Reprenons maintenant le fil du sujet, qui s'était interrompu faute d'énergie. J'en étais donc aux revues d'étude des années 2000.
Après Casemate, l'autre revue critique importante des années 2000 est le
dBD. Cette revue a hélas connu toute une série de remaniements à partir de 2005, pour des raisons que je m'explique fort mal. Mais je vais décrire tout cela d'une manière chronologique.
J'ai déjà présenté (et loué) la première formule du
DBD, qui comprenait un magazine trimestriel accompagné d'une monographie. Cet assemblage était magnifique et j'aurai souhaité qu'il se poursuive très longtemps. Mais voilà ... voilà, voilà! Pour des raisons obscures (peut être un manque de rentabilité), Frédéric Bosser a décidé de changer tout cela au début de l'année 2005. C'est ainsi que dès son N° 25, le
DBD devenait un simple (mais luxueux) journal broché, qui regroupait d'une part le dossier consacré à un auteur (réduit à une simple interview), et d'autre part les rubriques habituelles comportant des news, des critiques d'albums et des interviews de diverses personnalités (pas toutes liées à la BD, d'ailleurs).
Il y eu ainsi encore 3 numéros du DBD (du 25 au 27), puis on décida de changer le nom de la revue. Le DBD devint alors le
BullDozer, et tout recommença avec une nouvelle numérotation. Le contenu n'avait pas beaucoup changé, et le journal proposait toujours une longue interview consacrée à un auteur vedette, de nombreuses pages de news (surtout destinées aux collectionneurs), des critiques d'albums, et quelques articles annexes (interview ou présentation d'autres auteurs).
Ce nouveau titre (mensuel) ne fit cependant pas long feu, et
BullDozer disparu après seulement 6 numéros. Il était aussitôt remplacé par le nouveau
[dBD] (notez le changement d'orthographe) qui était lui aussi distribué mensuellement en kiosque. Les rubriques du journal restaient en fait les mêmes, et l'interview continuait sa méthode abécédaire, en essayant de faire le tour de l'auteur concerné. Il y avait peu de changement, mais il faut avouer que j'étais plutôt dubitatif devant ces remaniements successifs et que je n'achetais presque plus le journal. J'admettais que le
[dBD] n'était pas si mal fait, mais il était trop coûteux (plus cher en tout cas que certains albums), et de plus difficile à trouver en Suisse. Je n'achetais donc qu'occasionnellement certains numéros, comme par exemple le N° 3 consacré à Gotlib (et Delaby) qui est tout à fait intéressant.
J'ai ainsi boudé pendant environ 2 ans ce journal luxueux, en le feuilletant parfois, et cette attitude s'est prolongée jusqu'à la parution du numéro 24 consacré à Jean Graton. Cet exemplaire m'a intéressé d'emblée, bien sûr, car il avait le mérite à mettre en vedette un auteur boudé par la critique. Je me réconciliais donc un peu avec le titre et je repris progressivement l'habitude de l'acheter, malgré son prix scandaleux (17 FS, soit à peu près le double de son prix en euros
).
Depuis lors, il y a eu d'autres changements d'apparence (et de couverture) du journal, de même que la disparition progressive de son dossier vedette, mais je suis resté fidèle à ce titre qui fait assez bien le tour de l'actualité en bande dessinée (et c'est un vaste sujet). On trouve maintenant dans chaque numéro plusieurs articles consacrés aux auteurs actuels (en général en fonction de l'actualité éditoriale) et le
[dBD] est devenu tout simplement une honnête revue généraliste. Les pages de critiques d'albums sont abondantes et présentent toutes les nouveautés intéressantes. Il y a certes peu de véritables analyses sur l'évolution de la BD, mais tous les genres ("mainstream", indépendants, mangas, comic-books, fumetti ...) sont placés au même niveau, et j'apprécie cette attitude très moderne.
Le seul problème, c'est qu'il n'est plus distribué en Suisse !