Lefranc, Alix, Jhen ... et les autres
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50 ans avec Jacques Martin

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15150 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Sam 30 Nov - 8:42

Tarmac

Tarmac
vieux sage
vieux sage

Ou plutôt si, je crois que Gilles Chaillet était fort occupé avec Vasco à ce moment là et même si le grand maître était à la barre pour les scénarii, cela explique les histoires tout de même agréables à lire, le Lefranc contemporain de G Chaillet amorcé nettement avec "Les portes de l'enfer" son premier et meilleur album, avait peut-être moins de consistance que le Lefranc du "Mystère Borg-Grande menace".

15250 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Sam 30 Nov - 10:20

Raymond

Raymond
Admin

En fait, du point de vue graphique, les années 80 ont vraiment été les bonnes années de Gilles Chaillet, A partir des années 90, ce dernier a souffert de la tendinite du dessinateur et son dessin s'est alors nettement dégradé, que ce soit sur Vasco ou sur Lefranc.

Mais revenons à notre sujet ! Nous sommes toujours en 1984.   Very Happy

La publication des deux albums de Jhen avait été un vrai succès, et les éditions du Lombard en avaient retenu la leçon. Ils publièrent donc la même année les deux premières aventures du personnage sous le titre de Xan, son nom originel !

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1984-x10                                       50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1984-x11

Ce fût à ce moment que je me mis  à lire sérieusement ces deux histoires. Je réalisai ainsi que ces premières BD étaient totalement adultes, elles aussi, même si leurs scénarios ne sentaient autant le souffre que les deux albums suivants. Il y avait en fait une belle unité dans la série provisoirement divisée en deux, et Jhen était indiscutablement un personnage à suivre !

C'est seulement 15 ans plus tard que Casterman récupéra l'Or de la Mort et Jehanne de France, pour éditer une collection complète avec une maquette unique. Les couleurs y étaient d'ailleurs plus belles et les deux vieux albums sont partis au grenier.

Mais je ne les ai pas vendus !  Wink

C'est comme ça, quand on est collectionneur !  Cool


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15350 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Sam 30 Nov - 12:29

Draculea

Draculea
vieux sage
vieux sage

Pour ma part, est-ce l'effet de la dimension graphique et chromatique de l'album, je suis fasciné par L'Oasis, album statique où l'action semble frappée d'hallucination. En revanche; comme vous La Crypte tout en l'intéressant me mobilise moins. J'ai oublié le sujet précis de L'arme absolue ! Ce doit être un signe docteur ? Mais de quoi ? Question Idea cyclops

http://www.marchenriarfeux.net

15450 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Sam 30 Nov - 23:01

Raymond

Raymond
Admin

Draculea a écrit:
Pour ma part, est-ce l'effet de la dimension graphique et chromatique de l'album, je suis fasciné par L'Oasis, album statique où l'action semble frappée d'hallucination. En revanche; comme vous La Crypte tout en l'intéressant me mobilise moins. J'ai oublié le sujet précis de L'arme absolue ! Ce doit être un signe docteur ? Mais de quoi ?  Question  Idea  cyclops

Peut-être de la distraction ! J'ai discuté l'album au message N° 129 !  Wink


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15550 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Dim 1 Déc - 9:18

Draculea

Draculea
vieux sage
vieux sage

Je sais cher Raymond, mais je répondais au message numéro 150 de Tarmac. Le mien aurait dû se trouver juste après. Je ne comprends pas ce qui s'est passé pour que ma réponse se retrouve plus loin dans le fil où, en effet elle semble à contre temps. J'en suis vraiment désolé, mais ce n'est pas mon fait.

D'ailleurs à ce propos, pardon d'évoquer cela ici dans un sujet qui ne correspond pas, mais voici quelques temps que, alors que j'utilise le même moteur de recherche que d'habitude, les pages de ce forum se sont soudain accompagnées de bandeaux publicitaires en haut et en bas. Ceux de pied de page gênent vraiment la lecture et qu'il faut supprimer en cliquant à leur coin droit. Chaque fois que j'ouvre une page ou en change cela apparaît. Cette modification de comportement du site a commencé vers la mi novembre. En êtes-vous aussi victimes chers amis et que faire pour éviter cela ? C'est en effet très pénible.



Dernière édition par Draculea le Dim 1 Déc - 15:47, édité 1 fois

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15650 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Dim 1 Déc - 10:01

Raymond

Raymond
Admin

Oui, je subis les mêmes ennuis avec cette publicité intempestive, pour laquelle je n'ai pas d'explication.  Question

J'ai mis un message dans le forum des forums mais je n'ai pas encore de réponse satisfaisante.


