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Le Sphinx d'Or

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Raymond
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1Le Sphinx d'Or Empty Le Sphinx d'Or Dim 19 Avr - 12:48

Invité


Invité

Pour le cas où certains d'entre vous (et j'en fais partie !) ne posséderaient pas encore cet album, je rappelle que CASTERMAN publiera le 13 mai prochain la réédition en fac-similé de cette deuxième aventure d'Alix. I love you

2Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Dim 19 Avr - 15:44

Jean-Luc

Jean-Luc
grand maître
grand maître

Pareil que toi !
Je ne l'ai pas non plus et je prendrai le fac-similé sunny

3Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Lun 20 Avr - 17:39

Bernard

Bernard
bédéphile pointu
bédéphile pointu

Merci pour l'info Treblig.

4Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Lun 20 Avr - 19:12

Raymond

Raymond
Admin

Je suis étonné que vous n'ayez pas encore lu le Sphinx d'Or Shocked

C'est un album qui est très proche de l'Ile Maudite dans son style, avec ses aventures débridées et ses coups de théâtres successifs. On y retrouve l'affrontement continuel d'Alix et Arbacès, et il se termine de façon spectaculaire.

Cet album a toujours eu une excellente réputation auprès des critiques (voir par exemple le numéro 20 des Cahiers de la BD). Il est vrai que le contraste entre le début (en Gaule) et la suite de l'aventure en Egypte est très réussi. L'intrigue est certainement mieux construite que celle d'Alix l'Intrépide, mais avouons-le, je ne l'ai jamais trouvé tellement supérieur aux autres premiers albums.

Je me demande comment apparaissent ces histoires pour un lecteur qui les découvre aujourd'hui. Cela m'intéressera d'avoir vos impressions lorsque vous achèterez cet album Wink


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5Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Lun 20 Avr - 21:17

Invité


Invité

Raymond a écrit:Je suis étonné que vous n'ayez pas encore lu le Sphinx d'Or Shocked


Mais si, mon cher Raymond, il y a déjà très longtemps que j'ai lu cette histoire, mais, comme l'album appartenait à mon frère, je suis très heureux de pouvoir me le procurer de nos jours à l'identique.

C'est un peu ma madeleine de Proust. study

6Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Sam 25 Avr - 11:18

sergius

sergius
alixophile
alixophile

La couverture de cet album est magnifique, elle est vraiment de son époque. La réédition Casterman des années 70 est dans le style voulut par J.Martin pour ses séries ( cartouches, personnages centrés à droite et décors en arrière plan) mais de sphinx d'or !!!! Dommage...

Casteman avec les Tintin(s) et les Alix ont eu une superbe idée de faire ces fac-similés.Dupuis sera-t-il tenté par réedité des fac-similés en dos ronds de Spirou, de Boule & Bill ?

7Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Jeu 30 Avr - 9:58

Pierre

Pierre
vieux sage
vieux sage

J'ai beaucoup la première partie du Sphinx d'or située en Gaule, et un peu moins la seconde mais ça reste un excellent album.

8Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Jeu 14 Mai - 21:37

Invité


Invité

Quel plaisir de retrouver après tant d'années cette histoire, avec cette belle réédition à l'ancienne du deuxième album de la série. Very Happy

Ce qui m'a toujours marqué par rapport à cette période, c'est cette volonté de l'auteur de prendre grand soin de la "ligne" de ses personnages, et de veiller scrupuleusement à ce qu'aucun d'entre eux n'affiche un embonpoint disgracieux !!
Mais ce minime "péché de jeunesse" ne durera pas bien longtemps, car, très rapidement, l'auteur d'Alix prouvera ô combien par la suite sa maîtrise parfaite des proportions anatomiques.

En tout cas, sa scrupuleuse représentation des décors, notamment dès l'arrivée d'Alix à Alexandrie, est déjà prodigieuse et démontre ce souci permanent du détail graphique qui constituera en quelque sorte son "empreinte" artistisque.

Bien entendu, ce récit reste encore marqué par une certaine "influence" jacobsienne que les responsables du journal "Tintin" entendaient encore imposer à l'époque, convaincus qu'ils étaient alors que les autres auteurs des bandes dessinées dites "réalistes" devaient s'en inspirer.
D'où ce charme indéfinissable qui se dégage de cette histoire où les scènes de nuit sont distillées avec habileté en vue de renforcer la confusion des corps et des esprits.

9Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Sam 12 Déc - 21:11

Raymond

Raymond
Admin

Selon Michel Jacquemart, le Sphinx d'Or serait une histoire de science-fiction se déroulant dans l'Antiquité. C'est une idée originale, qui est certainement pertinente pour l'Ile Maudite, mais elle me semble bien réductrice en évoquant le Sphinx d'Or, car le récit a bien d'autres qualités. Cet album a d'ailleurs impressionné d'emblée les lecteurs, et il a toujours connu les faveurs des critiques.

Il y a d'abord une aventure gauloise, enneigée et intriguante, qui crée une belle atmosphère. Elle permet à Alix de retrouver sa tribu. Sa famille apparait (avec le cousin Vanik), son caractère intrépide s'affirme, et le héros semble trouver son identité.

Le Sphinx d'Or Sphinx10

C'est ensuite le premier album qui donne une place à Alix au sein de la grande histoire romaine. Jacques Martin nous raconte avec précision la bataille d'Alésia et les tactiques de Jules César. Le récit possède une ampleur qui est fascinante, et elle doit beaucoup à l'abondance des images et des récitatifs.

Le Sphinx d'Or Sphinx11


C'est aussi un merveilleux contraste d'ambiances qui est est créé par ce voyage assez soudain de la Gaule en direction de l'Egypte. Jacques Martin n'a pas encore atteint l'impeccable précision documentaire de ses grands albums des années 70, mais la première image d'Alexandrie est somptueuse. C'est une ville orientale où toutes les aventures (et tous les complots) sont possibles.

Le Sphinx d'Or Sphinx12

De plus, cette aventure d'Alix est palpitante. Les péripéties se multiplient de manière débridée, et les combats, les poursuites ou les chutes se succèdent sans répit. Alix semble indestructible et il peut tomber d'une haut d'une falaise presque sans crainte, Jacques Martin trouvera toujours une astuce pour ne pas lui faire trop mal. Le Sphinx d'Or Icon_wink

Le Sphinx d'Or Sphinx13

C'est bien sûr l'album de la rencontre avec Enak, et le début d'une relation équivoque. C'est enfin l'oeuvre qui va stimuler de belles envolées littéraires. Je pense que vous avez tous lu le fameux texte de François Rivière intitulé "l'initiation au soleil", ou la belle critique du Sphinx d'Or écrite par Fresnaut-Deruelle dans les Cahiers de la BD. Ce n'est pas par une ambiance fantastique, mais plutôt par une Egypte mystérieuse, vivante et très inspirée de l'archéologie que ces critiques ont été fascinés.

