Faut-il lire les histoires de Prince Vaillant en couleur ou en noir-blanc ? Eh bien ... c'est une bonne question, dont on a déjà discuté sur ton blog, n'est-ce pas ?
Il n'y a pas de réponse simple. A l'origine, les planches ont certainement été "pensées pour la couleur", puisque c'est sous cette forme qu'elles paraissaient dans les journaux américainsl. Le travail des coloristes y était en général d'une très grande finesse et il soulignait bien le réalisme (je devrais plutôt dire le "faux réalisme") des dessins de Foster.
En français, ces planches ont d'abord été publiées en couleur dans le
journal de Mickey, avec des teintes que je trouve assez grossières (c'est à dire des aplats de couleurs vives et sans aucune nuance). J'ai lu ce journal comme tout le monde dans ma petite enfance, et j'y regardais la page de Prince Vaillant avec un intérêt modéré. Ensuite est venue la publication en récits complets (sous le titre
Prince Vaillant) des
éditions du Rempart en 1966, et celle-ci me laisse en grand souvenir. Ces fascicules reprenaient les premiers épisodes dans l'ordre chronologique et c'est là que j'ai découvert "l'épopée" liée à l'histoire du personnage, ce qui est le charme principal de la série. Dans mon souvenir, ils se caractérisaient par des couleurs assez pâles, mais le graphisme n'était pas l'intérêt principal de cette édition.
C'est avec la publication en noir et blanc du premier volume de l'
édition SERG que les qualités du dessin de Foster sont apparues de façon éclatante. Cette édition en noir et blanc se distinguait par sa finesse exceptionnelle de reproduction, et cette délicatesse n'a plus été retrouvé ensuite, que ce soit pour les bouquins de
Slatkine ou de
Futuropolis, qui ont suivi pendant les années 70.
C'est au milieu des années 80 qu'est apparue
l'intégrale en couleur des éditions Zenda, et ces livres restent probablement la référence aujourd'hui. La reprise en fac similé des couleurs d'origine redonne au dessin son éclat et ses nuances, même si on n'y voit pas toujours la finesse du trait. S'il faut n'avoir qu'une seule édition, je conseillerais celle-ci.
J'avouerai encore que, pour ma part, je n'ai jamais choisi entre la couleur et le noir-blanc, puisque j'ai gardé dans ma bibliothèque à la fois l'intégrale Zenda (couleur)
et les 3 volumes de la SERG (noir-blanc), même si ces derniers pourraient apparaître comme un doublon de l'intégrale.
Je vais voir (plus tard dans la journée, car je travaille) si j'arrive à mieux illustrer mes propos avec des images.