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15750 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Dim 1 Déc - 11:29

Raymond

Raymond
Admin

L'année 1984 fût aussi le moment de la grande mutation des Cahiers de la Bande Dessinée ! En tant qu'amateur de littérature critique sur le Neuvième Art, je ne pouvais qu'être ravi.   Wink

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1984-c10

Et le premier numéro de cette nouvelle série était consacré à André Juillard, le dessinateur dont l'étoile montait irrésistiblement, avec un portrait d'Arno qui était placé en couverture. Mais il y avait également un article consacré à Jacques Martin lui-même, car son actualité était très riche en nouveautés cette année là ! Le "maître" avait en effet publié deux albums de Jhen et un de Lefranc, mais aussi deux port-folios qui étaient celui d'Alain Littaye et celui de la "Ligne Claire". Il y avait encore eu la publication de "Avec Alix", la belle monographie de Thierry Groensteen, ainsi que l'exposition "Ave Alix" à La Sorbonne. Vivant en Suisse, je n'avais pas remarqué toutes ces nouveautés sur le moment, en dehors de la monographie que je ne devais acheter que quelques années plus tard. Il était en tout cas clair qu'avec cette foison de nouveautés, le titre de l'article ne mentait pas. C'était vraiment une "année Martin" !

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1984-c11

Les pages consacrées à Juillard contenaient en plus d'intéressantes illustrations. Il y avait par exemple ce portrait d'Arno à la manière du grand portraitiste Ingres, qui révélait tout la sensibilité du talent de Juillard.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1984-c12

Et puis, autre détail intéressant, ce numéro proposait une comparaison du découpage proposé par Jacques Martin avec la planche finalement dessinée par Juillard. Contrairement à Pleyers, le dessinateur d'Arno n'hésitait pas à prendre certaines liberté pour dynamiser la planche, et le résultat graphique était généralement admirable.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1984-c13

Deux nouvelles séries (Jhen et Arno) avaient élargi son champ de création, et ... oui, on pouvait le dire ! 1984 était l'année d'un nouveau départ pour Jacques Martin !  sunny


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15850 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Dim 1 Déc - 15:54

Draculea

Draculea
vieux sage
vieux sage

Figure-toi, pur hasard, je n'ai jamais lu Arno. Non par refus, mais l'occasion ne s'en est tout simplement pas trouvée. Ta présentation me convainc de le faire sans attendre davantage. Ce que tu montres en effet dans ton message consacré à cette année 1984 est superbe ! Le portrait d'Arno à la manière d'Ingres est magnifique ! Quand je pense qu'il est des gens qui méprisent Juillard, lui reprochant sa contribution à leurs yeux médiocre aux Blake et Mortimer publiés en collaboration avec Yves Sente ! Même les moins bons du point de vue du récit sont toujours admirablement servis par ce dessinateur élégant au trait si fin. La double planche que tu présentes le traduit parfaitement en ajoutant aussi la puissance de cadrage et les audaces de ce dessinateur quand il s'agit de mettre en scène des péripéties, comme il l'a fait aussi dans Les sept vies de l'épervier. Je comprends que Jacques Martin ait voulu travailler avec lui !

Merci en tout cas de me donner envie de plonger dans les aventures d'Arno ! Very Happy

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15950 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Dim 1 Déc - 16:23

Raymond

Raymond
Admin

Le dessin de Juillard bonifie vraiment le scénario de Jacques Martin, et ils ont créé ensemble au moins deux chefs d'œuvre : L'oeil de Khéops et le Puit Nubien. Je te les recommande chaudement.  Wink


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16050 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Lun 2 Déc - 13:02

Raymond

Raymond
Admin

Un des événements de l'année 1985 fût certainement le lancement par les éditions Glénat du journal Vécu, spécialisé dans la bande dessinée historique ! C'était une idée toute simple mais personne ne l'avait eue jusque-là, et ce fût d'emblée pour moi un journal indispensable !  Very Happy

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1985-a10

Dans ce journal, l'éditeur avait regroupé plusieurs BD historiques à succès qui paraissaient auparavant dans Circus, comme les Sept Vies de l'Epervier de Juillard et Cothias, les Chemins de Malefosse de Bardet et Dermaut, les Tours de Bois-Maury créées par Hermann ou les Aigles décapitées de Kraehn et Pellerin. Et c'est tout naturellement que la deuxième aventure d'Arno, intitulée l'Oeil de Khéops, fit aussi son apparition dans le premier numéro de ce nouveau mensuel. Cette dernière BD devint tout de suite une véritable révélation.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1985-a11

L'Oeil de Khéops était une oeuvre somptueuse, nettement meilleure que le "Pique Rouge", qui racontait l'expédition de Bonaparte en Egypte pendant l'année 1798. On y retrouvait bien sûr le talent du conteur de Jacques Martin qui racontait plusieurs intrigues en parallèle. Il y avait bien sûr la suite du conflit mortel qui opposait Arno à l'organisation du Pique Rouge, mais aussi (et surtout) le récit de cette intrigante épopée napoléonienne sur la terre d'Egypte. J'avoue ne jamais avoir bien compris ce qui pouvait avoir motivé une expédition militaire aussi lointaine et aussi risquée, et peut être faut-il simplement admettre que Napoléon n'était rien de plus qu'un aventurier. Le scénariste racontait en tout cas avec objectivité cette "aventure collective" qui s'était quasiment achevée dès la fameuse défaite d'Aboukir, un événement que Juillard illustrait d'ailleurs magnifiquement.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1985-o10

Mais derrière ces multiples combats, il y avait aussi une belle histoire d'amour entre Arno et une princesse bédouine. J'ignore si cela était dû à l'influence de Juillard, mais Jacques Martin avait cette fois choisi de raconter cette relation d'une manière plus franche et explicite que dans ses précédentes séries. Cela permettait en tout cas au dessinateur de nous offrir quelques scènes splendides, voir même coquines !

