5.
Comme souvent, donc, je commence mes vacances par un petit tour chez le libraire... Et décidément, qu'est-ce qu'il me connaît bien ! Ce nouvel achat à l'aveugle s'est révélé une excellente surprise pour moi ! Il s'agit de Mr. Crook !, de Jérôme Tillard et Romain Blais :
Je ne me serais probablement pas tourné spontanément vers cette bande dessinée dans la mesure où je ne trouve pas la couverture particulièrement remarquable (malgré une idée de mise en scène amusante) et surtout dans la mesure où je ne connais aucun de ces deux auteurs. Et pourtant, voilà une sortie qui mérite qu'on en parle. Il n'y a rien, en soi, d'absolument exceptionnel dans Mr. Crook !. On a déjà vu ce genre de récit ailleurs, avec plus ou moins de réussite, mais force est de reconnaître qu'on est ici dans le haut du panier.
Tillard et Blais mettent donc en scène ce Mr. Crook, sorte de gentleman cambrioleur qui ne serait ni vraiment gentleman, ni vraiment cambrioleur. Et pourtant, il est évident qu'on ne peut que penser à Arsène Lupin devant cet escroc qui ne recule devant aucun danger pour aller au bout de son crime. C'est délicieux d'amoralité assumée, encore qu'on a du mal à avoir beaucoup de regret pour les victimes de cet escroc, vu leur profil, et les auteurs manient admirablement les codes du genre. Les changements d'identité sont hilarants, les dialogues qui en découlent ne le sont pas moins, les différentes rencontres ne manquent jamais de sel, et quant aux larcins insolents de cet artiste de l'escroquerie, on les goûte avec une gourmandise qu'il nous est impossible de feindre.
Il y a du Maurice Leblanc, mais aussi du Chaplin, du Hawks et du Audiard. Une sorte de mélange des genres détonnant qui allie au meilleur de la screwball comedy (sans l'aspect "comédie de mœurs") la verve de la comédie française à son âge d'or.
Dès son apparition, on sent que ce personnage à l'esprit lent et au regard atone cache sûrement quelque chose :
Du côté du dessin, il y aurait peut-être un aspect un peu Disney. Les décors sont sublimes, magnifiquement colorisés (par Blais lui-même) et d'une rigueur graphique plus que satisfaisante. Les personnages, eux, sont tout en rondeur, d'un trait caricatural extrêmement maîtrisé. Cela rend le trait souple et incroyablement dynamique, à l'image de son (anti-?)héros insaisissable. C'est exactement la tonalité graphique qu'il fallait pour cet univers.
J'aime les changements d'atmosphères, par exemple, ici, on passe directement d'un Botswana crépusculaire à l'effervescence du New York de la fin des roaring twenties (le récit se passe en 1928, ce qui rend encore plus drôle le comportement de ces millionnaires qui jettent l'argent par la fenêtre) :
Bref, pour ma part, une très belle expérience, qui rentre parfaitement dans la catégorie de ce que j'aime. Le récit est bondissant, joyeux, entraînant, et nous réserve quelques surprises qui, sans nous faire tomber de notre siège, nous offrent un final à la hauteur du récit.
Et sans tomber dans le piège du cliffhanger racoleur, la fin nous laisse quand même entendre qu'on devrait potentiellement retrouver Mr. Crook dans de nouvelles aventures. Disons-le tout net : il faudrait être fou pour ne pas aller se laisser escroquer une seconde fois !
Je ne connais pas trop votre barème de notation, je ne sais plus si la note maximale est à 4 ou 5 E, mais je mettrais EEE si c'est sur 4 et EEEE si c'est sur 5.