Je rebondis sur la "psychiatrisation" que tu mentionnes, estimé Raymond. La manie actuelle en ce qui concerne les jeunes enfants - voire les préadolescents - et qui touche d'assez près notre domaine, la BD, c'est le TRAUMATISME. Par une acception tout à fait erronée de ce concept créé par Sigmund Freud (mais qui lit vraiment Freud ??), on entend par là tout ce qui est un peu "violent" pour nos chères têtes blondes, et l'on censure à tour de bras tout ce qui est censé les terroriser, en faire des psychopathes ou des déviants sexuels. Les dessins animés des chaînes jeunesse sont désormais tous repeignés dans ce sens. Ainsi les "méchants" sont tellement idiots qu'ils n'effraieraient pas une mouche, entre autres exemples. Ma nièce, convertie à cette croyance irrationnelle qui prépare bien peu aux réalités non-Bisounours du monde, censure les films de Walt Disney à mes petits-neveux (3 et 5 ans) à cause des maléfiques créatures qu'on y rencontre : le chat Lucifer de "Cendrillon", le rat et les ignobles chats siamois de "La Belle et le Clochard", l'anaconda hypnotiseur de "Mowgli", etc. D'ailleurs Disney en son temps fut vivement attaqué par les ligues morales américaines sur ce thème. Sous une forme différente, c'est le pseudo "féminisme" confondu totalement avec le bon vieux puritanisme chrétien qui menace à présent de vider les musées de toutes les nudités, allié avec d'autres religions de coincés !! (je suis guide-conférencier, païen gréco-romain-japonais, et donc cela me hérisse le poil !). Mais cela pourrait nous entraîner un peu loin... Revenir aux casse-couilles de la BD peut-être ?
Par exemple, et à propos de couilles, en dépit du discours officiel de tolérance complète envers les moeurs jadis "déviantes", les BD destinées aux plus jeunes insistent lourdement sur la norme hétérosexuelle : que ce soit Le Petit Spirou, Cedric, Titeuf, et bien d'autres, il s'agit des fortes pulsions des garçons envers les filles, et vice-versa, à la joie probable des parents, acheteurs de ces albums à gros succès. Idem pour les titres destinés à des jeunes plus âgés, voire adultes hors quelques romans graphiques. Non que je milite pour des BD LGBT à l'intention de la jeunesse : je me contente de relever la contradiction. Qui n'existe pas au Japon (on me reconnaît bien là).