Le Sphinx d'Or Sphinx14

ll y a certainement beaucoup de choses à dire au sujet du Sphinx d'Or et grâce à Jacky-Charles, le forum va ajouter une nouvelle page à toute cette littérature critique. Je me réjouis de lire ses commentaires qui seront encore une fois, n'en doutons pas, sérieux et inspirés par la passion de l'Histoire.



Dernière édition par Raymond le Jeu 11 Sep - 17:44, édité 1 fois


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10Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Dim 13 Déc - 15:12

Jacky-Charles


docteur honoris causa
docteur honoris causa

Merci de cette présentation, Raymond, et, en effet, c'est un peu surprenant pour une histoire qui s'intitule "Le sphinx d'or" de nous embarquer d'abord, non pas pour l'Egypte, mais pour la Gaule et le siège d'Alésia ! Cela me permet de commencer par le récit de la guerre des Gaules, mais plus brièvement que César l'a fait dans ses célèbres "Commentaires", rassurez-vous ! Nous partirons ensuite pour Alexandrie, sur les pas d'Alix pour sa première mission "officielle" qui est en même temps sa première véritable aventure.
LE SPHINX D'OR


Deuxième aventure d'Alix




Le résumé

Tandis que César, à la tête de douze légions, assiège Vercingétorix et ses troupes dans Alésia transformée en camp retranché, Alix retrouve, non loin de là, son village natal, où l'accueil est d'abord assez frais, jusqu'à ce qu'il se fasse reconnaître et reprenne sa place, ce qui n'est pas du goût de tout le monde. Après la reddition des défenseurs d'Alésia, César charge Alix d'une mission confidentielle en Égypte, à la poursuite d'un mystérieux et dangereux « Sphinx d'or ». A Alexandrie, ses adversaires l'attendent déjà et ce n'est pas sans mal qu'il pourra remonter la piste. Fort heureusement pour lui, il bénéficiera de l'aide inattendue d'un jeune garçon : Enak...


Quand cela se passe-t-il ?

Alésia s'étant rendue le 27 septembre -52, l'histoire commence quelques jours plus tôt, et se poursuit en Égypte pendant les mois suivants.


Où cela se passe-t-il ?

La première partie, en Gaule, se déroule à Alésia et dans le village natal d'Alix, tout près de là. La seconde partie, en Égypte, commence à Alexandrie et se poursuit au temple d'Efaoud, après un long voyage vers le sud.
Voir, plus bas, le chapitre : « Les lieux ».


Le contexte historique

Le récit comprend deux parties indépendantes dont le contexte est différent.

En Gaule

Avec le siège d'Alésia, nous vivons ici l'avant-dernier épisode de la Guerre des Gaules. Rappelons que celle-ci avait commencé en -58 dans d'assez curieuses circonstances que je résume ci-après en cinq actes.

Premier acte : le proconsulat de César
L'année précédente, en -59, César, qui achevait son consulat, est nommé dans la foulée proconsul pour cinq ans de Gaule Cisalpine ( nord de l'Italie actuelle ) et d'Illyrie ( actuelles Slovénie, Croatie, Bosnie, Albanie ), avec trois légions. Cela n'aurait pas prêté à conséquence et notre Histoire aurait peut-être pu s'écrire autrement si le proconsul nommé en même temps que lui pour la Gaule Transalpine ou Narbonnaise ( actuelles régions Provence, Rhône-Alpes et Languedoc ) n'avait pas eu la mauvaise idée de mourir subitement. Sa charge fut donc donnée en plus à César, avec une légion supplémentaire.

Deuxième acte : la chevauchée des Helvètes
En arrivant dans cette dernière province, César découvre une étrange situation : un peuple voisin, les Helvètes, qui occupait l'actuelle Suisse, a décidé d'émigrer vers la Saintonge et, pour cela, de traverser toute la Gaule d'est en ouest en passant par le sud des Cévennes ! En effet, les Helvètes subissaient la pression de Germains, les Suèves du chef Arioviste, et ne la supportaient plus. Aux premières loges de cette migration, les Eduens ( la tribu d'Alix ), qui occupaient l'actuelle région de Bourgogne et que les Romains appelaient leurs « frères » parce qu'ils étaient les plus romanisés des Gaulois, appellent César au secours. Celui-ci rencontre les Helvètes à Genua ( Genève ), et leur interdit la route de la Transalpine. Qu'à cela ne tienne : si on ne veut pas d'eux au sud, les Helvètes passeront au nord. Nouveaux hurlements des Eduens. Tandis que les Helvètes s'avancent en Gaule, César les rattrape près de Bibracte ( Autun ), les bat et les réexpédie chez eux... où ils retrouvent les Suèves qui ont profité du terrain libéré et sont même arrivés jusque chez les Eduens et les Séquanes ( actuelle Franche-Comté ). César bat aussi les Germains et les renvoie de l'autre côté du Rhin.

Troisième acte : la conquête de la Gaule, ou la guerre des Gaules proprement dite
Nous voilà en -57, avec la conjonction de deux « événements ».
D'une part, César a vite compris quel était le potentiel exceptionnel de la Gaule, grâce à sa population de 10 à 12 millions d'habitants ( trois fois l'Italie ), sa richesse agricole, tout le pays étant cultivé, et la qualité de ses techniques : métallurgie, poterie, tissages, cuirs, etc. Pour quelqu'un qui rêve d'agrandir sa fortune et son pouvoir, ce pays prospère, mais mal défendu par des tribus divisées et concurrentes, est la proie idéale ; il a pu se rendre compte par lui-même de ce qu'il avait entendu dire par des voyageurs et par son précepteur Gaulois, car Celtes et Romains entretenaient des relations commerciales régulières depuis plusieurs siècles.
D'autre part, la présence romaine ne plaît pas à tout le monde : des tribus s'agitent en Belgique ( entre Seine et Rhin ) et sur la façade atlantique. Nouvelle campagne victorieuse de César contre les Belges ; le Sénat romain est ravi.
En -56, c'est au tour des Aquitains et des Armoricains. C'est là que se situe le combat naval contre les Vénètes ( voir : La cité engloutie ). La plus grande partie de la Gaule fait désormais allégeance à César, et la guerre des Gaules proprement dite est terminée : elle n'aura duré que deux ans. Le Sénat est de plus en plus ravi.

Quatrième acte : César peaufine sa conquête
En -55 et -54, tout en maintenant la pression sur les Belges, César convainc par les armes les Germains, chez eux, qu'il vaut mieux se tenir tranquilles ( voir : Les Barbares ), puis il s'intéresse aux Bretons ( de Grande-Bretagne ), mais ce n'est là que promenades militaires destinées à impressionner le Sénat ; il mobilise quand même 80 navires et deux, puis cinq légions pour battre les Bretons ; parmi ses troupes auxiliaires, un jeune officier de cavalerie, le futur Vercingétorix.

