C'est une fiction, rien de plus. Une manipulation d'hypothèses. Quand on entre dans ce jeu-là, j'oublie volontiers le volet historique, pour ne retenir que l'ingéniosité du scénariste. Ce dont je suis incapable avec Alix, par exemple, où j'aurai une lecture plus pointilleuse.
Alors oui, à sa manière, Jeanne est une sorcière qui a commerce avec l'Au-delà (elle entend la voix de sainte Catherine), qui s'habille en homme (ô honte, à l'époque), qui fait la guerre (ce n'est pas le rôle d'une femme !), qui embobine le Roi de France et ses officiers, etc. A la bataille de Salamine, les Athéniens avaient mis à prix la tête de la reine Artémise d'Halicarnasse, vassale de l'empereur perse, car elle avait commis l'impair de diriger en personne sa flottille de 7 navires. Inadmissible pour un Grec - et pas seulement un Grec - de l'époque ! La place d'une femme est dans son gynécée, à entretenir le culte des ancêtres de son mari. Le mythe des Amazones était dans l'esprit des Grecs, une image de l'altérité absolument blâmable.
Regarde les CHRONIQUES DE L'ANTIQUITE GALACTIQUE de la même Valérie Mangin. A partir du moment où Ulysse ou Enée s'envolent dans l'Espace, et où l'on fait coexister des armes blanches avec des armes laser et autres désintégrateurs, je ne vais pas me prendre la tête pour crier à l'invraisemblable, à l'illogique. Je suis de très près l'archéologie expérimentale et la réflexion de spécialistes des arts martiaux sur le comment et le pourquoi des armes des gladiateurs. Aucun détail n'est laissé au hasard, chaque détail a ses raisons d'être. La poignée d'un bouclier permet/ne permet pas de l'utiliser de telle ou telle manière. Idem le développement plus large du couvre-nuque ou de la visière etc. Egalement la longueur du glaive, qui permet tel ou tel type d'escrime...
Naturellement il n'est pas question de tenir compte de cela dans un space opera mythologique (me rappele LES AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE, quand ce grand nègre fait le malin avec son cimeterre, et qu’Indiana Jones d’un air dégoûté sort son revolver et le descend aussi sec). On s'en moque que le vide sidéral ne contient pas d'air respirable : ce qui n'empêchera pas les personnages de ce genre d'aventures de s'y mouvoir tranquillement, sans scaphandre. J'ai du reste retenu de la Guerre du Viêt-nam que des armes aussi primitives que les arbalètes moïs pouvaient coexister avec les fusils d'assaut M-16 et les détecteurs ultra-sophistiqués largués du ciel.