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1985-o11

Et puis, il y avait dans cette histoire la splendeur de l'Egypte, de ses pyramides et de ses temples, que Juillard semblait dessiner avec une certaine gourmandise. Peut-être inspiré par certaines images de David Roberts, il promenait son héros au milieu de quelques monuments célèbres, en s'attardant sur des colonnades ou des hiéroglyphes, tandis qu'Arno s'épuisait de son côté en essayant d'échapper aux sbires du Pique Rouge. Wink

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1985-o12

On peut le dire, c'était à nouveau un "voyage" que nous racontait Jacques Martin, à la fois dans le temps et dans un espace (l'Egypte) qui ne pouvait que fasciner les passionnés d'Histoire. Et c'était en effet une véritable fascination que je ressentais pour cette BD à la fois passionnée et intelligente, dont chaque image (ou presque) pouvait être vue comme un véritable tableau.

L'Oeil de Khéops fût d'emblée pour moi une des "BD de l'année, et la parution de l'album quelques mois après ne fit que confirmer cette impression.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1985-o13

Le duo Martin-Juillard était en train de devenir mythique.  sunny


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16150 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Mar 3 Déc - 13:16

Raymond

Raymond
Admin

Au début de l'année 1985, Jacques Martin participa également au numéro "Spécial Architecture" du journal (A Suivre) !

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1985-a13

Il y dessina deux pages de circonstances intitulées le Monde Antique, et elles rendaient hommage à l'Histoire plutôt qu'à l'Architecture. Cela racontait en effet une anecdote se situant au temps d'Alexandre le Grand et ... je ne sais toujours pas si cette petite histoire du jeune Cleoras est véridique. Il me semble que oui et … elle en a en tout cas la saveur.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1985-a12

A l'époque, ces deux planches ne m'avaient pas laissé un grand souvenir. Je les ai ensuite un peu oubliées car elles ne sont jamais réapparues dans un album. C'était toutefois un des premiers témoignages de l'amour que Jacques Martin avait pour la Grèce classique, et il le prouvera encore plus quelques années après avec la publication du premier album d'Orion !

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1985-a15

En fait, c'est le genre de BD que l'on verrait assez bien dans une intégrale ou dans une belle monographie, par exemple celle de Patrick Gaumer. Wink


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16250 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Mar 3 Déc - 18:41

stephane

stephane
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vieux sage

Absolument! Wink

http://alixmag.canalblog.com/

16350 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Mer 4 Déc - 16:18

Raymond

Raymond
Admin

Peu de temps après, il y eut aussi la sortie du cinquième album de Jhen intitulé la Cathédrale.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1985-j10

En 1985, je ressentais encore fortement l'impact des deux précédents albums (Barbe Bleue et les Ecorcheurs) et je ne manquais donc pas d'acheter cette nouveauté.  Very Happy

La lecture fit toutefois un peu retomber mon enthousiasme. Ce n'était pas une aventure qui mettait en scène Gilles de Rais, et il n'y avait pas non plus d'affrontement très périlleux pour Jhen. C'était plutôt une histoire ordinaire dans l'Alsace du Moyen-Âge, qui n'était au fond pas inintéressante, même si le titre paraissait un peu trompeur.

Intitulé la Cathédrale, cet album laissait en effet supposer que Jhen allait exercer sa fonction d'architecte, et que je découvrirai comment un tel édifice se construisait au Moyen Âge. Le début semblait d'ailleurs entériner cette idée, puisque Jhen était bien sur le chemin de Strasbourg pour y dessiner la flèche de ce bâtiment. Par la suite, le héros de la série accompagnait le chef des travaux au sommet de la cathédrale et cette construction semblait donc être le sujet de la BD.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1985-j11

Les premières pages du récit avaient toutefois amené Jhen en face des deux châteaux d'Ottrott, aux environs d'Obernai, et c'était plutôt là que se situait le nœud de l'intrigue. Les familles de ces deux châteaux étaient en conflit et il se tissait une secrète histoire d'amour entre deux de leurs enfants. C'était à nouveau l'histoire de Roméo et Juliette, que je connaissais depuis longtemps, et qui me semblait moins originale. Les deux jouvenceaux étaient bien mignons mais, comme dans la tragédie de Shakespeare, leur histoire se terminait mal.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1985-j12