Cinquième acte : mais voilà que d'irréductibles Gaulois...
En -53, ce dernier, de retour chez les Arvernes, son peuple, en devient le chef et il commence à fomenter une coalition de tous les peuples de la Gaule, car ceux-ci ont fini par prendre conscience que l'armée romaine se comporte désormais moins en alliée qu'en puissance occupante, ce qui ne plaît pas à tous les Gaulois. Certains soulèvements ont déjà eu lieu pour contester la mainmise de Rome sur les richesses gauloises. La guerre reprend et la fin de l'année se passe en poursuites, Vercingétorix pratiquant la tactique de la « terre brûlée » pour affamer les Romains, mais ceux-ci trouvent quand même des provisions chez leurs alliés restés fidèles. Pendant ce temps-là, Alix arrive à Rome.
En -52, dès le printemps, César poursuit Vercingétorix jusqu'en Auvergne, mais ne parvient pas à le déloger de Gergovie, alors que les « frères » Eduens eux-mêmes rejoignent les révoltés avec leur cavalerie et que Lutèce finit en cendres. Vercingétorix veut alors attaquer la Gaule Narbonnaise, César tente de le devancer et les cavaliers gaulois attaquent, mais ils sont repoussés par la cavalerie mercenaire germaine alliée à César, et battent en retraite jusqu'à Alésia où Vercingétorix se réfugie avec près de 100 000 hommes. César organise alors un siège méthodique de cet oppidum bien fortifié ( voir la description du siège ci-après dans : Les lieux ).

Une précision importante : la Guerre des Gaules n'était pas la guerre de tous les Gaulois. Seuls les grands propriétaires terriens, qui voyaient Rome menacer leurs privilèges, souhaitaient se débarrasser des Romains ; ils entraînèrent leurs clients, guerriers et paysans. Mais les commerçants et artisans qui s'enrichissaient de plus en plus au contact de Rome espéraient se libérer de la tutelle de l'aristocratie ; la Guerre des Gaules étant aussi une bonne affaire pour les négociants romains arrivés avec César, ces gens-là avaient tout pour s'entendre...

En Égypte

J'ai déjà décrit la situation égyptienne pour le contexte du Prince du Nil.
Seule la date de l'action peut poser un problème. Il est en effet dit ici ( page 29 ), que « le roi est bien jeune et n'écoute pas toujours les conseils ». Il s'agirait donc de Ptolémée XIII Dyonisos, le frère-époux de Cléopâtre VII, et successeur de Ptolémée XII Aulète. Or, ce dernier est mort en -51. Si cette histoire se déroule au printemps -51, après le changement de roi et la reprise de la navigation en haute mer, qu'a fait Alix depuis septembre -52 ? Il est peut-être tout simplement rentré à Rome pour y passer l'hiver, mais quand on lit page 18 : « plusieurs semaines passent », il faut comprendre cinq ou six mois !


Comment est racontée l'histoire ?

Cet album a une particularité, qu'on ne retrouvera plus au cours de la saga d'Alix : il comporte en réalité deux histoires successives qui n'ont rien à voir entre elles. Ce qu'on pourrait prendre pour un prologue assez long ( 15 pages sur 62 ), est en réalité l'épilogue de l'album précédent : Alix l'intrépide. Danscet épilogue, donc, on voit Alix revenir au pays, mais certainement déçu par l'accueil que lui font ses compatriotes, il accepte vite la proposition de César de remplir pour son compte une mission en Égypte, ce qui lui permet aussi de manifester sa reconnaissance à Rome qui l'a accepté et qui en a fait un citoyen. Commence alors la seconde partie, l'histoire du Sphinx d'or proprement dite.
Il s'agit là d'une aventure classique où le héros, quasiment seul, doit résoudre un mystère en affrontant de nombreux périls. C'est aussi l'occasion de remettre en scène Arbacès et de faire intervenir Enak. Le scénario n'est pas avare de rebondissements, ni d'originalité, en particulier par l'invention de la poudre, dont on comprend que son usage aurait considérablement menacé le monde de l'époque : il suffit de se rappeler ce qu'il en a été au Moyen-âge ; on la retrouvera d'ailleurs à l'épisode suivant, puis le secret se perdra pour de nombreux siècles.
Quant au dessin, s'il n'a pas encore atteint l'aspect sous lequel nous connaissons mieux les aventures d'Alix, il a gagné en finesse et en précision. Toutefois, si la multiplication des petites cases permet d'allonger le récit, elle limite souvent les évolutions des personnages et les détails des décors, toutes choses qui seront corrigées quand Jacques Martin passera à un découpage plus personnel de ses récits.


Les lieux

Au contraire du premier épisode, cette histoire est économe en lieux ; ils se limitent à quatre : en Gaule, Alésia et le village d'Alix, en Égypte, Alexandrie et le temple d'Efaoud.

Le village d'Alix

On le voit assez peu, mais la représentation qui en est faite n'est plus pertinente aujourd'hui compte tenu des progrès de l'archéologie. On sait par exemple que les maisons n'étaient pas rondes, mais rectangulaires et que la plupart des villages étaient fortifiés. Puisque nous sommes tout près d'Alésia, il s'agit certainement du pays des Eduens ; or, ceux-ci étaient déjà très romanisés et il n'y avait probablement plus de druides parmi eux. Les Eduens, comme d'autres peuples Gaulois, étaient gouvernés par un magistrat élu, le vergobret, assisté d'un Sénat copié sur celui de Rome. Pour se faire reconnaître, Alix serait allé devant ce chef et cette assemblée plutôt que dans ce village où d'ailleurs il ne devait pas résider : aristocrate et fils de chef, il devait disposer d'un domaine avec une villa ( mais qu'étaient-ils devenus après le départ de sa famille ? )

Alésia et le siège

Revenons à Alésia, que nous avons déjà évoqué dans « Le contexte », pour aborder sa localisation, le siège et la bataille finale. Alésia était l'unique oppidum du petit peuple des Mandubiens, vassal des Eduens, du moins si on tient pour acquis qu'il s'agit du site d'Alise-Sainte-Reine, en Côte d'Or, car sa localisation suscite encore aujourd'hui des polémiques.

Mais où est-ce donc, Alésia ?
Si les fouilles, entamées à Alise dès le XIX° siècle, ont bien révélé un oppidum gaulois, tout le monde n'est pas convaincu par cette localisation. D'autres sites ont donc été proposés par divers historiens : Chaux et Salins-les -Bains dans le Jura, Alaize-Eternoz et Pont-de-Roide dans le Doubs, Isernore dans l'Ain et Guillon dans l'Yonne. Seul Chaux a été étudié par l'archéologue André Berthier depuis 1960 : il se base sur un texte de Dion Cassius qui situe Alésia chez les Séquanes, mais faute de fouilles, il n'y a pas de preuves archéologiques, bien que la topographie du site corresponde aussi à ce qu'on sait d'Alésia.
Au contraire, à Alise, on a retrouvé un vaste ensemble de fortifications autour duquel il y avait eu des fossés et des palissades, ainsi qu'un important matériel dont la datation reste cependant incertaine. Retrouvés également :


  • une stèle gallo-romaine avec l'inscription : « ALIISIA » ( douteuse pour certains, à cause de la disposition des lettres dans la partie conservée ) ;
  • des tesseires ( jetons de plomb ) romains sur lesquels un nom de ville commence par ALI ;
  • des restes de chevaux d'origine gauloise, germanique et romaine ;
  • un atelier de métallurgie du bronze ( cité par Pline l'Ancien ) ;
  • un sanctuaire religieux ( cité par Diodore de Sicile ) ;
  • une balle de fronde au nom de Labienus ;
  • des pièces de boucliers germaniques ;
  • des monnaies romaines de l'époque républicaine et gauloises provenant de diverses tribus, dont certaines au nom de Vercingétorix et dont la composition particulière s'explique par le siège.
Les fouilles entreprises entre 1991 et 1997 ont confirmé celles du Second Empire par les trouvailles et la topographie.

