Fou(s) de Cazanave

Belle histoire ! Un grand merci, Delan !

Et nous arrivons au bout de cette présentation de Cazanave. Il y manque encore des illustrations de quelques livres, et puis aussi bien sûr les dessins du Pilotorama du N° 67 de Pilote, datant de février 1961. Mais comme il se trouve que je possède ce numéro de Pilote, je vais quand même vous montrer ces dessins, qui sont l'ultime œuvre publiée de Cazanave, avant son décès quelques mois après.

Tout d'abord, il y a l'habituel grand dessin qui s'étend sur les deux pages centrales du journal. Vu la grande taille des pages du journal Pilote à cette époque, cette image est impossible à scanner et j'en ai donc fait une photo. Cette image montre une scène de la célèbre bataille de Fontenoy, gagnée par les français en 1745.



Mis à part cette grande illustration, il y a encore deux dessins plus petits. La première, assez petite et peu spectaculaire, montre le maréchal de Saxe dans son carosse !



Et la seconde montre des soldats de l'époque, sous différents profils.



Je vous montre encore une petite partie de l'image centrale, cette fois-ci scannée. Cela permettra de mieux apprécier certains détails du dessin.  



Et c'est ainsi que se termine la carrière de Cazanave !

Merci Draculea !

Peut-être faut-il encore ajouter quelques mots, pour conclure !

Et tout d'abord, comment expliquer la passion que j'ai eu pour ce dessinateur méconnu ? Il y a eu au départ un réflexe de curiosité, certainement, car j'étais stimulé par l'énigme dont je vous ait parlé en début du sujet. Et ensuite, il y a bien sûr eu le plaisir de chercher, de comparer et de collectionner des œuvres et des images. Mis à part quelques rares articles critiques, le sujet était presque vierge, et je me suis abandonné sans arrière pensée au plaisir pur de l'exploration. Et puis enfin, il y a eu le fait que Cazanave est un auteur singulier, un artiste qui travaillait à l'ancienne, dont le style est souvent pittoresque, et dont la découverte n'est pas décevante. Vous avez remarqué, j'espère, que malgré le caractère un peu suranné de son dessin, certaines œuvres se relisent avec un net plaisir.

Certes, Cazanave ne sera jamais un auteur très important dans l'histoire de la BD ,et il est probablement destiné à rester méconnu. Mais je suis certain qu'il y a aura toujours quelques amateurs dans mon genre, qui aiment explorer les "chemins de traverse" et qui s'intéresseront à des artistes dans son genre, des dessinateurs originaux qui sont capables de surprendre.

Il n'y a pas que les vedettes qui soient susceptibles de nous intéresser.

Et puis, je remercie bien sûr arsen33 et Delan qui ont mis en ligne quelques BD que je n'avais jamais vues. Et enfin, merci à tous ceux qui se sont intéressés à ce sujet un peu baroque et … hors des sentiers battus.  

Ceci dit, le "feuilleton Cazanave" étant terminé, je médite sur un nouveau sujet semblable dans lequel je pourrais me lancer.  

Il y a en fait bien d'autres dessinateurs pour lesquels je me passionne depuis 30, 40 ou 50 ans, avec d'abord des périodes de fièvre qui sont suivies après cela d'une prise de distance, puis à nouveau de périodes de passion, puis à nouveau d'éloignements, par intermittences. A la longue, il y a une sorte de compagnonnage.

Il y a quelques noms qui me trottent dans la tête, pour explorer ainsi l'œuvre d'un nouvel auteur, sous la forme d'un feuilleton, mais je n'ai pas encore décidé.