La cathédrale de Strasbourg était donc le somptueux décor d'un livre relatant un obscur conflit politique régional. C'était certes bien raconté, et les dessins de Pleyers étaient souvent spectaculaires, mais cette aventure de Jhen ne soulevait pas le même enthousiasme que celle des Ecorcheurs, par exemple. Le dessinateur y ajoutait cependant de subtiles allusions graphiques, en reprenant par exemple des images des Très riches Heures du duc de Berry (comme ci-dessous), et c'était plutôt de cette manière qu'il fallait apprécier cette BD. Martin et Pleyers nous proposaient malicieusement une petite exploration de la vie médiévale française.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1985-j13

A l'époque, j'avais apprécié … sans plus !

Aujourd'hui, j'ai plutôt de la tendresse pour cet album dans lequel Jacques Martin s'intéresse sincèrement aux origines de l'Alsace en général, et d'Obernai en particulier. La Cathédrale m'apparait en effet maintenant comme une sorte de pause bienvenue au milieu d'une série d'albums sombres et généralement sanglants. C'est aussi une BD qu'il faut lire sans être pressé, en y recherchant les petites finesses que les auteurs ont sciemment introduites pour notre plaisir. Et il faut bien l'avouer, j'aime les BD destinées aux gens cultivés.

D'ailleurs, Jhen a toujours été une série résolument adulte.  

Et cette fois, il faut prendre ce mot dans le sens noble du terme ! Very Happy


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16450 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Jeu 5 Déc - 17:58

Raymond

Raymond
Admin

Pendant l'automne 1985, il y eut aussi la publication de Vercingétorix, le 18ème opus des aventures d'Alix !

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1985-a16

Pour la première fois depuis longtemps, je découvrais une histoire d'Alix directement en album. Ce n'était pas désagréable mais … la découverte était tout de même décevante. Il planait en effet sur cette aventure une ambiance désenchantée, et j'avais bien de la peine à y retrouver le héros que j'aimais.

Et d'abord, l'intrigue commençait d'une manière très inattendue. Alix était bizarrement invité par Pompée, et il acceptait même de sa part une mission susceptible de nuire à Jules César ! C'était un scénario incroyable ! Qu'était donc devenu l'ami fidèle et loyal du conquérant des Gaules ? J'avais bien de la peine à le comprendre, et je partageais plutôt l'état d'esprit de Vercingétorix, qui s'indignait de voir Alix accepter l'alliance d'un notable corrompu. "Traître" s'exclamait-il, en lui jetant à la face un vase de fleurs ! C'était une réaction très violente, mais Vercingétorix avait au fond bien raison !   Crying or Very sad

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1985-a17

Et pendant toute l'aventure, Alix allait se retrouver du mauvais côté de la barrière, si j'ose dire. Il fuyait ses amis, comme par exemple Galva, et restait dans la crainte de la colère de Jules César dont il contrariait les plans. Il s'enfuyait ainsi en Gaulle, avec Vercingétorix et sa famille, et retrouvait sur sa route quelques personnages déjà rencontrés pendant l'épisode des "Légions perdues". C'est ainsi qu'il retrouvait son cousin Vanik, lui aussi totalement romanisé et assez ambigu. "Les temps changent", aurait-on pu chanter pour la circonstance, et les jeunes héros appartiennent maintenant au passé.   Neutral

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1985-a18

Il y avait en effet peu d'amis fidèles dans cette histoire, mais le plus désolant était de constater qu'Alix lui-même n'en était pas un non plus. Menait-il vraiment le bon combat ? Il était impossible de se prononcer sur cette question, et le héros avait de toute façon fort à faire pour échapper à ses anciens alliés. Seuls les fameux loups, qui l'avaient sauvé à la fin des "Légions perdues", étaient encore de son côté ! Cela permettait à Jacques Martin de dessiner un bref moment de paix … et de nostalgie.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1985-a19

Ce "combat douteux" (j'ose reprendre le fameux titre de John Steinbeck Wink ) ne me plaisait pas beaucoup, et il n'y avait guère que l'esthétisme des images qui venait parfois compenser un léger sentiment de frustration. Dans cette véritable "antithèse des Légions perdues", Jacques Martin avait décidé de montrer une autre facette de la Gaule et ses images étaient parfois splendides. Même de simples cases intermédiaires (ou purement narratives) étaient souvent richement décorées, et cette abondance de détails dans les images trahissait en fait le véritable souci de l'auteur : dessiner une BD graphiquement parfaite, plutôt qu'une histoire passionnante !

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1985-a20

Une BD … c'est d'abord une histoire, et celle de Vercingétorix ne m'avait pas séduit. L'album fut donc assez promptement rangé dans ma bibliothèque, où il resta bien longtemps sans que je ne le touche. Ce n'est que pendant les années 2000, avec l'apparition du forum et de certaines discussions que … je me sentis obligé de le relire. Et comme je n'en attendais plus grand chose, ce Vercingétorix m'apparu tout à coup bien meilleur que dans mes souvenirs.

