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Reprises des classiques de la BD

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Pierre
Damned
Raymond
JYB
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1Reprises des classiques de la BD Empty Reprises des classiques de la BD Dim 18 Juil - 22:06

JYB


vieux sage
vieux sage

Jean-Luc a écrit:Un auteur qui devrait plaire à JYB puisqu'il a interdit que son personnage de Néron lui survive... Smile
Un auteur qui me plaît surtout parce qu'il m'impressionne par sa production phénoménale, tout en ayant diverses autres activités prenantes hors BD.
Cela dit, que Sleen refuse que son personnage lui survive, formidable ! Voilà de l'eau apportée à mon moulin, et voilà un autre auteur majeur (avec Hergé) qui a compris, lui, que ses personnages ne seraient plus les mêmes s'ils étaient repris par un autre ou d'autres auteurs. Et qui ont compris ou deviné que, dans ces conditions, il faut tout stopper. Si Hergé, Sleen (et moi...) le disons haut et fort, c'est qu'il doit bien y avoir une raison valable, non ? Ce serait intéressant aussi de savoir si d'autres auteurs de leur trempe ont la même position, que je ne sois pas (presque) seul à prêcher dans le désert...

Raymond

Raymond
Admin

Mmm ... il me semble que les auteurs souhaitant que leur création ne leur survive pas sont peu nombreux.

Vandersteen, par exemple, tenait à ce que ses séries se poursuivent, Wink tout comme Jacques Martin d'ailleurs, ou Franquin (pour le Marsupilami), Graton, Uderzo, Peyo, Morris, Macherot et j'en passe. Du côté des scénaristes, Van Hamme semble également organiser sa succession avec intelligence. Il y a dans ce choix, je trouve, une tendance assez naturelle et facilement explicable. Avant de disparaître, tout homme a envie que quelque chose lui survive. Par ailleurs, une série qui se vend bien peut être un patrimoine qu'un auteur sera fier de léguer à sa famille. A mon avis, le créateur souhaitant que son personnage disparaisse après sa mort restera plutôt une exception.


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JYB


vieux sage
vieux sage

Raymond a écrit:Du côté des scénaristes, Van Hamme semble également organiser sa succession (...).
Il y a beaucoup de choses à dire là-dessus mais je ne le ferai pas. On en reparlera... dans quelques années.

Raymond a écrit:Avant de disparaître, tout homme a envie que quelque chose lui survive..
Oui, eh bien, en BD, ce "quelque chose" existe : les albums que ledit auteur a réalisés de son vivant. Les albums qui seront réalisés après son décès, il ne sera plus là pour les contrôler ni pour les voir ! Le bon sens ou la prudence devraient retenir tout auteur de miser là-dessus : qui peut savoir ce qui adviendra après sa mort et comment les choses évolueront ?
Ou alors, peu importe ce qui arrivera ? Comme dit l'autre : "Après moi, le déluge..." ? Dans ce cas, oui, les successeurs peuvent faire ce qu'ils veulent ; tout et son contraire (dans le respect de l'esprit de la série) ; 10 ou 15 "spin off" s'ils ont envie ; ou plein de variations sur le thème ; le meilleur comme le moins bon ; ils peuvent aussi dire qu'ils respectent le créateur originel - quitte à faire autre chose selon leur inspiration et leur personnalité à eux ; ce qui fait que, comme disait Hergé : "Après moi, Tintin ne sera plus Tintin". Oui, les successeurs peuvent faire tout ça : l'auteur décédé ne pourra pas l'empêcher si, de son vivant, il a donné un accord préalable. Mais cela m'attriste que des créateurs supposant tout cela possible n'aient pas le souci et la conscience des choses essentielles et ne mettent pas le holà, préventivement, comme l'ont fait des gens comme Hergé et Marc Sleen (des gens si doués, si importants, si créatifs, que vous devriez vous poser la question : n'ont-ils pas raison, finalement ?).

Raymond a écrit:Par ailleurs, une série qui se vend bien peut être un patrimoine qu'un auteur sera fier de léguer à sa famille.
Oui, les albums - ou plutôt les droits sur les albums - qu'il a réalisés de son vivant (bis, voir plus haut). Quand il vit encore, qu'est-ce qui garantit à cet auteur qu'après son décès, sa famille sera fière des albums qui seront réalisés par d'autres ? Qui dit qu'il serait fier, cet auteur, s'il pouvait découvrir les albums réalisés après lui ? Il y en a plus d'un qui, comme on dit, se retournerait dans sa tombe en voyant ce qui se passe (je ne cite pas de nom, je parle d'une façon générale ; les exemples de nouveautés sans intérêt ou carrément ratées sont nombreux et je ne citerai pas de nom pour ne pas allonger mon post et pour ne pas désigner du doigt tel ou tel auteur à la vindicte populaire). Et s'il y a des albums ratés dans la future production, n'est-ce pas plus gênant qu'autre chose, pour la famille ? Je suis persuadé que dans la production au sein de toute série après la mort d'un auteur, il y a davantage de chances (ou plutôt de malchances) pour que les futurs albums ne conviendraient pas du tout à cet auteur s'il pouvait les voir et les lire.
Surtout s'il s'agit de séries importantes comme celles de Charlier, Hergé, etc. : ces auteurs sont le "dessus du panier", ont mis très haut la barre et seront d'autant plus difficiles à remplacer (la preuve avec Charlier par exemple, dont la plupart des séries ont disparu comme je l'ai dit ailleurs sur ce forum - deux albums de Tanguy & Laverdure en 22 ans par exemple... Le dernier album qu'a sorti Charlier avant sa mort date de 1988. Alors que du vivant de Charlier, c'étaient en général de 6 à 8 séries qui tournaient régulièrement, avec la qualité que l'on sait).

