Tarmac a écrit:Pour autant, comme l'a dit fort justement Ajax, Alix origines aurait mérité une approche conventionnelle, une ligne claire qui respecte les standards, ......................
Cela dit je suivrai avec intérêt cette série qui doit apporter une réponse - quelle qu'elle soit - à l'énigme des origines d'Alix. Encore que l'énigme posée par cette première page d'ALIX L'INTREPIDE relevée ici plus haut (et qu'à ma connaissance personne n'avait encore jamais soulevée ou remarquée) obère tout développement ultérieur. Alix n'avait-il encore jamais vu de Romains !?
J'espère seulement que Laurent Libessart - qui a ma confiance au niveau archéologique - évoluera graphiquement vers l'académisme, mais je me fais sûrement des illusions.
Pour un article sur Cléopâtre en BD, je suis en train de relire ALIX RACONTE/2 CLEOPATRE. Le scénario de Maingoval est estimable (*). Il a réussi à insérer Alix dans un récit historique (par moment même notre héros usurpe la place de Marc Antoine, dans l'entourage de César).
Mais le graphisme d'Eric Lenaerts me laisse dubitatif. Après une première approche avec LES VIKINGS (Voyages d'Alix),
il réussit à renouer avec l'académisme martinien; cependant le résultat est très raide. De surcroit il n'a pas capté que Martin, depuis VERCINGETORIX, avait réévalué les tenues militaires romaines (cottes de mailles -
loricae hamatae). Ses légionnaires embaument la Colone trajane avec leurs
loricae segmentatae !). Alix lui-même en porte une noire, identique à celle qu'il arborait dans IORIX LE GRAND - ce qui est un non-sens puisque ici César en a fait un de ses généraux.
Ca sent le travail de commande !
D'une manière générale Lenaerts avait trouvé sa doc dans les tout premiers albums (notamment ses soldats égyptiens recopiés du SPHINX D'OR). Mais il ne s'est pas réellement immergé dans l'Antiquité - e.a. il n'a pas l'air de savoir que les boucliers se tiennent de la main gauche ! A sa décharge, j'ai apprécié son portait raisonnable de Ptolémée Aulète, et de la cour alexandrine en général habillée à la grecque - ce qui nous change de l'orientale quincaillerie bariolée que l'on trouve habituellement dans les autres albums.
Dommage donc que ses soldats égyptiens soient globalement anachroniques de 1.000 ans (hommage à Moralès qui dans HOTEP a montré que l'armée égyptienne était de type grec sous les Ptolémées).
Tout ceci pour faire observer qu'on ne s'immerge pas si facilement dans l'oeuvre d'un tiers.
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(*) Je viens de relire tout ce que le 9e art avait produit sur Dame Cléo, même les albums de chez Bamboo, et même Vampirella et Elvifrance !
C'est la série LES REINE DE SANG qui a ma faveur, par la finesse et les détails du scénario. Il est vrai qu'en quatre albums (les 2 derniers restent à paraître), on peut mieux développer ou digresser qu'en un seul - ce qui fut le challenge de Maingoval et de quelques autres.