Je vais prendre quelques instants la main pour vous montrer ce que j'ai des oeuvres pour adultes de Raymond et de ses ennuis avec la censure (commission de surveillance )
Extrait de sa notice WIKIPEDIA :
Une fin de carrière troublée par la censure (les années 1950)
Une orientation vers une presse destinée à un public adulte
Dans les années 1950, Raymond Cazanave se tourne vers une presse plus orientée pour adultes. Il collabore de temps en temps à la revue Pigalle avec le sous-titre « le digest galant », revue pin-up mensuelle crée le 28 août 1950 aux Editions du Trapèze à Lyon sous la direction de Fernand Nugue. Cette revue publie des photos de nus mais également des articles sur l'actualité littéraire et cinématographique. En 1953, Cazanave se tourne vers la revue mensuelle Paris Paradise12 lancé le 10 février 1953 après l'interdiction de Beauté Magazine en 1952 par les éditions As. Le premier numéro est lancé le 17 février 1953 sous la direction de Pierre Ulysse dans un format plus petit laissant ainsi uniquement place aux nouvelles et aux photos de pin-up. On y retrouve des photoromans dès le numéro 6 mais également des bandes dessinées à suivre notamment Le Secret de Luc Vermont, récit de mousquetaires entourés de jeunes femmes dénudées qui sera publié du numéro 3 au numéro 7. En 1954, il collabore à la revue Paris Cocktail et Paradise aux Editions As lancé le 22 décembre 1954 comme suite de Paris Paradise également sous la direction de Pierre Ulysse puis Mme S. Robolin à partir du numéro 52. Cazanave y réalise une bande dessinée policière à suivre, La Villa des Mystères publié du numéro 26 au numéro 31.

Des œuvres jugées trop osées et censurées
La revue Pigalle la même année de sa création connaît des problèmes de censures. Le 31 mars 1950, la Commission de Surveillance et de Contrôle demande la suppression de la revue mais l'éditeur continu de faire paraître la revue jusqu'au numéro 16 et publie dans le numéro 12 un édito exprimant son agacement concernant la censure dont est victime sa revue. Le 28 octobre 1954, la Commission de Surveillance et de Contrôle demande l'interdiction de la revue Paris Cocktail et Paradise. Cependant, la parution se poursuit jusqu'au numéro 75 en devenant Paris Cocktail dès le numéro 58 afin d'éviter la suspension de la revue.




à suivre...

De moindre qualité et non signée :
La villa du(des) mystére(s)?

Effectivement, l'article de Wikipédia donne une grande importance à la production érotique de Cazanave. Il n'est pas question de la nier (j'en ai aussi montré des images) mais je ne suis pas convaincu qu'il faille lui accorder une grande place.

De plus, je ne reconnais pas vraiment le style de Cazanave dans les images de la Villa du Mystère.  Si on les compare avec les planches de Bob Corton qui se trouvent un peu plus haut (et qui sont presque de la même année), on remarque très vite que de nombreux détails (comme les postures de personnages ou les visages masculins) ne concordent pas.

Cela dit, si tu as d'autres images, n'hésite pas à nous les montrer ici. Il y a en tout cas matière à débat !

Sinon, en ce qui concerne les ennuis de Cazanave avec la Commission de Surveillance pour Bob Corton, il y a un article de Hop qui en parle. Il me semble vous avoir déjà signalé la référence mais je vous la redonne. C'est l'article "les Dessous de la BD" qui se trouve dans Hop N° 76 !

Je partage ton sentiment pour "la Villa" mais il n'y a pas que le rédacteur de Wikipedia qui la lui attribue ; Bernard JOUBERT aussi dans son dictionnaire ; p.663 (notice de PARIS COCKTAIL et PARADISE )

Passons maintenant à :

La civilisation antique a survécu, les rites sont toujours bien présents et suivis comme il convient. Nous sommes selon toute vraisemblance du côté de la civilisation cachée. La Reine au masque d'or, jeune occidentale semble-t-il (elle est rousse) est promise à une mort sanglante qu'elle ne refuse pas. Sans doute Marcel, l'intrépide aventurier, saura-t-il sauver la belle jeune femme...

dans PARIS PLAISIRS en 1952 dés le N°1 une page par N°
"Un aventurier, à la recherche de sa maîtresse enlevée , parvient à une ville interdite d'Amérique du Sud ..."

interdit par arrété du 14 Juin 1952
la fin paraitra dans le seul N° de BEAUTé MAGAZINE (Septembre 1952) lui même interdit dés Novembre .
(Je ne retrouve plus d'autres images pour le moment )

Bonjour, je pense être en possession du carnet de bord de Raymond Cazanave de 1954 à 1960

Bonjour ! Bienvenue dans le forum.!
Si Je comprends bien, vous n'en êtes pas sûre ?