Raymond a écrit:A mon avis, le créateur souhaitant que son personnage disparaisse après sa mort restera plutôt une exception.
Ce n'est pas pour cette raison qu'il faut poursuivre la plupart des séries de BD après la mort de leurs créateurs. Je ne cesse de dire que je me situe sur un autre plan : il ne faut pas tenir compte de l'avis de l'auteur de son vivant. Pourquoi faudrait-il le faire ? Parce que ce sont ses volontés et qu'elles seraient par exemple inscrites dans son testament ? Des créations artistiques comme une série BD, un personnage de fiction, dont les caractéristiques découlent directement de la personnalité profonde de l'auteur, ce n'est pas des bijoux de famille qu'on se transmet de génération en génération, ou un contrat qu'il faut remplir. C'est ce que je vois, c'est aussi ce que j'essaye d'expliquer depuis que je parle de ça sur ce forum, et c'est ce que je comprends que vous ne voyez pas. Je dirais presque que ce serait même rendre service à l'auteur, à son corps défendant, que d'empêcher qu'on poursuive, après sa mort, la ou les séries qu'il a créées. Pour la raison que je ne cesse de dire : à la mort d'un auteur, ses personnages doivent mourir avec lui, car (dit Hergé) : "Après moi, Tintin ne sera plus Tintin"... Et s'il s'agit de faire autre chose (que Tintin par exemple), eh bien, que les auteurs repreneurs fassent preuve de création et créent un autre personnage, qui vivra ses propres aventures.

Damned

Damned
grand maître
grand maître

Je viens de balayer, en diagonale par manque de temps, ce post, mais il se dégage de ce que j'ai retenu un point de discussion important sur la survie des personnages aprés la disparition de leurs auteurs.
JYB étant encore heureusement parmi nous, je ne parlerai que des cas de Hergé et Jacques Martin, qui ayant chacun eu une position opposée, à savoir la fin de Tintin aprés la mort de Hergé, alors que Jacques Martin, lui, souhaitait, au contraire à la survie de ses héros !
Mais, dans un cas comme dans l'autre, j'ai un doute :
Ces deux auteurs, au moment où ils ont pris leur décision, imaginaient ils, je pense, le coté mercantile que l'on ferait de leurs oeuvres, surtout en ce qui concerne leur succession.
Je crois plutot que Jacques Martin pensait que son équipe continuerait son oeuvre selon ses principes, à lui, et non vers une production au sens de la rentabilité d'un produit .

Raymond Damned

http://www.pbase.com/vv_eagle/legrand_raymond

Raymond

Raymond
Admin

Je réalise que c'est un vrai sujet qui a été lancé (celui de la reprise d'une BD classique). Il mérite d'être séparé du sujet "Vandersteen", dessinateur qui était d'ailleurs entièrement d'accord avec le travail et les objectifs de rendement de ses successeurs (petite remarque en passant Smile ).

Pour Jacques Martin, c'est effectivement un autre problème. Rolling Eyes


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Raymond

Raymond
Admin

Damned a écrit:
JYB étant encore heureusement parmi nous, je ne parlerai que des cas de Hergé et Jacques Martin, qui ayant chacun eu une position opposée, à savoir la fin de Tintin aprés la mort de Hergé, alors que Jacques Martin, lui, souhaitait, au contraire à la survie de ses héros !
Mais, dans un cas comme dans l'autre, j'ai un doute :
Ces deux auteurs, au moment où ils ont pris leur décision, imaginaient ils, je pense, le coté mercantile que l'on ferait de leurs oeuvres, surtout en ce qui concerne leur succession.
Je crois plutot que Jacques Martin pensait que son équipe continuerait son oeuvre selon ses principes, à lui, et non vers une production au sens de la rentabilité d'un produit .
Raymond Damned
Je crois qu'Hergé ne se préoccupait pas prioritairement des préoccupations commerçantes liées à sa série (ce qui ne veut pas dire qu'il ne s'y intéressait pas). En causant de cet auteur, j'en profite d'ailleurs pour glisser une petite remarque : l'interdiction de poursuivre les aventures de son héros n'a pas empêché les ayants-droits d'exploiter de manière outrageusement mercantile son image, en lançant par exemple tous les produits dérivés possibles se rapportant à Tintin. Wink

Pour Jacques Martin, c'est un peu différent. Il souhaitait que l'on poursuive les aventures d'Alix et de Lefranc, mais il attachait beaucoup d'importance à la qualité de sa production. Il m'a répété plusieurs fois (et je ne suis pas le seul à l'avoir entendu, je pense) qu'il n'avait jamais laissé publier une seule planche dont il n'était pas entièrement satisfait. Son rythme de travail était en conséquence assez lent. Pendant les années 70, il sortait un Alix tous les 2 à 3 ans et ne recherchait pas la rentabilité immédiate. Cette attitude était bien sûr complètement différente de la position actuelle de Casterman, qui veut sortir chaque année un nouvel album des 3 séries principales de Jacques Martin. Il faut cependant admettre que si l'auteur a vendu le droit d'exploitation de sa série à Casterman, on ne peut pas reprocher à l'éditeur de vouloir rentabiliser son investissement.