Je l'ai ainsi relu hier soir, et bien que cette histoire soit effectivement très désenchantée, elle ne manque pas d'un certain charme. J'y vois en particulier une sorte d'exercice de style, et surtout une volonté de Jacques Martin de déconstruire son univers, qui renouvelle complètement la série. C'est un aspect qui peut être très intéressant, pour un "martinophile expérimenté".

Hergé avait un peu fait la même chose, en dessinant les Bijoux de la Castafiore à la fin de sa carrière !  Wink

Mais Vercingétorix ne sera jamais mon album favori. Ah ça non ! Je dirais plutôt que … c'est une intéressante curiosité dans la carrière de Jacques Martin !

C'est déjà pas mal !  Very Happy


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16550 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Jeu 5 Déc - 19:14

marbou


lecteur émérite
lecteur émérite

En lisant votre message ci-dessus, je me suis pris à penser, avant d'en lire la conclusion, que Vercingétorix était un peu le "Bijoux de la Castafiore" de Martin. J'essaierai de penser à relire cet album, que je n'ai sans doute lu qu'une fois (ou deux s'il a vu sa parution initiale dans le Nouveau Tintin) avec cette idée en tête.
Je profite de ce message pour exprimer que, même si j'interviens peu, je lis avec beaucoup d'intérêt ce sujet qui recoupe très souvent mon propre cheminement bédéphile, bien que je sois beaucoup moins pointu sur Martin que vous, Raymond. Un grand merci, donc, de partager avec nous ce chemin de mémoire !

16650 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Jeu 5 Déc - 20:31

Draculea

Draculea
vieux sage
vieux sage

J'ai pour ma part trouvé fort intéressante l'analyse de Raymond au sujet de cet album que je trouve par ailleurs très beau d'un point de vue visuel. Pour la petite histoire, Les bijoux de la Castafiore sont le premier album de Tintin que j'ai lu. Je devais avoir 8 ans. J'avais fasciné même si bien des choses m'échappaient. Personnellement, je continue de penser que cet épisode, même s'il est en décalage, ne s'adressant pas réellement aux enfants, et déconstruit en effet l'univers d'Hergé, est un chef d'oeuvre. Je continue de penser que l'audace d'Hergé qui n'a pas hésité en lui à surprendre son public habituel était riche d'une création unique. Un album d'adulte pour enfants, voilà une gageure à laquelle peu ont visé se confronter. Je ne suis pas certain que Vercingétorix se situe au même plan, même si, encore une fois, je trouve cet album d'une très grande beauté graphique et chromatique et l'analyse qu'en donne Raymond tout à fait passionnante et justifiée.

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16750 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Ven 6 Déc - 19:02

Alix-ze-Coup'

Alix-ze-Coup'
compagnon
compagnon

Vercingétorix, album qui m'a fait "raccroché" à la série que j'avais délaissée après Iorix le Grand ; le Maître nous dessine des Gaulois et des Romains beaucoup  moins estampillés XIXe s. Certes, son opinion demeure figée sur les archers gaulois (malgré le témoignage de César en personne) mais c'est un entêtement qu'on lui pardonne comme celui du supposé supplice de Crassus, très grand-guignolesque... Cool

16850 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Ven 6 Déc - 19:27

Raymond

Raymond
Admin

Voilà un témoignage original. Il y a quand même des lecteurs qui ont bien apprécié Vercingétorix.  Very Happy

Sinon, je suis bien d'accord avec Draculea ! Vercingétorix n'atteint pas le même niveau d'originalité et de réussite que les Bijoux de la Castafiore. Toutefois, on retrouve le même genre de tentative chez les deux auteurs. Hergé et Jacques Martin cherchent en effet à renouveler leur série et, pour cela, ils jouent avec les règles habituelles de leurs récits. Ils construisent donc des histoires situées dans un lieu bien connu (la Gaule pour l'un, Moulinsart pour l'autre) mais ils ne racontent plus de belles aventures classiques. Leurs BD visent de nouveaux buts, tout en produisant des résultats bien différents. Hergé veut surtout parodier ses précédents albums, et il réussit ainsi à créer une magnifique comédie de caractères, tandis que Jacques Martin semble davantage préoccupé par une reconstitution exacte de la Gaule romaine (sous l'influence des nouvelles connaissances apportées par les historiens), et cela donne un roman réaliste, documenté et un peu crépusculaire.