Le siège et les fortifications
L'armée romaine construisit deux lignes de défense, campant entre les deux pour se protéger :


  • la contrevallation de 15 km, tournée vers l'oppidum, pour empêcher les sorties des assiégés ;
  • la circonvallation de 21 km, tournée vers l'extérieur, contre l'armée de secours.
A partir de l'oppidum, la contrevallation comprend un fossé ( vallum ), de 6 m de large et d'une profondeur égale, au parois verticales ; ensuite vient un cercle de stimuli, petites aiguilles de fer enfoncées dans une courte bûche, elle-même plantée obliquement dans le sol, de telle sorte que l'ardillon dépasse à peine de celui-ci, mais assez pour empaler le pied d'un homme ; un autre cercle est constitué de lis, entonnoirs de 90 cm creusés dans le sol sur huit rangs et en quinconce et dont le fond est hérissé de pieux de bois ; un troisième cercle est formé de cippi, branches pointues enfoncées dans le sol et tournées vers l'oppidum ; après ce triple champ de pièges, se trouve un double fossé aux parois obliques inclinées vers le centre du fossé, de 5 m de large et 5 m de profondeur, rempli d'eau, puis un terrassement ( agger ) hérissé de branchages fourchus et dominé par une puissante palissade de bois ( pluteus ), le long de laquelle sont élevées tous les 24 m des tours de guet ( castella ) hautes de 12 m, munies de plate-formes de défense, 23 tours au total.
Parallèle à la première ligne de défense, la circonvallation est également constituée d'une palissade élevée sur une terrasse, munie de tours et protégée par des fossés remplis d'eau prélevée aux deux rivières voisines. Toutefois, faute de temps, l'ensemble ne représentait pas une ligne continue.
Ce dispositif n'a pas été inventé pour la circonstance : il est le fruit d'une pratique pluriséculaire perfectionnée peu à peu, fréquemment mise en œuvre chez les Grecs, les Latins et les « Barbares » hellénisés.

Les forces en présence et le combat
Dans l'oppidum, Vercingétorix avait concentré 80 000 fantassins et 15 000 cavaliers ( ces derniers, inutiles pour un siège, réussirent à sortir nuitamment sans se faire remarquer de l'armée romaine et allèrent au devant de l'armée de secours ), en plus de la population de la ville ; celle-ci connut un sort terrible, car les non-combattants ( femmes, enfants, vieillards ) durent sortir d'Alésia pour laisser les provisions aux combattants, mais les Romains ne les laissèrent pas passer et ils moururent de soif et de faim entre les deux positions ; s'ils étaient restés leur sort n'aurait pas été plus enviable, car un chef gaulois, Critognatos, proposa de... les manger !
L'armée de secours, commandée par l'Atrébate ( de l'Artois ) Commius réunissait 250 000 fantassins et 8 000 cavaliers.
César avait 12 légions, soit environ 70 000 hommes auxquels il faut ajouter des civils, des serviteurs et des esclaves.
A l'arrivée de l'armée de secours, un combat de cavalerie s'engagea, que perdirent les Gaulois ; après un jour de préparation, ils repartirent à l'assaut pendant la nuit : nouvel échec.
Ensuite, une troupe d'élite de 60 000 hommes commandée par un cousin de Vercingétorix, Vercassivellaunos, attaqua les Romains cantonnés sur la montagne du nord, tandis que les autres s'approchèrent par la plaine et que les assiégés sortirent de la ville. Les assaillants firent d'abord céder les Romains, mais César amena des troupes fraîches à Labienus, tandis que la cavalerie auxiliaire germaine prit à revers les Gaulois, qui s'enfuirent : Vercassivellaunos fut capturé et Vercingétorix ordonna le repli, mais beaucoup de Gaulois qui n'avaient pas réussi à se mettre à l'abri furent rattrapés et massacrés.
Le lendemain, Vercingétorix décida de se rendre. La plupart des prisonniers Gaulois, sauf les Eduens et les Arvernes, furent réduits en esclavage et distribués aux légionnaires « à raison d'un par tête », selon César.