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Invité

Raymond a écrit:
Il faut cependant admettre que si l'auteur a vendu le droit d'exploitation de sa série à Casterman, on ne peut pas reprocher à l'éditeur de vouloir rentabiliser son investissement.
Effectivement, d'un point de vue économique, cette politique éditoriale peut se comprendre tout à fait, mais, a contrario, ne risque-t-on pas d'engendrer, à plus ou moins long terme, une certaine désaffection d'une frange du lectorat, lassée de ne plus trouver de repères graphiques constants, et par là même de remettre en cause le bénéfice financier espéré ?

JYB


vieux sage
vieux sage

Je reprends ici un extrait d'un post de Pierre sur le sujet "Tibet", où la discussion avait dérivé vers la reprise de la série Buck Danny par Francis Bergèse.

Pierre a écrit:Bien que grand fan d'Hubinon j'ai trouvé la reprise de Bergèse très convaincante, surtout au début.
Tu fais bien de souligner "surtout au début", car un autre argument que je pourrais (que je voulais un jour) développer au sujet des reprises de séries anciennes par de nouveaux auteurs, et surtout de nouveaux scénaristes, c'est le rôle d'un scénariste de valeur et connaissant bien le métier d'auteur (scénario ET dessins). Un rôle très important pour l'avenir de la série bien sûr, mais aussi, en particulier, dans l'évolution du dessin et même du dessinateur. Dans le cas de Buck Danny, tant que Charlier était aux commandes, il pouvait guider et conseiller Bergèse sur les 4 albums qu'ils ont réalisés ensemble. Quand Bergèse s'est retrouvé seul, son dessin a évolué ; je ne dirais pas qu'il a évolué en moins bien, mais je préfère de loin la "patte" de Bergèse dans les quatre épisodes scénarisés par Charlier. Tout simplement parce que la façon qu'avait Charlier d'écrire ses scénarios, et du fait qu'il tenait les rênes de la série et qu'il pouvait commenter les dessins à mesure que Bergèse les réalisait, cela a donné un résultat très convaincant et même impressionnant. Après la mort de Charlier, il n'y avait plus le scénariste qui, lui-même dessinateur autrefois, et vieux routier de la BD et vrai professionnel doué, pouvait de son vivant obtenir de chacun de ses dessinateurs le meilleur d'eux-mêmes. C'est aussi un point très important à prendre à compte dans l'attribution d'une grande série à un nouveau scénariste. Un point dont peu d'éditeurs prennent en compte car ce sont globalement des marchands de soupe et pas des connaisseurs de la création BD. Un point que peu d'ayants-droit prennent en compte car un ayant-droit n'hérite pas - n'hérite même presque jamais - des dons du disparu, et n'a pas conscience de l'importance de cet aspect des choses.
C'est pourquoi je persiste à dire qu'il vaut mieux ne pas prolonger une série, en l'absence de bons scénaristes capables de bien "tenir", à tous points de vue, sa reprise suite au décès surtout du scénariste créateur.

Invité


Invité

JYB a écrit: Quand Bergèse s'est retrouvé seul, son dessin a évolué ; je ne dirais pas qu'il a évolué en moins bien, mais je préfère de loin la "patte" de Bergèse dans les quatre épisodes scénarisés par Charlier.


C'est bizarre, hier, tu écrivais " Bon, alors PRESQUE tous les fidèles lecteurs de Buck Danny ont apprécié la reprise par Bergèse (voir le forum Aéroplanète par exemple...)" et voilà qu'aujourd'hui tu laisses entendre que, du seul fait de la disparition de son scénariste, Bergèse n'aurait plus eu par la suite une "patte" aussi talentueuse. Wink


Donc, selon ton raisonnement, un dessinateur devient moins bon si le scénariste avec lequel il travaille lui fait défaut (disparition ou séparation pour diverses raisons). icon_surprised

Ce n'est pas très gratifiant pour le métier de dessinateur, il me semble. siffle


JYB


vieux sage
vieux sage

Bon, allons-y pour les explications de texte...

