Je suis en retard dans mes lectures mais j'ai quand même lu cette semaine le
tome 1 du Nom de la Rose, que j'ai bien apprécié.
Le texte est très abondant dans cette BD mais ces longues parties explicatives (qui présentent le contexte historique) donnaient beaucoup d'intérêt au roman, Il m'a semblé normal de les retrouver sous forme de récitatifs chez Manara. Umberto Eco lui-même apparait au début de l'album et c'est une bonne idée.
Manara change par moments de style graphique, particulièrement lorsqu'il se met à raconter le passé. Les images changent donc lorsque le narrateur récapitule des faits historiques et on a l'impression de découvrir de vieilles estampes. C'est bien vu !
Les couleurs sont surprenantes, avec une nette dominance du gris et des teintes sépias, mais c'est au fond logique. L'histoire se passe en hiver dans un monastère à la morale très sévère et les couleurs n'y ont aucune place. C'est inhabituel chez Manara.
La trame principale est de nature policière et depuis la diffusion du film, presque tout le monde connait le dénouement. Ce n'est donc pas le suspense du récit qui compte, mais plutôt le style graphique et la vision du couvent que nous propose Manara. A cet égard, je trouve que le dessinateur joue assez bien le jeu. Il donne à sa BD une ambiance assez sombre et un rythme narratif plutôt lent. Le scénario est dominé par les débats qui se déroulent entre les moines et l'arrivée d'une belle sauvageonne qui se dénude à la fin du tome 1 n'est pas une invention du dessinateur. C'est exactement ce que raconte Umberto Eco dans l'œuvre originale et il est évident que Manara se régale. Ce n'est pas vraiment réaliste mais la jeune femme introduit une autre ambiance.
J'ai donc apprécié cet album qui propose d'intéressants choix visuels. Ce n'est pas un chef d'œuvre car ce n'est au fond qu'une adaptation d'un roman mais le travail est bien fait. Cela mérite un
EEE.