Juste un petit retour sur la manifestation 2015 du
BD-Fil, qui est à mon avis une réussite totale.
Il était impossible de tout voir en une journée, surtout en participant à des rencontres ou des conférences. Je me suis en fait beaucoup concentré sur ce qui était dédié à Blutch, en particulier la magnifique exposition qui permet de découvrir les multiples facettes de son oeuvre. J'en ai déjà parlé dans le topic dédié à ce dessinateur et je ne m'étendrai donc pas plus ici.
Les autres expositions ne manquaient pas non plus d'intérêt. Il y avait en particulier une rétrospective consacrée à Mickey (qui insistait surtout sur les BD parues pendant les années 30) doublée d'une annexe intitulée "
Mickey réinventé", tournant autour du projet de Jacques Glénat de publier de nouvelles aventures de Mickey dessinées par des auteurs francophones (Régis Loisel, Lewis Trondheim, Cosey ou Tébo). Dans une autre salle, une cinquantaine de dessinateurs suisses (De "
Adam jusqu'à Zep") étaient invités à dessiner Mickey à leur manière, et ceux d'entre vous qui ont lu la
Revue Bédéphile 2015 ont pu y découvrir ces dessins.
Une autre salle était consacrée aux "
Etoiles souterraines", qui se nomment Frédéric Pakak, Mix et Remix, Noyau et Anna Sommer. Ces dessinateurs suisses ont longtemps travaillé ensemble dans diverses publications peu connues, avant que Pajak ne devienne l'éditeur des
Cahiers dessinés, que Mix et Remix ne prenne son envol dans la presse quotidienne, et qu'Anna Sommer ne soit éditée par l'Association. Je connaissait mal la période "souterraine" de leur carrière, et cette expo leur rend un magnifique hommage.
Il y avait aussi une salle rendant
Hommage à Hugo Pratt, permettant de découvrir de nombreuses planches originales, une petite expo sur
Riad Sattouf, montrant des dessins agrandis de
l'Arabe du Futur sur des murs de couleur semblable (bel ensemble visuel même si l'expo manque un peu d'originalité), et surtout deux salles étonnantes d'
Alex Baladi. La première affichait de monumentales cases, dans lesquelles le dessin était découpé dans des feuilles noires (ou blanches), et la deuxième était composée d'une multitude de cartes postales dessinées par l'auteur, envoyées hebdomadairement à son éditeur, dans laquelle le dessinateur confiait ses états d'âmes et ses aventures du moment. Cet étonnant ensemble graphique d'allure autobiographique vient d'être édité en album chez Atrabile.
Parmi les nombreux événements, j'ai assisté à une délicieuse rencontre entre Lambil et Derib. Derib s'est montré comme d'habitude ouvert et locace, tandis que Lambil m'est apparu un peu plus méfiant, et parfois abrupt dans ses propos. L'animateur les a interrogés sur leurs débuts, sur Jijé (leur maître à tous les deux), sur leur manière de dessiner les chevaux et j'ai entendu beaucoup d'anecdotes qui rendaient hommage à la BD d'autrefois. Il y a eu ensuite une magistrale conférence de Thierry Groensteen consacrée à
La Volupté, de Blutch, et c'était un bel effort pour expliciter un album pas facile à comprendre.
Tout ceci ne m'a pas laissé beaucoup de temps pour les habituels bouquinistes et "vendeurs d'occases", mais on pouvait aussi y passer des heures. Je me suis par contre intéressé au stand de Hoochie Coochie, qui édite le fanzine
DMPP, et je parlerai une autre fois de cette revue dans le sujet idoine.
Après tout cela, j'étais assez fatigué pour rentrer chez moi.