Treblig a écrit:C'est bizarre, hier, tu écrivais " Bon, alors PRESQUE tous les fidèles lecteurs de Buck Danny ont apprécié la reprise par Bergèse (voir le forum Aéroplanète par exemple...)" et voilà qu'aujourd'hui tu laisses entendre que, du seul fait de la disparition de son scénariste, Bergèse n'aurait plus eu par la suite une "patte" aussi talentueuse. Wink
J'ai dit que le dessin de Bergèse a évolué après la disparition de Charlier. J'ai ajouté : "Je ne dirais pas qu'il a évolué en moins bien". Eh bien, je maintiens ce que j'ai écrit : "JE NE DIRAIS PAS qu'il a évolué en moins bien", car je ne peux pas dire que le dessin a évolué en moins bien. Donc, ne me fais pas dire autre chose.
Et : oui, je maintiens que, du seul fait de la disparition de son scénariste, la "patte" de Bergèse a changé. Elle n'a pas été forcément moins talentueuse (c'est toi qui emploies cette expression en supposant que je l'ai supposé), je laisse entendre qu'elle est différente, et mon avis personnel est que je préfère avant, dans les quatre épisodes scénarisés par Charlier. Ce qui ne veut pas dire que c'est moins bien après. Grosse nuance... J'ai le droit de préférer Bergèse "avant" à Bergèse "après" la disparition de Charlier, c'est une affaire de goût personnel. Et ma conviction (je suis aussi scénariste, ce qui fait que je ressens ça comme ça, très fortement), c'est qu'il y a quand même un changement, et que ce changement entre "avant" et "après", c'est justement la disparition de Charlier. Curieuse coïncidence, à laquelle il serait bon de réfléchir, non ?

Treblig a écrit:Donc, selon ton raisonnement, un dessinateur devient moins bon si le scénariste avec lequel il travaille lui fait défaut (disparition ou séparation pour diverses raisons). icon_surprised
Là aussi tu interprètes et tu extrapoles à ta façon.
Je dis juste (et je le pense fermement depuis de longues années d'expérience et d'observation de ce qui se passe autour de moi) que quand un grand scénariste comme Charlier disparaît, ses dessinateurs n'ont plus le même soutien, la même émulation, les mêmes conseils avisés que du temps où il était là (sans parler qu'en outre, ils n'ont généralement plus les mêmes bons scénarios...). Parce que Charlier était un grand monsieur du scénario et du métier d'auteur de BD, et parce qu'aujourd'hui, on ne retrouve pas un gars de sa trempe (ou s'il existe, désigne-le moi, ça m'intéresse de savoir qui est cette perle rare...).

Treblig a écrit:Ce n'est pas très gratifiant pour le métier de dessinateur, il me semble. siffle
Je pense que tu ne vois pas concrètement comment fonctionnent un scénariste et un dessinateur ; ils marchent main dans la main ; l'un ne va pas sans l'autre, et quand ce sont de grands auteurs, il y a une grande complicité et une émulation commune pour créer de grandes choses. Si le scénariste est lui-même dessinateur ou ex-dessinateur (voir ce que j'ai dit sur le sujet "Les secrets d'un bon scénario de BD, car tout se tient et mon discours est extrêmement logique et constant), son rôle est important auprès du dessinateur. Tu ne peux pas imaginer le nombre de dessins ou de bouts de dessins qui sont revus suite à une discussion entre le scénariste et son dessinateur. Idem : le nombre de choses qu'un dessinateur peut conseiller à son scénariste pour modifier certains points ou pour améliorer la sauce ; et il ne faut surtout pas prendre cette démarche pour une manoeuvre destinée à déconsidérer le partenaire. Ceci ne rabaisse pas le dessinateur à la portion congrue ! Rien à voir... Or, quand le scénariste en particulier - puisqu'on parle de lui - disparaît, "quelque part" un ressort est cassé. Surtout si le scénariste remplaçant n'a pas le même "back ground", la même formation, la même façon de bosser, les mêmes soucis, la même conscience professionnelle, les mêmes connaissances des rouages du métier du métier de scénariste et du métier de dessinateur, la même démarche intellectuelle, les mêmes goûts, la même vision des choses, etc. C'est ce que j'ai trop bien ressenti après le décès de Charlier. D'ailleurs, je ne vais pas faire ici la liste des séries de Charlier qui perdurent (finalement une seule : La jeunesse de Blueberry) et celles qui ont disparu les unes après les autres, mais c'est significatif de ce que je suis en train de te décrire.
Et c'est pourquoi aussi, à la disparition d'un auteur et surtout d'un scénariste de poids, les maisons d'édition et les ayants-droit sont perdus et font un peu n'importe quoi, car ils ne connaissent en général pas grand chose du métier de scénariste...

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JYB, je n'ai pas besoin d'explications de texte, je ne suis pas ton élève, tu n'es pas mon professeur. Smile

Il y a suffisamment d'années que je lis de la bande dessinée, et, je ne suis pas complètement ignare en la matière pour connaître par exemple les liens unissant un scénariste à son dessinateur. siffle

Par contre, j'attends toujours que tu nous donnes un exemple précis (donc visuel) démontrant que "quand Bergèse s'est retrouvé seul, son dessin a évolué".