Alexandrie

La représentation qui en est faite ici est assez curieuse : tout d'abord, le Nil n'y coule pas ( seulement un canal ), ensuite le terrain est plat, enfin il est assez peu probable que dans cette ville grecque nouvelle en croissance continue on puisse déjà trouver des vieux temples égyptiens en ruine !
Il y eut en tout 32 Alexandrie, dont celle-ci, fondée en -332, et connue sous le nom d' « Alexandria ad Aegyptum » ( Alexandrie d'Égypte ) ou encore « Alexandria apud Aegyptum » ( Alexandrie « en marge » de l'Égypte ), car c'était avant tout une ville grecque, mais un corps étranger pour les Égyptiens.
Alexandre la fonda sur une langue de terre marécageuse, entre la mer et le lac Maréotis, assez mal famée, car des brigands s'y réfugiaient, en compagnie de quelques bergers ; elle était aussi dépourvue de sources, d'où la nécessité de citernes alimentées par le Nil, via le canal Canopique long de 36 km ( du nom de Canope, autre ville du delta ), pour avoir de l'eau douce, car le lac Maréotis était saumâtre, et qui se ramifiait en galeries souterraines étagées sur deux niveaux d'une hauteur totale de 4 m, ce qui correspondait aux niveaux extrêmes du débit du Nil, permettant ainsi d'avoir de l'eau en toutes saisons.
Sa construction fut confiée à Dinocratès de Rhodes, qui adopta le plan orthogonal hellénistique. Les Égyptiens qui y travaillèrent lui donnèrent le nom de « Rakôté » ( le chantier ). Elle mesurait 5 km d'est en ouest et 3 km du nord au sud ; ses deux rues principales, l'axe est-ouest - ou via Canopia – et l'axe nord-sud font chacun 30 m de large, selon Strabon ( -I° siècle ). Elle était prolongée par deux vastes nécropoles : celle des Egyptiens, à l'ouest, celle des autres peuples, à l'est.
La ville prit de l'importance avec le règne de Ptolémée 1er Sôter, fondateur de la dynastie des Lagides. Dès cette époque, elle prit l'aspect qu'elle conservera jusqu'à la fin de l'Antiquité en se couvrant de magnifiques monuments : le palais royal en bord de mer qui couvrait ¼ de la superficie de la ville, le gymnase, le tribunal ( discatérion ), le Musée et la Bibliothèque, le Sôma ou Séma ( tombeau d'Alexandre ), le Sérapéum ( temple du dieu syncrétique gréco-égyptien Sérapis ), le temple d'Isis, le marché, le théâtre et le Phare, haut de 135 m, élevé sur l'île de Pharos par Sostrate de Cnide, et relié à la terre par une chaussée de 7 stades ( environ 1200 m ), l'Heptastade ; septième merveille du monde, le phare fonctionna pendant 16 siècles.
Son enceinte mesurait 15 km et elle disposait de trois ports : le Grand Port à l'est du Pharos, le port d'Eunostos ( port « du bon retour » ) à l'ouest du Pharos, qui contenait le port artificiel du Kibotos ( la « boîte » ) ; leur approche était très dangereuse en raison des vents dominants de nord-est et de nombreux récifs : on y a retrouvé beaucoup d'épaves, preuve que les scènes de naufrage qu'on voit plus tard dans « Le démon du Pharos » ne sont pas imaginaires.
Alexandrie compta jusqu'à 1 million d'habitants : Grecs, Égyptiens, Syriens et Juifs, ces derniers représentant 2/5 de la population. Son économie était florissante : céramiques, métallurgie, étoffes, papyrus, parfums, articles de luxe ; elle importait du bois, des métaux, du marbre, du vin, de l'huile, et exportait du blé, du sel, du natron, de l'or, du verre, du papyrus, des toiles de lin, des parfums et des marchandises provenant d'Afrique noire : ivoire, plumes d'autruche, animaux sauvages, esclaves, et, d'Arabie et d'Inde : des épices, des aromates, des parfums et bien entendu, de la soie.
La ville s'administrait par elle-même sur le modèle athénien, avec boulé et ecclésia ; le plus important magistrat était le gymnasiarque, représentant les citoyens. Elle abritait l'énorme bureaucratie qui administrait l'Égypte et qui conservait certains aspects de l'administration pharaonique, mais fortement influencée par les conceptions grecques ; le grec devint la langue officielle, l'ancien égyptien sous la forme démotique restant parlé dans les milieux ruraux ( la majorité du peuple ! ).
Alexandrie était à la fois la capitale politique de l'Égypte hellénisée et la capitale intellectuelle et spirituelle du monde méditerranéen oriental ; son école joua un grand rôle dans les domaines des sciences, des mathématiques et de l'astronomie. Ptolémée II fit traduire la Bible en grec, ce qui ne plût ni aux Juifs traditionalistes, qui crièrent au sacrilège, ni aux Grecs, qui n'y virent que divagations et fatras barbares ; pourtant, la Septante ( ainsi fut-elle nommée car elle aurait été écrite en 72 jours par 72 rabbins ) fut appréciée, selon Philon, par les Juifs hellénisés qui n'avaient plus accès au texte original en hébreu, et elle devint, pour les Chrétiens, l'Ancien Testament.
Au fait, quand Alix et Enak se rencontrent pour la première fois, en quelle langue se parlent-ils ? En grec, évidemment !


Le temple d'Efaoud

C'est un lieu imaginaire, dont le nom semble composé à partir de ceux d'Edfou et de Fayoum. Sa localisation, au delà de la 1ère cataracte au moins, oblige Alix à faire un très long voyage.


Comment faire parler la poudre

Il s'agit bien d'une anticipation, car il ne semble pas que la poudre fut inventée en Chine avant le IX° siècle, sous la dynastie Tang qui régna de 618 à 907 ; Sun Simiao la décrivait alors comme un mélange de soufre, de carbone et de salpêtre. En 805, un traité mentionne pour la première fois le caractère explosif de ce mélange. En 950, est représentée une « lance à feu », tube de bambou rempli de poudre que l'on dirige contre l'ennemi en cas de combat rapproché. Elle est également utilisée dans une sorte de « lance-flammes », associée à du pétrole distillé. Elle servit ensuite au cours des batailles pour faire... du bruit avant tout ( 1044 ), de bombes explosives ou incendiaires dans des tubes de bambou contenant aussi des pointes de métal ou des tessons de porcelaine empoisonnés ( 1130 ), puis dans des grenades ou des mines de fonte et dans des mortiers métalliques au XIII° siècle, enfin pour des feux d'artifice. Le plus ancien fusil est daté de 1288, mais il existait aussi des fusées : étant peu précises malgré leur empennage, les Chinois les groupaient en batteries ( déjà les tristement célèbres « orgues de Staline » ! ).
Elle fut importée en Occident par les Arabes qui s'en servirent dès 1273 pour une artillerie de siège, et étudiée en 1257 par Roger Bacon. D'après un manuscrit anglais, les premières armes à feu utilisables existaient en 1326 et son premier emploi d'envergure date de la bataille de Crécy, en 1346.



Les Phéniciens

Dans les aventures d'Alix, ils ont presque toujours le mauvais rôle ( Les proies du volcan, L'enfant grec, etc. ). Rien ne justifie pourtant de faire un tel sort à ces habiles navigateurs et commerçants, même s'ils furent parfois un peu pirates, mais pas plus que les Grecs.
La Phénicie correspondait à l'actuel Liban, à peu près ; les Phéniciens s'y sentant à l'étroit et ne pouvant s'étendre du côté de la terre, où d'autres puissances leur barrait la route, il ne leur restait que la mer pour se constituer un empire. Dès le -III° millénaire, en partant de leurs principales villes : Tyr, Sidon, Byblos, Bereytos ( Beyrouth ), etc., ils commencèrent à fonder des comptoirs tout autour de la Méditerranée et jusque dans l'Atlantique : Malte, Sicile, Sardaigne, Ibérie, Afrique du Nord, Maroc ; la fondation de Carthage date de -814.
En grec, leur nom signifie « rouge », d'après leur aptitude à teindre les étoffes en pourpre à partir du murex ; ils inventèrent aussi les lettres de l'alphabet, que de nombreux peuples reprirent.
Leurs navires, très solides et calfatés au bitume, étaient munis de voiles et d'avirons, qu'il s'agisse de navires de commerce à coque renflée ou de navires de guerre à quille longue, que l'on peut voir sur des bas-reliefs à Thèbes et à Ninive. Ils étaient les seuls à pratiquer la navigation en haute mer et la nuit, se guidant, faute de boussole, sur la Petite Ourse, que les Grecs appelaient « la Phénicienne ». Ils conservèrent jalousement pendant des siècles le secret des routes maritimes qu'ils découvrirent.
Avant de naviguer pour eux-mêmes, les armateurs phéniciens eurent pour employeurs l'Égypte et les Empires d'Orient. Ils transportaient des denrées ( vin, huile, céréales ), des minerais ( cuivre et étain pour le bronze, argent ), dont l'Andalousie était la plaque tournante, des produits de luxe ( pourpre, bois de cèdre, parfums, pierres précieuses, animaux exotiques pour les cours royales ) et se livraient à des explorations, dont les périples autour de l'Afrique, peut-être légendaires, de Néchao l'Égyptien et d'Hannon le Carthaginois.
S'ils ne nous paraissent pas sympathiques, c'est que leur Histoire nous est surtout transmise par leurs ennemis, les Grecs et les Romains, mais rien ne nous prouve qu'il s'agissait d'un peuple cruel, pratiquant par exemple les sacrifices humains.
Après la conquête du pays par Alexandre, la Phénicie fut englobée dans la Syrie, qui devint ensuite province romaine, et cessa d'exister en tant qu'entité politique.


