Cuba libre

Roger Seiter a écrit:Je travaille avec François Hoff, qui est un agrégé de grammaire prof de latin dans des classes de prépa Charte. C'est un véritable puits de science et en plus, il écrit des polars historiques.

L'Ecole des Chartes mène tout naturellement à la BD - cf. Valérie Mangin ! Je vois que vous avez vous-même une formation d'historien, mais je ne sais dans quelle spécialisation. J'hésite à vous rappeler - rapport à la Leg. VIII - les excellents ouvrages de Michel Feugère, Yves Le Bohec etc. (pour la théorie) ou de mon ami François Gilbert qui contient de nombreuses photos de reconstit, ce qui est toujours un plus pour le dessinateur. Mais sans doute les connaissiez-vous déjà.

Oups, c'est Yann Le Bohec, pas Yves !

Je vois sur Amazon un bouquin qui met la VIIIe en évidence (celui-ci, je ne l'ai pas) : http://www.amazon.fr/Larm%C3%A9e-romaine-Gaule-Christian-Goudineau/product-reviews/2877721191/ref=dpx_acr_txt?showViewpoints=1

"Sur les traces des soldats romains en Gaule" ... tu es vraiment un fanatique de l'histoire romaine !

Mais revenons plutôt à ce Lefranc, qui est en effet un petit "roman historique".

Merci Ajax. Je ne l'ai pas et il a l'air effectivement intéressant. Je vais voir si François Hoff le possède. Sinon, je vais me mettre en chasse (il semble épuisé - un peu comme moi après un salon BD).

Raymond a écrit:"Sur les traces des soldats romains en Gaule" ... tu es vraiment un fanatique de l'histoire romaine !    

Raymond, je désespérais de te le faire entendre

Mais oui, parlons de Lefranc. Moi j'ai dit ce que j'avais à en dire. Pour ma part, c'est un excellent album, qui m'a passionné bien davantage que L'ENFANT STALINE (qui n'était pas mauvais) ou que LES ENFANTS DU BUNKER (qui tournait un peu en rond - me faisant songer à la curieuse DANSE MACABRE d'Antonio Margheriti, mais je préfère le film).

Castro et Hemingway

Castro et Errol Flynn en 1959

Deux barbus qui semblent bien s'entendre. Ils ont fini par aller pêcher l'espadon ensemble.

On reste dans l'ambiance de l'album.

Pierre a écrit:Castro et Errol Flynn en 1959

Errol Flynn et le Leader Maximo, le dernier stalinien... Me trompé-je ou Flynn ne fut-il pas accusé de sympathies national-socialistes ? Les extrêmes se rejoignent ?

Toi qui sais tout sur cette période, Roger... que te semble ? (Voir tout de même ici: http://fr.wikipedia.org/wiki/Errol_Flynn#Controverse_post_mortem )

AJAX a écrit:

Pierre a écrit:Castro et Errol Flynn en 1959

Errol Flynn et le Leader Maximo, le dernier stalinien... Me trompé-je ou Flynn ne fut-il pas accusé de sympathies national-socialistes ? Les extrêmes se rejoignent ?  

Toi qui sais tout sur cette période, Roger... que te semble ? (Voir tout de même ici: http://fr.wikipedia.org/wiki/Errol_Flynn#Controverse_post_mortem )

N'a t-il pas plutôt été suspecté d'avoir des sympathies pour le communisme (à l'époque de la chasse aux sorcières) ?

Possible. J'ai une bio de Flynn quelque part dans un carton-cinéma, au grenier. Faudrait voir, mais pour l'instant...

Je pense que Flynn versait plutôt dans une espèce de romantisme révolutionnaire. Je ne suis pas sûr qu'il y avait derrière tout ça une véritable réflexion politique. je crois qu'il se prenait pour une espèce de Robin des Bois (le rôle l'avait marqué).

Je partage ton analyse, Roger. Pour les souvenirs qui me restent de sa bio (lue vers le milieu des '80), Errol Flynn m'était apparu comme un... "agité".

Hemingway par contre éprouvait une certaine admiration pour Castro. Il faut dire que pour le FBI et J. Edgar Hoover, Hemingway était un "communiste" (ce qui est complètement crétin).

AJAX a écrit:Je partage ton analyse, Roger. Pour les souvenirs qui me restent de sa bio (lue vers le milieu des '80), Errol Flynn m'était apparu comme un... "agité".

Surtout des boissons alcoolisées, je me souviens d'une anecdote le concernant, un réalisateur lui avait interdit de venir sur le plateau avec de l'alcool car il devenait ingérable quand il était ivre, les jours suivants, il l'était tjs alors qu'on ne retrouvait plus de bouteilles sur le tournage.
Mais comment faisait-il ?...Il avait trouvé comme subterfuge de venir chaque matin avec un sac d'oranges où il mettait dans chacune à l'aide d'une seringue son précieux breuvage !!!

Pour Flynn, il était de fait plutôt à gauche, rien à voir avec les nazis ou autres; il avait un pote "docteur" allemand qui lui penchait plutôt de ce coté là. Flynn a flirté en 36 avec les brigades internationales contre Franco. Il a failli y perdre la vie d'ailleurs.

Ethan a écrit:

AJAX a écrit:Je partage ton analyse, Roger. Pour les souvenirs qui me restent de sa bio (lue vers le milieu des '80), Errol Flynn m'était apparu comme un... "agité".

Surtout des boissons alcoolisées, je me souviens d'une anecdote le concernant, un réalisateur lui avait interdit de venir sur le plateau avec de l'alcool car il devenait ingérable quand il était ivre, les jours suivants, il l'était tjs alors qu'on ne retrouvait plus de bouteilles sur le tournage.
Mais comment faisait-il ?...Il avait trouvé comme subterfuge de venir chaque matin avec un sac d'oranges où il mettait dans chacune à l'aide d'une seringue son précieux breuvage !!!

La vodka et les jeunes filles l'ont tué, oui. Sacré personnage en tout cas. Un descendant des mutins du Bounty.

A l'aune de l'actualité, le titre de l'Album prend vraiment tout son sens

Tarmac a écrit:A l'aune de l'actualité, le titre de l'Album prend vraiment tout son sens

C'est la réflexion que je me faisais ce matin.
C'est ça ce que Jacques Martin appelait le "fantastique" dans ses BD : http://alixmag.canalblog.com/archives/2014/11/11/30938242.html#comments

Moi je dirais plutôt que la réalité rejoint la fiction, mais chacun ses mots...

Un album que j'ai vraiment adoré, le dessin est trés bien (le meilleur de Régric jusqu'ici) et faire Lefranc visiter Cuba est simplement excellent... D'ailleurs, Seiter me semble un assez bon scénariste. Vivement La Nuit de l'Homme-Oiseau...

Oui, en fait, avec Régric, on a négocié ça avec Obama pour relancer les ventes juste avant Noël. A défaut d'avoir le sens de l'histoire, on a le sens des affaires.

Bonne idée! Mais l'idée vient de qui ? D'Obama ou de vous? Qui a contacté l'autre?

Une bonne question ... Plus sérieusement, si le discours américain à propos de Cuba devient moins caricatural, les lecteurs verront que le récit que nous avons concocté avec Régric est loin d'être improbable et que l'ambiance politique décrite dans l'album est très plausible.

En tout cas la géopolitique actuelle nous invite à une 3ème lecture attentive pour ma part, de ce Lefranc exotique et luxuriant avec un Havane