Pierre

Pierre
vieux sage
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Treblig a écrit: je ne suis pas ton élève, tu n'es pas mon professeur. Smile

Mitterrand/Giscard deuxième débat 1981 Laughing

Invité


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pouce Laughing

Raymond

Raymond
Admin

Je devine pour ma part ce que veut dire JYB, mais il serait effectivement plus intéressant de le démontrer par des images. Wink


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Treblig a écrit:JYB, je n'ai pas besoin d'explications de texte, je ne suis pas ton élève, tu n'es pas mon professeur. Smile

Cher Treblig, avoir un avis différent de JYB est tout d'abord une faute de goût et ensuite une preuve de faiblesse intellectuelle. Tout le monde sait ça, voyons! Smile

Pierre

Pierre
vieux sage
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JYB a écrit: comment fonctionnent un scénariste et un dessinateur ; ils marchent main dans la main ; l'un ne va pas sans l'autre

Ben oui, comme pour Noël Noir Smile
Bon je Arrow

lol!

bien évidemment je plaisante

Invité


Invité

Oui, Jean-Marc, et surtout une faute de modestie. Smile

JYB


vieux sage
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Treblig a écrit:JYB, je n'ai pas besoin d'explications de texte, je ne suis pas ton élève, tu n'es pas mon professeur. Smile
Il y a suffisamment d'années que je lis de la bande dessinée, et, je ne suis pas complètement ignare en la matière pour connaître par exemple les liens unissant un scénariste à son dessinateur. siffle
Il faut bien que je détaille mes réponses pour apporter la contradiction, et par ailleurs, je profite de l'occasion pour donner des infos à ceux qui n'auraient pas conscience de ces liens ainsi que de la variété, de la profondeur et de l'importance des échanges scénariste/dessinateur pour arriver à créer une BD. Ce serait bien aussi que Michel (Jacquemart) donne son avis, lui qui est scénariste et vit le problème concrètement.

Treblig a écrit:Par contre, j'attends toujours que tu nous donnes un exemple précis (donc visuel) démontrant que "quand Bergèse s'est retrouvé seul, son dessin a évolué".
Je vais avoir du mal à montrer des images, étant fâché depuis toujours avec la mise en ligne de fichiers-images sur un forum (Raymond en sait quelque chose), et vu que, branché "Charlier", je n'ai qu'un album de Bergèse en tant qu'auteur complet et seul. Je me suis contenté de feuilleter ses autres albums de Buck Danny en librairie, à mesure qu'ils sortaient, ou de lire des Spirou qui prépubliaient des histoires. Mais je pense avoir tout vu quand même ; c'est ainsi que, parfois, je me disais en repérant tel ou tel dessin : "Tiens, on voit que Charlier n'est plus là...". Mais je peux dire trois ou quatre choses d'ordre général :
- après l'époque "Charlier" (donc après les quatre premiers albums de la reprise qui ont suivi la disparition de Victor Hubinon), les planches paraissent non pas plus allégées (parce que dans Buck Danny, Bergèse a toujours mis force détails dans les cases), mais présentent moins de densités de noir. Les ombres et les à-plats de noirs se font globalement plus rares (sauf lors des scènes de nuit bien sûr), et les traits paraissent plus purs, Bergèse se rapprochant parfois de sa façon disons "ligne claire" qu'il employait quand il dessinait Biggles, son autre principal personnage. Je sais que Charlier appréciait les à-plats de noirs, que c'était un aspect auquel il veillait quand il embauchait un dessinateur (pour preuve, il suffit de voir sa production et le style de dessins qui accompagne la plupart de ses séries), et je crois qu'il savait adroitement convaincre les dessinateurs réticents de ne pas en oublier (avis perso : je le soupçonne même d'aimer raconter des scènes de nuit ou de pénombre pour amener ses dessinateurs à mettre davantage de noir...). Je me souviens de certaines planches de Bergèse (seul) où il n'y a pratiquement plus d'ombres ni d'à-plats noirs, ce qui est, pour moi, fort surprenant à trouver dans une BD créée par Charlier.
- le portrait de Buck Danny lui-même a évolué, lentement mais sûrement, après la disparition de Charlier, et je trouve surtout sur les tout derniers albums. Lors de la première reprise (Mission Apocalypse), Bergèse avait su dresser des portraits fidèles aux portraits du même personnage du temps de Hubinon, en y apportant beaucoup plus de soin qu'Hubinon, j'ose même dire en les magnifiant ; mais après quatre albums et la mort de Charlier, Bergèse a en quelque sorte lâché un peu de lest et, petit à petit là encore, le visage de Buck est devenu plus froid, plus stoïque, mais aussi parfois, dans des cas extrêmes, inconsistant et fade, comme absent.
- la tête de Buck (ne parlons que de lui) connaît une évolution morphologique, avec parfois un menton plus imposant et plus rond, et un front moins haut et moins large si je me souviens bien, que du temps de Hubinon ou des premiers albums de Bergèse. J'ai même repéré deux ou trois portraits qui, en raison d'une accentuation de ces défauts, deviennent presque des caricatures de Buck Danny... J'ose croire que Charlier, s'il avait été là, aurait fait recommencer ces dessins (là, oui, ce serait bien que je retrouve ça et que je les mette en ligne ici). Certes, les dessins restent "clean", plaisent toujours aux fidèles, et il n'y a pas de quoi fouetter un chat, mais j'ai trouvé qu'on s'éloigne de l'époque Charlier. Pour ce qui est de l'intervention de Charlier dans la modification d'un portrait de héros qui ne lui convient pas, voir ce que je raconte (et montre pour preuve) à la page de Michel Brazier dans le site jmcharlier.com, à ce lien : http://www.jmcharlier.com/michel_brazier.php (il faut dérouler jusqu'au bas de la page qui s'ouvre). C'est aussi parce qu'il trouvait caricaturaux les portraits de Tanguy & Laverdure par Patrice Serres que Charlier a embauché Alexandre Coutelis (il y avait d'autres raisons pour que Charlier se sépare de Serres, mais en tout cas, en voilà une...).
- ceci est un peu à part, mais je crois pouvoir dire que, à la fin de sa collaboration à la série qu'il gérait seul, Bergèse était découragé, désabusé - au point qu'il a "décroché" complètement et fait valoir ses droits à la retraite en 2006/2007 (sinon, il aurait continué ; on ne lâche pas une telle série comme ça, surtout qu'il en rêvait depuis longtemps) ; plusieurs raisons en sont la cause, mais c'est un autre débat. Là aussi, j'en suis persuadé, Charlier lui a manqué. Résultat des courses : la série avec Bergèse et sans Charlier s'est arrêtée. CQFD.