Qu'est-ce qu'un sphinx ?

En Grèce, d'où le nom est originaire, la bestiole est une dame : on dit une sphinx, ou une sphinge ; c'est la gardienne des tombeaux que l'on trouve sur les stèles funéraires dès le -VI° siècle, notamment en Attique, mais il peut aussi s'agir de dédicaces à des divinités funéraires. Dans la sculpture archaïque, le visage est juvénile, mais asexué, greffé sur un corps de lion ailé ; à l'époque classique, l'avant-train du fauve se transforme en buste féminin, l'ensemble devenant un motif purement décoratif.
Mais notre sphinx est ici égyptien, et mâle : le mot grec utilisé faute de mieux ( tout comme pyramide, obélisque ou pylône, qui désignent tous des monuments égyptiens ) désigne une forme hybride, le lion couché à tête humaine ( anthroposphinx ). Le plus ancien exemplaire est celui de Giza, attribué à Khéphren, mais on a aussi proposé d'y reconnaître Khéops ( IV° dynastie ). le colosse est à ce point exceptionnel qu'il est considéré au nouvel empire comme l'incarnation d'une divinité solaire aux multiples noms et visages.
A l'origine, le sphinx est une image du roi et exprime par sa fusion avec le corps d'un lion les valeurs de puissance, de capacité d'attaque et de domination : sa vertu est dès lors défensive. On le retrouve multiplié le long des dromos, protecteur du chemin que parcours le dieu. Ses variantes sont innombrables : à Karnak, des lions à tête de bélier ( criosphinx – encore un mot grec – d'Amenhotep III ) veillent sur le dromos ouest ; on trouve aussi des lions à tête de faucon, et le sphinx peut même incarner une reine : Hatshepsout, Tiyi ou Nefertiti sont les plus célèbres.


Les personnages

Alix : dans cet épisode, il commence à jouer le héros sans peur et sans reproches, et, il faut bien l'avouer, sans trop de nuances : elles viendront plus tard. Nous sommes loin également du roman d'apprentissage du premier épisode : ici, les figures tutélaires et paternelles ont quasiment disparu, et César lui-même, qui a autre chose à faire, n'est plus qu'un patron qui commande. Il faut dire que le bref passage d'Alix au pays natal est assez frustrant pour lui : revenir dans de telles conditions, quand le peuple et ses chefs se demandent quelle voie ils doivent suivre et quelle alliance privilégier, n'est pas le plus facile à vivre. Alix en a bien une petite idée, mais devenu citoyen de Rome à qui il doit beaucoup, diriger les siens dans la perspective qu'il s'est choisie peut se traduire par de douloureuses questions qu'il n'est pas sûr de résoudre. Aussi, l'occasion est-elle bonne de prendre du champ : dans sa mission égyptienne, même si les adversaires sont dangereux, ce ne sont que des adversaires contre qui il peut accomplir son devoir de Romain.

Et, par ordre d'entrée en scène :

En Gaule

Aldéric : ce chef, qui semble avoir remplacé le père d'Alix, est un résumé de toutes les contradictions de ses semblables à l'époque ; faut-il ou non affronter les Romains ? Il ne s'y résoudra que parce qu'il croit que c'est le plus sûr moyen de se débarrasser de ce gêneur d'Alix, qui menace sa place, et il y perdra la vie. Les mauvais chefs ne prennent que de mauvaises décisions.

Ansila : la présence d'un druide à cette époque est déjà quelque peu anachronique ( voir : La cité engloutie ). C'est un gardien de la tradition à n'importe quel prix, et Alix en rencontrera beaucoup d'autres. Ce personnage secondaire complète une belle galerie de fourbes en tous genres qui ne cessera aussi de s'agrandir.

Vanic : le cousin d'Alix – et, apparemment, son dernier parent vivant – est d'abord ici du côté des victimes, mais les choses s'arrangent vite pour lui quand Alix le tire d'affaire. Il se montrera assez énergique et opportuniste pour se retrouver plus tard dans des situations plus enviables ( voir : Les légions perdues, Vercingétorix ).

César : tel qu'en lui-même, avec son fidèle ( pour l'instant ) second Labienus, il pense d'abord à en finir avec les Gaulois révoltés. Le reste passe après, et, s'il ménage Alix, c'est parce qu'on ne se prive pas, quand on est à sa place, d'un partisan dévoué et désintéressé. Lui confier une mission au loin, en attendant que les passions s'apaisent en Gaule, est de bonne politique : tenter de résoudre une énigme en évitant à Alix d'avoir à manifester ses sentiments devant le sort des Gaulois vaincus n'a que des avantages.

Vercingétorix : son rôle se limite ici à combattre et à se rendre quand il s'est aperçu que, malgré le nombre, ses partisans ne font pas le poids devant l'organisation de l'armée romaine. Il faut dire que fédérer contre cette dernière des peuples Gaulois jaloux de leur indépendance aurait nécessité plus d'un an de préparation. Mais aurait-il eu réellement le temps de mieux faire ?

En Égypte

Les Phéniciens, Karan, Imar et Sékara : comme je l'ai dit dans le chapitre qui leur est consacré plus haut, rien ne prouve que les Phéniciens, qui sont ici les complices et les hommes de main du Sphinx d'or, furent des gens particulièrement malhonnêtes et dangereux. Marins et commerçants avant tout, les voici mercenaires prêts à tout, en particulier Karan, efficace et increvable, un adversaire digne d'Alix, même si ses motivations, qui, comme celles de ses deux amis, ne doivent pas dépasser l'aspect matériel, ne sont pas très explicitées.

Josah : dans le quartier phénicien, sa boutique semble n'être qu'un amoncellement de bibelots de peu de valeur dont il ne connaît pas toujours la provenance ou la signification avec exactitude. Mais c'est un honnête homme qui a recueilli Enak et qui se soucie du sort d'Alix quand celui-ci est confronté aux Phéniciens ; il se conduit aussi courageusement quand les circonstances l'exigent.

Enak : on ne devait le voir que dans cet épisode, et, 27 albums plus tard, il est toujours là. J'ai esquissé sa biographie et ses origines pour : Le prince du Nil. Ici, il est l'employé ou le pupille de Josah, mais on n'en saura guère plus. Il inaugure rapidement la série de malchances qui seront sa marque pendant un bon nombre d'histoires, mais il se montre aussi, à l'occasion, astucieux et dévoué. Son affection pour Alix – et réciproquement - se révèle dès leur rencontre et ne cessera plus. Elle est en partie le moteur de certains rebondissements de ce récit.