Hergé renouvelle donc son humour, tandis que Jacques Martin renouvelle la BD historique. Leurs deux albums n'ont bien sûr pas la même portée, mais les deux auteurs sont quand même dans un processus assez comparable, qui concerne leur série vedette et qui peut déconcerter les lecteurs.  Cool


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16950 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Sam 7 Déc - 11:12

Raymond

Raymond
Admin

En 1986, ma petite famille se réorganisa car un fils était là ! Nous décidâmes donc avec Josiane qu'elle allait arrêter de travailler pour se consacrer à son enfant et c'était une belle décision que je n'ai jamais regretté. Elle eut toutefois de nettes conséquences sur notre budget familial et il nous fallut désormais vivre d'une façon plus modeste.  Cool

Ce changement impacta bien sûr fortement mon "budget bandes dessinées", qui se réduisit comme une peau de chagrin. Wink  Mais ce n'était pas très grave pour moi, car j'avais pris l'habitude d'être économe pendant mes années d'étudiant. Je me remis ainsi à fureter un peu partout et à "chiner" pour découvrir les bonnes affaires que proposaient les librairies de BD ou les soldeurs. Et puis, lorsqu'il y avait vraiment une "nouveauté vraiment indispensable", je me permettais de temps en temps d'acheter un album. Je n'étais pas si pauvre que ça.

Je continuais par ailleurs d'acheter certains journaux mensuels, et c'est ainsi que je découvris dans Vécu la prépublication du Puit Nubien en 1986.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1986-a10

Cette nouvelle aventure d'Arno était une vraie splendeur, et je la trouvais presque meilleure que "L'Œil de Khéops". Le dessin de Juillard avait encore gagné en maturité, car il surchargeait moins ses images et privilégiait désormais les grandes cases dont l'apparence était gracieuse. L'artiste (osons le dire  Very Happy ) gardait cependant son inclination naturelle pour les alternances de plans et les mises en page dynamiques, et ses planches étaient un régal pour l'œil.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 986-ar10

Le scénario de Jacques Martin adoptait par ailleurs un caractère plus intimiste, car il racontait essentiellement une histoire de vengeance. Djeila, la belle égyptienne dont Arno était tombé amoureux pendant l'épisode précédent, avait été lâchement tuée au cours d'un affrontement avec les agents du "Pique Rouge". Notre héros poursuivait désormais Douglas Month, un antipathique officier anglais qui était responsable de cette mort. La première partie du récit se déroulait donc en Egypte, où Arno faisait connaissance (et même un peu plus) avec une mignonne petite cousine de Djeila, avant de prendre un bateau et de poursuivre son ennemi jusqu'en Angleterre pour le châtier. Cet étonnant voyage permettait aux auteurs de développer un superbe contraste graphique, en abandonnant les paysages jaunes et ensablés des bords du Nil pour passer aux paisibles couleurs vertes des boccages anglais.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 986-ar11

D'une façon totalement invraisemblable, Arno devenait très vite un gentleman anglais barbu et rouquin, et j'éviterai de discuter ici des artifices scénaristiques qu'avait employé Jacques Martin. Le Puit Nubien était manifestement un mélodrame improbable, et son intérêt provenait davantage de sa beauté graphique et de ses contrastes d'ambiance que de sa crédibilité. Et je ne m'étonnais donc pas qu'une fois arrivé à Salisbury, Arno puisse d'emblée se lier d'amitié avec John Constable lui-même, le fameux peintre anglais dont les tableaux ont immortalisé certains paysages du Wiltshire.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 986-ar12

Bien sûr, après quelques péripéties que je ne détaillerai pas, Arno finissait par se venger et à éliminer l'infâme lord Douglas Month, mais cette victoire était bien sûr incapable de soulager sa peine. Le héros continuait donc à promener son chagrin à travers les beaux panoramas anglais, et son périple se terminait devant le mystérieux site de Stonehenge, dont la beauté silencieuse lui apportait une sorte de paix. Je trouvais cette fin totalement magnifique.  

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 986-ar13

Cette BD était certainement une des meilleures de l'année 1986.  sunny

Et la série Arno atteignait alors son sommet. J'étais bien loin de me douter que ce serait le dernier album dessiné par Juillard.   Sad

Et puis bien sûr, j'achetais aussi par la suite l'album. Mais ce fût bien plus tard, lorsque je le trouvais en "occasion" chez un de mes libraires favoris. J'étais en effet redevenu un véritable "chineur", et j'allais le rester pendant de nombreuses années.


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17050 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Sam 7 Déc - 11:28

2J

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50 ans avec Jacques Martin - Page 7 Tzolz257
La Cathédrale de Salisbury vue des prés
Tableau de John Constable

17150 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Sam 7 Déc - 11:45

Raymond

Raymond
Admin

Oui ! Juillard a en effet dessiné dans le Puit Nubien une belle mise en abyme, puisque l'on voit John Constable lui-même en train de peindre ce fameux tableau.  Very Happy


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17250 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Dim 8 Déc - 14:55

Raymond

Raymond
Admin

En 1986, il y eut aussi un nouvel album de Jhen, qui s'intitulait le Lys et l'Ogre !