Invité


Invité

Au moins, pour cette fois, nous avons une idée un peu plus précise de cette évolution du dessin de Bergèse que tu sembles avoir constatée après la disparition de Charlier. Wink

JYB


vieux sage
vieux sage

Je reconnais que ce sont des constatations sur des évolutions ténues et sur le long terme (il n'y a pas une cassure franche tel jour ou telle année ou à partir de tel album ; il n'y pas non plus, comme je le disais plus haut, une baisse de la qualité - d'où la satisfaction des fidèles lecteurs, au niveau du dessin). Mais ce sont des orientations que j'ai quand même ressenties assez fortement.

JYB


vieux sage
vieux sage

Chaque soir, avant de m'endormir, je lis. Je ne dois pas être le seul... Savez-vous ce que je lis en ce moment ? Les "Brèves de comptoir" de Jean-Marie Gourio. Je pense que tout le monde connaît ces livres rassemblant des traits d'humour populaire, patiemment recueillis par l'auteur au comptoir de nombreux bistrots de France. Pensées profondes, délires d'ivrognes, conversations à bâtons rompus tenues par des "piliers de bar", on voit de tout, y compris des idées géniales, mais aussi la misère humaine et le mal de vivre, et parfois, de la vraie poésie (souvent involontaire...).
Je les ai déjà tous lus, et même relus. Je me replonge dedans régulièrement et assidument, par vagues, me farcissant toute la collection, ce qui représente une bonne dizaine d'ouvrages (les deux premiers tomes sont en fait chacun un recueil de trois livres réunis ; des "intégrales", quoi). Tenez, au hasard, dans le tome 2 des Nouvelles brèves de comptoir publié en 2009, je prends celles-ci :
- "Israël au Pôle Nord, la Palestine au Pôle Sud, ça devrait les calmer."
- "Repartir à zéro, ça ne m'intéresse pas, j'en viens."
- "Le premier apprentissage de la diversité, c'est la grosse boîte de crayons de couleur."
Dans cette livraison de 2009, il y en a au moins deux mille comme ça (plus de 400 pages avec une moyenne de cinq "brèves" par page). Après avoir lu quelques pages, je peux me plonger dans le sommeil, les soucis de la journée évacués et l'esprit apaisé... Il ne m'en faut pas beaucoup, n'est-ce pas...
Quel rapport avec la BD et surtout avec le sujet "Les reprises des classiques de la BD" où je raconte cela ? J'y viens. Dans la même édition de 2009, j'ai trouvé hier soir, en haut de la page 402, cette sentence : "Les droits d'auteur, quand tu vois les merdes qui sortent, il faudrait aussi des devoirs."
Eh oui ! Bien vu, l'inconnu d'un bar anonyme : des devoirs d'auteurs. C'est justement ce qui manque à beaucoup de repreneurs de séries de BD classique - auteurs comme éditeurs comme ayants-droit - après le décès des créateurs originels : la conscience qu'il existe aussi - et surtout - des devoirs vis-à-vis des lecteurs, et pas seulement les droits d'auteur à toucher. L'un de ces devoirs étant celui de ne pas se moquer du monde, de ne pas faire prendre des vessies pour des lanternes, de maintenir un haut niveau de qualité. Mais "maintenir un haut niveau de qualité", les repreneurs en sont-ils capables ? Là où le bât blesse, c'est qu'ils croient en être capables. Colossale nuance... Et là où le bât blesse une seconde fois, c'est que les responsables (éditeurs et ayants-droit) ne sont pas capables, eux, de détecter qui peut reprendre au mieux une série abandonnée.
Je ne cite pas de noms, je parle globalement des reprises de ces 20 ou 30 dernières années dans la BD franco-belge, et je fais abstraction de deux ou trois reprises qui - principalement au niveau des scénarios - ont pu satisfaire les fidèles de telle ou telle série et qui ne sont que les exceptions qui confirment la règle.
J'aurais pu poster ce message dans la rubrique "L'humeur du jour"...

