Connaissez-vous Bastien Vives ? D'après le marketting qui entoure Polina, son dernier album qui vient de paraître, il fait partie de ceux qui ont "la grâce". A première vue, ce mot parait bien présomptueux mais ... en y réfléchissant, il n'est pas si mal choisi. Si ce terme désigne les dessinateurs dont le talent et le style séduisent le public avec des histoires féminines, alors oui ! L'oeuvre de Bastien Vives est remplie par la grâce.
Spécialiste des récits anecdotiques et sensuels, qui s'attardent sur les rencontres amoureuses (Dans mes yeux) ou la fréquentation assidue des piscines (le Goût du Chlore), Bastien Vives nous propose ici pour la première fois un récit au long cours, à la fois lucide et documenté. Il raconte la lente ascension sociale de Polina, une petite fille russe (au début de l'album) qui passe son adolescence dans une école de danse et qui finit par devenir une artiste confirmée. Cette intrigue permet au dessinateur de multiplier les scènes de ballet. A le voir dessiner sous tous les angles les corps souples et gracieux des jeunes danseuses, on pressent qu'il dû y prendre beaucoup de plaisir.
Comme dans ses précédents livres, le dessin rapide de Vives saisit à merveille le mouvement des corps et l'ambiguité des ambiances. Procédant par accumulation de petites scènes significatives, et sans se soucier d'établir une chronologie précise, le narrateur nous fait découvrir les doutes, les enthousiasmes et les errances d'une jeune danseuse qui cherche sa voie. La présentation des personnages est souvent sommaire et les dialogues sont parfois assez brefs. En fait, pour comprendre le récit, il faut d'abord regarder le dessin.
Vous l'avez peut être compris en regardant ces images, Polina est un livre qui procède par la séduction. Que ce soit grâce à ses souples danseuses, ou à la simplicité apparente de son dessin, cette BD est éclatante de spontanéité. Le scénario progresse rapidement, sur un tempo aussi vif que celui de Polina, puis le récit fait de petits sauts dans le temps, avant de se conclure avec l'ultime rencontre de la danseuse et de son vieux professeur. Ce dernier finit pas enlever ses lunettes, et il regarde tendrement son ancienne élève. Leur conversation parait alors banale, mais elle est imprégnée d'une émotion convainquante, comme l'est d'ailleurs le récit tout entier.
Comment un jeune dessinateur peut-il parvenir de nos jours (en période de pléthore) à conquérir le grand public ? Comment est-il possible d'affirmer un style original sans bénéficier de la publicité d'un journal ou d'un grand éditeur. Il faut être en phase avec son époque, bien sûr, et puis avoir un talent fou, c'est évidemment nécessaire, mais ils sont tout de même nombreux, les artistes qui possèdent ce genre de qualité. En fait, il faut avoir en plus cette capacité de séduction qui caractérise les plus grands. Et c'est ainsi que, sans tambour ni trompette, en accumulant les albums pleins de charme, Bastien Vives prend peu à peu sa place parmi les vedettes du 9ème Art. Quand on vous disait qu'il a la grâce.
Spécialiste des récits anecdotiques et sensuels, qui s'attardent sur les rencontres amoureuses (Dans mes yeux) ou la fréquentation assidue des piscines (le Goût du Chlore), Bastien Vives nous propose ici pour la première fois un récit au long cours, à la fois lucide et documenté. Il raconte la lente ascension sociale de Polina, une petite fille russe (au début de l'album) qui passe son adolescence dans une école de danse et qui finit par devenir une artiste confirmée. Cette intrigue permet au dessinateur de multiplier les scènes de ballet. A le voir dessiner sous tous les angles les corps souples et gracieux des jeunes danseuses, on pressent qu'il dû y prendre beaucoup de plaisir.
Comme dans ses précédents livres, le dessin rapide de Vives saisit à merveille le mouvement des corps et l'ambiguité des ambiances. Procédant par accumulation de petites scènes significatives, et sans se soucier d'établir une chronologie précise, le narrateur nous fait découvrir les doutes, les enthousiasmes et les errances d'une jeune danseuse qui cherche sa voie. La présentation des personnages est souvent sommaire et les dialogues sont parfois assez brefs. En fait, pour comprendre le récit, il faut d'abord regarder le dessin.
Vous l'avez peut être compris en regardant ces images, Polina est un livre qui procède par la séduction. Que ce soit grâce à ses souples danseuses, ou à la simplicité apparente de son dessin, cette BD est éclatante de spontanéité. Le scénario progresse rapidement, sur un tempo aussi vif que celui de Polina, puis le récit fait de petits sauts dans le temps, avant de se conclure avec l'ultime rencontre de la danseuse et de son vieux professeur. Ce dernier finit pas enlever ses lunettes, et il regarde tendrement son ancienne élève. Leur conversation parait alors banale, mais elle est imprégnée d'une émotion convainquante, comme l'est d'ailleurs le récit tout entier.
Comment un jeune dessinateur peut-il parvenir de nos jours (en période de pléthore) à conquérir le grand public ? Comment est-il possible d'affirmer un style original sans bénéficier de la publicité d'un journal ou d'un grand éditeur. Il faut être en phase avec son époque, bien sûr, et puis avoir un talent fou, c'est évidemment nécessaire, mais ils sont tout de même nombreux, les artistes qui possèdent ce genre de qualité. En fait, il faut avoir en plus cette capacité de séduction qui caractérise les plus grands. Et c'est ainsi que, sans tambour ni trompette, en accumulant les albums pleins de charme, Bastien Vives prend peu à peu sa place parmi les vedettes du 9ème Art. Quand on vous disait qu'il a la grâce.
Dernière édition par Raymond le Lun 6 Juin - 13:59, édité 1 fois