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1986-j10

Cette histoire se distinguait d'abord par un retour fracassant de Gilles de Rais et l'album se présentait en fait comme une véritable suite de Barbe Bleue. Le connétable y était toujours plein de panache et décidait cette fois de monter un grand spectacle théâtral, en hommage à Jeanne d'Arc. Cette anecdote était tirée d'un événement historique authentique, et elle permettait à Jacques Martin de dévoiler les véritables points faibles de son personnage, à savoir un tempérament dépensier et imprévoyant … qui devait finalement être la véritable raison de sa chute.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1986-j15

Le Lys et l'Ogre permettait également au scénariste de développer un peu mieux la relation ambigüe que Jhen entretenait avec Gilles de Rais. Le héros était maintenant totalement au courant des pratiques monstrueuses de son ami, et il ne se gênait d'ailleurs pas de s'opposer à certaines initiatives vicieuses, mais il n'arrivait pas non plus à mettre fin à cette relation compromettante. Il est vrai que Gilles avait des moments de faiblesse qui éveillaient parfois un sentiment de pitié, et que ce dernier arrivait alors à extorquer à Jhen de dangereuses promesses.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1986-j12

Jacques Martin essayait donc (péniblement) d'expliquer l'amitié qui existe en Jhen et Gilles de Rais, mais le vrai morceau de bravoure de ce récit était d'abord l'organisation en plein air d'une pièce de théâtre, ou plutôt du "Mystère du Siège d'Orléans", qui fût effectivement mis en scène en 1435 avec un certain panache. Son scénario racontait en détail la construction du "théâtre" lui-même, puis la représentation luxueuse de ce "mystère" devant le roi et la noblesse française. Et Jean Pleyers dessinait avec une incroyable énergie ces séquences complexes, qui mélangeaient une foule bigarrée et de grands échafaudages médiévaux. Ses images splendides fourmillaient de personnages et de décors fastueux, et l'album rendait en fait hommage aux splendeurs du Moyen-Âge gothique.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1986-j13

L'arrivée du roi Charles VII, de sa maîtresse Agnès Soral et du dauphin Louis (le futur Louis XI) donnait ensuite au récit une dimension supplémentaire. La Grande Histoire faisait son entrée dans le récit et Jacques Martin s'amusait à nous faire deviner qui, du Dauphin Louis ou de Gilles de Rais, pouvait être le plus féroce ? Le scénariste choisissait finalement le futur Louis XI et ce choix me semblait un peu injuste (Louis XI reste un monarque très mésestimé). J'appréciais toutefois à sa juste valeur cet étonnant affrontement de caractères qui laissait Gilles de Rais vaincu et meurtri par la férocité du prince. Il est vrai que les monstres les plus redoutables restent souvent masqués.  

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1986-j14

J'étais donc à nouveau séduit par ce bel album médiéval, à la fois intelligent et richement documenté. Il me semblait d'ailleurs que pendant ces années-là, Arno et Jhen avaient clairement tendance à supplanter Alix et Lefranc.  Wink

Et l'explication était en fait toute simple ! Avec Arno et Jhen, Jacques Martin créait avant tout de la bande dessinée pour adultes. Cool


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17350 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Lun 9 Déc - 9:57

Raymond

Raymond
Admin

L'irruption de nouvelles séries à succès correspondait à de nouvelles grandes années pour Jacques Martin. Je ne fus donc pas surpris de retrouver le maître interviewé par le mensuel A Suivre à la fin 1986.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1986-a11

Jacques Martin y résumait rapidement toute sa carrière et l'entretien ne m'apprenait en fait pas grand chose. L'intervieweur lui reposait la sempiternelle question de la présence de jeunes garçons (et de l'homosexualité latente) dans Alix et Lefranc et l'auteur répondait une fois de plus que ces présences enfantines avaient été demandées par l'éditeur.


50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1986-a12

Ses confidences au sujet de sa manière de collaborer avec Chaillet, Pleyers et Juillard étaient plus intéressantes. Je remarquais cette fois que Jhen et Arno étaient maintenant reconnus comme de vraies grandes séries.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1986-a13

Le plus intéressant était toutefois une étrange photo de Jacques Martin dans un costume romain. Cette photo était parue dans un récent portfolio et elle dévoilait un aspect peu connu du créateur d'Alix : il pouvait être un véritable acteur.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 Jacque10

Le "maître" posait pour la postérité et … il me vient aujourd'hui à l'idée que ce milieu des années 80 était un deuxième âge d'or !  Idea


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17450 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Jeu 12 Déc - 13:49

Raymond

Raymond
Admin

L'année 1987 fût surtout marquée par la publication de l'Apocalypse, 10ème album de la série Lefranc.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1987-a10

Je n'étais plus un très grand fan de la série, comme je l'ai déjà dit, mais le thème du voyage dans le temps apparaissait tout de même ambitieux et intéressant. L'album semblait donc digne d'être acheté et ceci me permis de découvrir une histoire très inhabituelle.