Raymond

Raymond
Admin

Ne pas "se moquer du monde" lorsqu'on reprend une série à succès ? Oui, bien sûr ... mais encore ? Sur le principe, rien à dire, mais une fois que l'on a asséné ce jugement de valeur, comment lui donner un sens bien concret ? Rolling Eyes

Il y a deux défis pour l'auteur qui reprend une BD classique. La première, c'est en effet de respecter les caractéristiques principales de la série, mais la seconde, tout aussi importante, c'est de créer quelque chose. Il ne suffit pas d'imiter et de répéter ce qui a déjà été fait, car la BD perd rapidement tout intérêt. Il faut aller plus loin, oser des changements, s'adapter aux nouvelles générations et prendre l'oeuvre à son compte, quitte à déplaire aux nostalgiques du style de départ. Une série doit évoluer et c'est d'ailleurs bien ce qui se passe avec la plupart des créateurs d'une BD au fil du temps.

Chacun a sa propre manière de comprendre une oeuvre. Certains lecteurs s'attachent à un style de récit, d'autres à un genre de dessin, d'autres à des personnages qu'ils aimeraient voir survivre, d'autres à une certaine manière de mettre en scène le monde et les événements historiques. Lors de la reprise d'une BD, il faut faire des choix. Un repreneur ne fait jamais exactement la même chose que le créateur d'origine et ce qui fait la valeur de son travail, ce n'est pas seulement sa capacité à imiter le modèle, mais bien aussi l'originalité ou la pertinence de ses apports.

A chaque changement de style, il y a des lecteurs déçus qui attendaient autre chose. Cela se passe aussi pour les créateurs d'une série, lorsque leur manière a évolué. Pour prendre l'exemple d'Alix, les albums des années 80 n'ont souvent pas eu de bonnes critiques, alors qu'ils étaient dessinés par un Jacques Martin au sommet de ses moyens. Il ne faisait plus exactement ce qu'espéraient certains lecteurs, et cela générait des jugements de valeur qui étaient souvent péjoratifs.

Les repreneurs d'Alix (ou de Lefranc, ou de Blake et Mortimer, ou de Buck Danny ...) doivent préserver les caratéristiques principales de l'oeuvre, et c'est là ce que l'on pourrait considérer comme leur premier devoir. Cependant, ils doivent aussi faire quelque chose de neuf, avec leur propre style, afin de faire vivre le personnage, et c'est là leur second devoir. On peut refuser le principe d'une reprise, comme l'a fait Hergé, afin de figer son oeuvre une fois pour toute dans un certain style, ou on peut souhaiter qu'une création continue à vivre, comme l'a souhaité Jacques Martin, et il faut alors accepter que d'autres créateurs impriment leur propre marque sur la série. Ce dernier point me semble inévitable.


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Et toujours ... Reprises des classiques de la BD Charli10
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JYB