J’en suis sûre

Que contient exactement ce carnet de bord ? Un recueil de dessins ? Un journal personnel ? Un livret de compte ?

Et que nous demandes-tu ? Des conseils sur ce qu'il faut en faire ?

Aucun dessin, plutôt un journal au jour le jour, les dépenses, les visites, les planches dessinées et ou livrées
Je me demandais s’il avait des descendants

D'après l'article d'Ange Tomaselli, Cazanave a eu une fille qui est née dans les années 20 mais j'imagine qu'elle n'est plus de ce monde. Je ne sais pas s'il y a eu de la descendance par la suite. Louis Cance aurait peut-être pu nous en dire plus, car il a dû contacter les ayant-droits lorsqu'il a publié son numéro de Hop consacré à Cazanave en 1997, mais il est malheureusement décédé récemment. Je ne sais donc pas à qui on pourrait s'adresser. maintenant ?

Ce "journal" pourrait éventuellement être étudié par un spécialiste ? Peut-être contient-il des informations intéressantes ? Je ne connais hélas pas de vrai spécialiste de Cazanave. Les auteurs des articles publiées dans Hop, dans Phénix ou dans le Collectionneur de BD sont en effet tous décédés.  

Merci pour votre réponse, effectivement ça risque d'être plus difficile que prévu. Je vais essayer de me renseigner et je ne manquerai pas de revenir vers vous si j'ai des infos.
Je peux peut-être poster une ou deux photos du journal pour que vous le voyiez (je ne sais pas si c'est possible dur le forum)

Oui, j'apprécierai d'avoir une ou deux images de ce carnet, afin de me rendre compte de quoi il s'agit.

Pour importer une image dans le forum, il faut d'abord la scanner. Une fois que vous avez l'image numérique dans votre ordinateur, vous pouvez l'importer dans le forum à partir du bouton "héberger une image", qui se trouve dans ligne d'icônes située au dessus de votre texte, lorsque vous êtes en train de l'écrire.

J'avais expliqué en son temps toutes les différentes étapes de cette importation d'images. C'est un petit guide illustré que vous pouvez voir dans ce sujet (lien ci-dessous), dans les messages 22 à 27. Ce n'est en fait pas très compliqué.  

https://lectraymond.forumactif.com/t37-sur-l-importation-des-images-dans-les-sujets

Merci beaucoup !

C'est intéressant parce que j'imaginais plutôt Cazanave comme un artiste qui travaillait à l'instinct. On découvre à l'inverses dans ces carnets un homme méthodique et organisé, ayant presque une mentalité de comptable, qui note scrupuleusement ce qu'il fait tous les jours, que ce soit sur le plan professionnel, ménager, financier (il note les paiements de loyer) ou imaginaire (il pend aussi note d'un nouveau projet).

Je n'ai pas réussi à tout lire mais je note que ces carnets commencent en 1954. Jusqu'à quand Cazanave a t-il continué à prendre toutes ces notes ?

Le journal s'arrête sur des feuilles volantes jusqu'à mai 1961 mais il n'y a alors plus que quelques mots pour décrire santé, travail et dépenses (et le menu aussi)

Oui, je suppose que Cazanave était complètement épuisé en 1961, qui fût l'année de son décès.

Ce carnet serait très précieux pour un biographe, mais je me demande si quelqu'un fera un jour ce genre de travail ?