Ammon : ce courtisan prétentieux se fait le complice de Karan sans trop de scrupules ; sans doute le Sphinx d'or sait-il quels arguments sonnants et trébuchants sont appréciés par ce genre de personnage, qui peut approcher le souverain pour rendre des services, ce qui n'est pas un mince avantage. Son rôle se terminera mal pour lui après qu'il se soit fait le co-auteur d'un attentat.

Sénoris : le chef des archers royaux, autrement dit le chef de la police d'Alexandrie, est un officier énergique et efficace. Il est plus curieux de le voir intervenir à Efaoud, loin de ses bases, pour une action qui relèverait plutôt de l'armée. Il n'est pas surprenant qu'une telle fonction soit occupée par un Égyptien, tous les postes supérieurs et de confiance n'étaient pas tenus par des Grecs, mais il est possible que ce grand seigneur ait été élevé à la manière grecque, pour s'assurer une carrière digne de son rang et de sa naissance, carrière qu'il remplit d'ailleurs admirablement.

Romula : il est dommage que le rôle de ce Romain, qui doit être un agent de César à Alexandrie, soit si bref, puisque, peu après son apparition, il est victime de l'attentat commis par Karan et Ammon, avant qu'Alix arrive chez lui, heureusement. On ne saura donc jamais quel document il voulait montrer à Sénoris.

Arbacès, alias le Sphinx d'or : nous l'avions quitté à la fin de l'épisode précédent, en fuite, mais chargé d'une mission confidentielle en Égypte pour le compte de Pompée. Ici, on comprend de quoi il s'agit et il faut reconnaître à notre homme des dons pour l'organisation et la mise en scène, ce qui n'exclut pas les précautions. Il est encore soucieux de ménager Alix, en qui il reconnaît un audacieux de sa trempe, mais sans comprendre que, malgré les pressions, celui-ci s'efforcera de rester dans la légalité et la loyauté. On comprend aussi que, loin de la mission qui lui a été confiée, il travaille désormais pour son propre compte, et c'est pourquoi il se cherche un second, qu'il ne trouvera finalement pas. Avec un tel tempérament d'aventurier, on peut se demander ce qu'il en aurait été si la poudre avait été réellement inventée et répandue à cette époque ! Mais il terrorise tellement ses serviteurs et ses gardes que ceux-ci ne lui resteront pas fidèles, ce qui précipitera sa perte.

Yen Si et son compagnon : ils sont venus de loin, et ne sont peut-être pas les premiers, ni les derniers ; les premiers voyageurs venus du Céleste Empire à Rome ne seront attestés que sous Auguste. Quoi qu'il dise à Alix, il ne semble pas se contenter de vendre ses feux d'artifice : c'est en toute connaissance de cause qu'il s'est trouvé un client pour son arme qu'il sait être redoutable et qu'il est devenu le complice du Sphinx d'or, au point de sacrifier son compagnon trop timoré, mais sa perfidie ne lui servira à rien.


Conclusion : Alix commence à prendre tous les traits de son caractère dans cette deuxième aventure qui tourne autour d'un thème bien précis et qui s'apparente un peu à un roman d'espionnage classique. Le récit s'attarde parfois sur des aspects documentaires ( Alésia, Alexandrie ) qui permettent de bien se situer dans l'Histoire et d'aller au delà des scènes d'action dont il n'est pas avare.


Sources : voir les précédentes études ; pour celle-ci, j'ai particulièrement consulté : « Alésia », de Jean-Pierre Adam ( Casterman ), et le numéro 76 des « Cahiers de Science et Vie » entièrement consacré à Alexandrie.


La prochaine fois : « L'île maudite » ( Carthage, la science antique... )

-oOo-









11Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Dim 13 Déc - 17:00

Raymond

Raymond
Admin

Excellent, Jacky-Charles ! J'ai particulièrement apprécié ton résumé de la Guerre des Gaules. Cet album semble confirmer par ailleurs qu'Alix appartient bien à une tribu des Eduens. Le Sphinx d'Or 419400

L'introduction des deux chinois détenteurs de la recette de la poudre à canon constitue bien sûr un pur élément de fiction (on pourrait parler "d'histoire-fiction") mais elle n'a jamais choqué un seul critique. Cela provient en partie de leur ignorance de l'histoire. Le Sphinx d'Or Icon_wink

Relevons en passant que ta description d'Alexandrie me laisse rêveur. Un million d'habitant, cela devait être énorme pour l'Antiquité.

Sinon, on sait que les jeunes auteurs ont souvent tendance à accumuler les idées pour étoffer leurs oeuvres, par peur qu'il manque quelque chose. C'est aussi le cas de Jacques Martin dans ses premiers albums car il y a une étonnante abondance de thème dans le Sphinx d'Or. L'épisode gaulois se trouve en conséquence un peu "écourté". On se demande ce que devient son village lorsqu'Alix s'en va subitement en Egypte, et je pense que l'auteur a essayé par la suite de rattraper ces manques en créant l'album Vercingétorix (au fait, on n'a jamais parlé de cet album Le Sphinx d'Or Icon_eek ).

Ce qui me parait certain, en tout cas, c'est que malgré sa profusion d'idées et son intrigue qui semble partir dans tous les sens, et album se termine d'une façon aussi simple que spectaculaire, et qu'il est très bien équilibré. C'est réellement le premier chef d'oeuvre de Jacques Martin.


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12Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Lun 14 Déc - 10:32

Invité


Invité

Même si je trouve cet album excellent, et pour toutes les raisons que tu as soulevées, Raymond, je pense quand même que le premier chef-d'oeuvre de Martin pour Alix est Les légions perdues, car c'est vraiment à l'occasion de cet album qu'il rompt avec le schéma classique des 4 bandes par pages(sa mise en pages s'aère et permet aussi de mieux apprécier certaines scènes spectaculaires) et qu'il trouve réellement son propre style graphique.
Bravo à Jacky-Charles pour son brillant exposé, que j'ai préféré imprimer avant de le lire (désolé pour "l'empreinte écologique"), pour l'apprécier comme il se doit Le Sphinx d'Or Icon_biggrin

13Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Lun 14 Déc - 11:50

Raymond

Raymond
Admin

Tu as probablement raison, Jean-Marc. Le Sphinx d'Or ne fait pas partie des chefs d'oeuvre de la maturité, et les Légions Perdues présentent une qualité supérieure sur le plan graphique. C'est une oeuvre juvénile, pleine d'idées et de mouvements et j'ai vraiment eu du plaisir à relire cette histoire. C'est un album au style différent, mais il est complètement réussi et je le placerais volontiers dans la catégorie des chefs d'oeuvre. Le Sphinx d'Or Icon_cyclops


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14Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Lun 14 Déc - 12:30

Jacky-Charles


docteur honoris causa
docteur honoris causa

Merci à vous !
Mais, par Sérapis, où avais-je la tête le jour où j'ai enregistré ce texte ! C'est aussi l'inconvénient des sources multiples, elles ne disent évidemment pas toutes la même chose avec la meilleure foi du monde, et c'est le cas pour le nombre d'habitants d'Alexandrie. Ma Bible habituelle, le "Dictionnaire de l'Antiquité", ne parle que de 500 000 habitants, les "Cahiers de Science et Vie" et "Wikipédia" sont moins prudents et parlent, selon les articles, de 500 000 à 1 million d'habitants. J'aurai dû faire comme eux, et donner une fourchette, au lieu de me limiter à la branche haute, car on ne peut bien entendu ne faire que des estimations, il n'y a jamais eu de recensement de la population, qui, en plus, bougeait beaucoup. Et ça passe tout de même du simple au double !
Donc, mea culpa, et je me relirai mieux la prochaine fois.
Quant à "Vercingétorix", c'est Diego qui en a parlé sur le site "Alix l'intrépide", mais cela ne nous empêche pas d'y revenir ici.

15Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Jeu 11 Sep - 16:16

adrianstork

adrianstork
alixophile
alixophile

Je redécouvre Alix et Le sphynx d'or est une bonne aventure, un peu en dessous du premier. La première partie à Alesia aurait mérité un traitement entier dans un seul volume, l'intrigue apparaît en cela vite expédiée.
La seconde partie en Egypte, c'est un peu le début du pire pour Jacques Martin. Enak est là...La nunucherie commence. Tout comme Jeanjean, Enak apparait tout de suite comme un personnage ralentissant l'action, peu intelligent, peu débrouillard, maladroit (il se cogne partout, il se prend le pied dans la crevasse...), immature, nunuche (il y a souvent des personnages qui pleurent la mort supposée de leur compagnon, je pense à Jolly Jumper dans La mine d'or de Dick Digger, est-ce que cela voudrait dire qu'Enak est du même niveau d'un cheval? sans insulter les chevaux).
Je pense que l'histoire personnelle de Jacques Martin nous éclairerait sur le besoin de paternité de ses personnages (au fur des albums, la relation d'Alix à Enak ressemble moins à une relation fraternelle qu'à une relation père/fils).

16Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Jeu 11 Sep - 17:47

Raymond

Raymond
Admin

Mmmm, je trouve que l'intrigue du Sphinx d'Or est supérieur à celle d'Alix l'intrépide. Et ce que tu reproches à Enak montre que le personnage est en tout cas un excellent provocateur d'imprévu et de suspense. Wink


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17Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Jeu 11 Sep - 17:52

Erik A

Erik A
martinophile distingué
martinophile distingué

Je n'ai pas lu "l'intrépide" depuis un moment, mais à relire ce qu'en dit Jacky Charles, il me revient que JM est un peu plus dans l'impro et laisse l'action partir un peu sans lui tout au long de l'album.

On se souviendra qu'il avait fait une page d'essai et que Leblanc avait réclamé la suite dans l'urgence, il a fallu assurer derrière...

"Le Sohinx" est effectivement en deux parts distinctes et plus construites, du moins c'est l'impression qui m'en reste, avec la neige et puis les dunes de sables...

JM semble peu à peu trouver son style, qui deviendra moins hachuré et avec un trait bien plus hergéen dans "l'île maudite" et plus encore dans "la Tiare"....

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18Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Jeu 11 Sep - 19:00

adrianstork

adrianstork
alixophile
alixophile

Raymond a écrit:Mmmm, je trouve que l'intrigue du Sphinx d'Or est supérieur à celle d'Alix l'intrépide. Et ce que tu reproches à Enak montre que le personnage est en tout cas un excellent provocateur d'imprévu et de suspense. Wink

Justement non. A chaque fois qu'il apparaît, on sait qu'il va pleurer, il va tomber, il va avoir peur, il va se cogner la tête, il va se faire capturer. Alix l'appelle le ''garnement'' à la fin de l'album, car il veut s'amuser avec le char...ça en dit long...

19Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Jeu 11 Sep - 20:53

Erik A

Erik A
martinophile distingué
martinophile distingué

Bah, c'est une astuce scénaristique. il faut replacer dans le contexte, de ces années de création... Et comparer avec d'autres BD de la même époque. Clairement, on ne ferait plus vraiment ça, mais dans ces périodes, quantité de personnages avaient ainsi une ombre, un double, un faire-valoir...

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20Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Jeu 11 Sep - 20:58

adrianstork

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alixophile
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Erik A a écrit:Bah, c'est une astuce scénaristique. il faut replacer dans le contexte, de ces années de création... Et comparer avec d'autres BD de la même époque. Clairement, on ne ferait plus vraiment ça, mais dans ces périodes, quantité de personnages avaient ainsi une ombre, un double, un faire-valoir...

Je suis d'accord, mais encore si son impuissance pouvait être canalisée par l'humour. Non, non, non et non, Enak n'apporte rien à Alix...

21Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Jeu 11 Sep - 21:37

Erik A

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martinophile distingué
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Dans l'absolu, non...Mais sans lui, pas de dernier Spartiate...

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22Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Jeu 11 Sep - 22:50

adrianstork

adrianstork
alixophile
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Je n'en suis pas encore là, mais j'ai pour le moment beaucoup d'inimité envers Enak. Je lui préfère même Jeanjean.

23Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Jeu 21 Mai - 12:29

Invité


Invité

La planche 20.


Le Sphinx d'Or Martin17

24Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Dim 5 Juil - 11:37

Erik A

Erik A
martinophile distingué
martinophile distingué

Je viens de relire le Sphinx hier soir, et franchement merci à Jacky-Charles pour son analyse qui m'a donné envie de reprendre ce titre que je n'avais pas relu depuis au moins 30 ans. Je suis avec une édition récente, je ne sais pas pour les couleurs si elles ont été ou pas refaites à un moment donné. Le lettrage mécanique est vraiment une horreur, qu'un jour il faudrait sans doute retoucher en replaçant celui de l'ile maudite, par exemple...

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25Le Sphinx d'Or Empty Re: Le Sphinx d'Or Dim 5 Juil - 21:01

Raymond

Raymond
Admin

Pour moi, ce lettrage particulier fait partie du style graphique des deux premiers albums, qui était encore en train de se chercher. Effectivement, cette typographie disparait à partir de l'île Maudite, pour être remplacé par des caractères tracés à la main, et c'est une progression. La série continue a d'ailleurs ensuite continué à s'améliorer jusqu'à ce que Jacques Martin définisse bien sa manière dans les Légions perdues.

On peut critiquer ces deux premiers albums mais je ne crois pas qu'il soit bénéfique d'y faire des retouches partielles. Leurs défauts appartiennent à leur époque et ils ont gardé un certain charme, je trouve. C'était les débuts de l'auteur et ce n'était pas si mal. Jacques Martin n'a pas éprouvé le besoin de les améliorer lorsqu'il était au sommet de sa carrière, et il est maintenant trop tard pour le faire à sa place.


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