vieux sage
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Attention : je dis "se moquer du monde", surtout quand la qualité n'est pas au rendez-vous dans les reprises, ce qui est hélas assez souvent le cas.
Mon point de vue, que j'ai déjà développé ailleurs sur le forum, c'est que si la reprise s'éloigne trop de la série originale, il ne fallait pas continuer ; il fallait tout arrêter à la mort du créateur, comme Hergé l'a indiqué pour son personnage de Tintin. Et si un auteur a envie d'écrire du scénario de BD ou de dessiner, eh bien qu'il crée un nouvel héros, une nouvelle série.
Ne garder d'une série célèbre que les grandes lignes et le nom du héros, puis arranger à sa sauce, comme tu dis : "oser des changements", "imprimer sa marque", "prendre l'oeuvre à son compte", c'est ce que j'ai appelé plus haut "se moquer du monde" : on croit lire du Blake & Mortimer, du Buck Danny, du Barbe-Rouge, du Blueberry, du Astérix, du Iznogoud (la liste est largement incomplète), mais en fait, le nom du héros est juste noté sur la couverture, et dans l'intérieur, on a autre chose. Je préfère que les auteurs repreneurs fassent preuve d'imagination et d'inventivité, mais avec des personnages nouveaux qu'ils vont créer eux-mêmes. L'idée qu'un repreneur utilise un nom de héros connu (et qui rapporte du fric) mais fasse autre chose que ce qu'on attend de lui, c'est une usurpation, une captation. Ce n'est sûrement pas reprendre le flambeau de la façon que j'imagine avec mon esprit idéaliste (sauf, bien sûr, si le repreneur travaille, à plusieurs niveaux, dans la droite ligne du créateur décédé).
En outre, s'il faut "oser des changements", "imprimer sa marque", "prendre l'oeuvre à son compte", etc, pourquoi un seul auteur (ou un seul couple d'auteurs) serait-il autorisé à le faire ? Une fois le créateur décédé, à chacun sa chance, à chacun sa possibilité de s'exprimer, d'"imprimer sa marque", etc. Pourquoi pas mettre sur le coup plusieurs auteurs, et même autant d'auteurs que possible, avec autant de changements divers et variés ? C'est ce qui arrive avec certaines séries (Alix, Lefranc, Blake & Mortimer...), où ça devient le bordel, où il y a à boire et à manger dans les nouveautés, etc. Une telle gestion que je trouve hasardeuse ressemble plus à l'exploitation industrielle d'un filon aurifère, c'est aussi là que je dis (et redis) qu'on se moque du monde.
On pourrait comparer la poursuite d'une série BD emblématique que l'on doit perpétuer après la mort du créateur, à la poursuite d'une exploitation vinicole dont le patron est décédé : ceux qui vont prendre la suite vont continuer à produire du vin. Ils ne vont pas tout raser et élever des chèvres ou planter des pommiers à cidre : pourtant, ce seraient les mêmes terres, la propriété conserverait son nom qui figurerait toujours sur les étiquettes des bouteilles (de cidre ou de lait de chèvre), mais si les héritiers se lancent dans le lait de chèvre ou le cidre, le produit ne sera pas le même. Je sais que c'est un exemple un peu exagéré et tiré par les cheveux, mais c'est voulu pour bien marquer le changement que je ressens quand un auteur de BD reprend une série célèbre en faisant autre chose que ce à quoi on était habitué.
Autres questions que je pose : Charlier (prenons un exemple que je connais bien, mais la question s'applique à n'importe quel autre auteur renommé et apprécié) a écrit 44 épisodes de Buck Danny et 28 de Blueberry (entre autres séries bien sûr). Il est mort à l'âge de 64 ans. Nul ne conteste que même sur la fin de sa vie, ses scénarios étaient excellents ; les quatre derniers épisodes de Buck Danny sont parmi les meilleurs de la série selon de nombreux fans (voir le forum Aéroplanète), et Charlier a fini en beauté le cycle de Blueberry commencé avec l'album Nez Cassé. Mais si Charlier était décédé à l'âge de 54 ans (10 ans plus tôt), on peut penser que de nouveaux scénaristes auraient pris le relais ; ces scénaristes auraient-ils été à la hauteur ? Auraient-ils écrit des scénarios d'un même niveau de qualité et dans le droit fil de ce que Charlier a fait entre 54 et 64 ans ? Mon pari est : non, ils n'y seraient pas arrivés. A moins de trouver un très bon scénariste, mais comme je ne cesse de le dire, on constate que dans l'ensemble, les éditeurs et ayants-droit ont l'art de choisir des repreneurs d'un niveau plus ou moins nettement inférieur au créateur d'origine. A moins que tu m'affirmes que, oui, on aurait trouvé un scénariste de la valeur de Charlier pour poursuivre ses propres séries. Comment se fait-il qu'on ne l'ait pas trouvé jusqu'à présent, puisque la plupart de ses séries se sont arrêtées plus de 20 ans après sa mort ?
Par ailleurs, Charlier n'étant pas mort à 54 ans comme dans mon exemple ci-dessus et n'ayant donc pas été remplacé par un repreneur, aurait-il pu opérer lui-même un changement dans ses séries, un changement dans le genre que tu suggères comme si un nouveau scénariste prenait sa suite : "oser des changements", "imprimer sa marque", "prendre l'oeuvre à son compte" en faisant autre chose que ce qu'il faisait jusqu'à présent, et autre chose, surtout que ce qu'il a réellement fait jusqu'à 64 ans ? Non seulement, il n'y a pas eu de changements, mais il n'y a aucune raison pour qu'un changement ait eu lieu. D'ailleurs, pourquoi souhaiter qu'un excellent scénariste comme lui change sa façon de faire ou de voir, et fasse autre chose que ce qu'il a fait (jusqu'à sa mort à 64 ans) et qui nous a enchantés ? Eh bien pour toute série, c'est pareil : à la mort d'un scénariste, on ne change rien, on continue dans la même qualité et dans le même genre, comme si le scénariste en titre était toujours là. C'est simple. Et si quelqu'un veut absolument faire autre chose, qu'il crée une série originale, c'est toujours aussi simple !
Enfin, Charlier avait le projet de reprendre des séries anciennes comme Jacques Le Gall et Marc Dacier. Comme il n'avait pas le temps de s'en occuper dans les dernières années de sa vie, d'autres scénaristes auraient-ils pu s'en occuper, qui plus est sous le contrôle de Charlier ? Peut-être, mais cela n'est pas arrivé... On peut penser que c'est parce qu'il ne voyait aucun autre scénariste capable de reprendre ces séries. Finalement, il y a peut-être comme ça des séries qui ne peuvent pas être reprises en dehors du créateur en titre. Une façon implicite de dire comme Hergé qui a interdit qu'on reprenne son personnage, selon ce principe : "Après moi, Tintin ne sera plus Tintin".



Dernière édition par JYB le Dim 21 Nov - 17:47, édité 2 fois

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JYB a écrit:
Mon point de vue, que j'ai déjà développé ailleurs sur le forum, c'est que si la reprise s'éloigne trop de la série originale, il ne fallait pas continuer ; il fallait tout arrêter à la mort du créateur, comme Hergé l'a indiqué pour son personnage de Tintin.

Ah bon? Very Happy Very Happy Very Happy

JYB


vieux sage
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Oui, mais j'apporte des arguments supplémentaires que je n'ai jamais donnés ailleurs (c'est dans la seconde moitié de mon post ci-dessus).

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