Tout commençait avec une longue promenade en taxi, Lefranc étant invité à une sorte de congrès inter-professionnel par la mystérieuse association Pro Mundia. Le sujet de cette réunion concernait de graves problèmes qui menaçaient la race humaine, mais le voyage en voiture se déroulait d'une manière bizarre. Le héros finissait rapidement par se demander dans quel nouveau piège il avait pu se précipiter ?

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1987-a11

La découverte que son vieil ennemi Axel Borg participait à la même manifestation n'était en revanche pas un mauvais signe. Au contraire, sa présence devenait presque rassurante face à cet environnement qui était bien énigmatique.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1987-a12

En fait, ce congrès ne proposait aucun colloque, et il débouchait plutôt sur une sorte de voyage dans le temps. Et c'est ainsi qu'après avoir dû se plier à une série d'exercices bizarres, Lefranc et ses compagnons devaient soudainement se précipiter équipés et casqués dans une salle de navigation. C'était le début d'un grand voyage mais … personne ne savait vers quoi ?.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1987-a13

Cette intrigue me faisait un peu penser au Piège diabolique, mais d'une façon assez décalée car l'invitation ne provenait pas au départ d'un ennemi du héros. Et puis, contrairement à Mortimer qui devait sans arrêt se battre pour échapper à de nouvelles menaces, Lefranc ne se retrouvait jamais en danger. Il était paisiblement invité à contempler certains événements historiques sur un écran de télévision, et ce contexte permettait d'ailleurs au scénariste d'avancer quelques hypothèses sur la mort de Louis II de Bavière ou sur la future chute de la civilisation occidentale. Une longue séquence racontait également la mort dramatique du jeune Antinoüs, le célèbre favori de l'empereur Hadrien et j'en déduisais qu'il y avait là un hommage discret au fameux roman historique de Marguerite Yourcenar. Et en y réfléchissant un peu plus, ce scénario me donnait aussi l'impression que le récit amalgamait toutes sortes de thèmes très différents, pour ne pas dire des marottes, qui étaient depuis longtemps chers à Jacques Martin.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1987-a14

Peu avant la fin de l'histoire, l'auteur donnait tout de même quelques clés au lecteur pour qu'il comprenne mieux son récit. Lefranc et ses compagnons avaient donc bien fait un voyage vers le futur, et le héros y découvrait un monde terrien victime de la surpopulation, dans lequel l'homme était condamné à vivre dans les airs afin de laisser la surface terrestre utilisable pour la production agricole. C'était une hypothèse assez originale, voir même amusante, que je n'avais jamais lue auparavant et qui n'était pas vraiment une "apocalypse" dans le sens habituel du terme. C'était plutôt une vision ambiguë et ironique de l'avenir, ni joyeuse ni dramatique, mais qui réveillait quand même un bizarre sentiment d'angoisse. C'était en tout cas un futur que je ne souhaitais pas pour l'humanité.   Wink

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 1987-a15

Telle était donc ce voyage dans le temps fait par Lefranc, qui n'avait rien d'un thriller ou d'un récit classique de science-fiction. L'histoire faisait plutôt appel à l'intellect et le plaisir de sa lecture n'était en tout cas pas immédiat.  Le récit était sans aucun doute très original mais je regrettais tout de même une certaine absence de suspense. C'était une BD pour adultes, en fait, qu'il ne fallait pas lire d'une façon impatiente ou infantile.

Je me sentais ainsi un peu mitigé en refermant ce livre, et il faut bien avouer que je ne l'ai pas relu souvent par la suite. J'en garde aujourd'hui le souvenir d'un essai assez brillant de "futurologie" auquel il manque un petit poil d'action ou d'enthousiasme. Mais il est probable que Lefranc prenait de l'âge en même temps que son auteur, et que ce dernier était devenu plus contemplatif et moins aventureux.

Et actuellement, cet album est devenu une BD intéressante à discuter, même si elle n'était pas très distrayante au premier abord. Mais lorsqu'on aime un auteur, on ne s'arrête pas à ce genre de détail.  Very Happy



Dernière édition par Raymond le Jeu 12 Déc - 17:59, édité 1 fois


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17550 ans avec Jacques Martin - Page 7 Empty Re: 50 ans avec Jacques Martin Jeu 12 Déc - 15:04

marbou


lecteur émérite
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Raymond a écrit:
Le plus intéressant était toutefois une étrange photo de Jacques Martin dans un costume romain. Cette photo était parue dans un récent portfolio et elle dévoilait un aspect peu connu du créateur d'Alix : il pouvait être un véritable acteur.

50 ans avec Jacques Martin - Page 7 Jacque10

Le "maître" posait pour la postérité et … il me vient aujourd'hui à l'idée que ce milieu des années 80 était un deuxième âge d'or !  Idea
Amusante photo de J. Martin, quasi impérial, j'apprécie particulièrement son regard dans le vague, ainsi que la symbolique de la colonne dressée devant lui face au jeune éphèbe agenouillé.

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