Lefranc, Alix, Jhen ... et les autres
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Alix 38 Les Helvètes

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151Alix 38 Les Helvètes - Page 7 Empty Re: Alix 38 Les Helvètes Ven 1 Jan - 11:44

Raymond

Raymond
Admin

C'est une superbe étude ! Un grand merci, Jacky-Charles ! pouce

Il est vrai que cette histoire est davantage un "voyage en Helvétie" qu'une aventure spectaculaire, mais elle se relit très bien. J'ai bien aimé les reconstitutions de certains opidums de l'époque (Berne, Lausanne, Martigny etc.) et cette traversée de l'Helvétie est un beau voyage dans le temps. Ton article démontre très bien à quel point les deux auteurs sont cherché à ancrer leur récit dans la réalité et le "réalisme" de cette BD me parait exemplaire.

Peut-être qu'il manque un petit grain de folie, comme tu le fais remarquer, mais l'album est tout de même très agréable tel qu'il est. Et quand on pense au dernier album d'Alix qui est sorti en 2020, il devient évident que Marc Jailloux nous manque beaucoup.


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152Alix 38 Les Helvètes - Page 7 Empty Re: Alix 38 Les Helvètes Ven 1 Jan - 12:15

Tarmac

Tarmac
vieux sage
vieux sage

Un énorme travail d'exégèse et d'épistémologie sur le pagus et la civitas des Helvètes qui permet de renouveler sous un oeil plus averti, la lecture de ce très bel album de Marc Jailloux et M Bréda, selon moi, le meilleur de ce binôme. pouce

153Alix 38 Les Helvètes - Page 7 Empty Re: Alix 38 Les Helvètes Mar 29 Juin - 14:59

Inky

Inky
compagnon
compagnon

Wahou, cet album est sans doute ce qui s'approche le plus de la perfection depuis que Jacques Martin n'est plus seul maître à bord !

Le dessin est juste parfait. Je trouve les personnages, visages et attitudes extrêmement martiniens, même si ce n'est pas du Martin à 100%. C'est vraiment un étalage de virtuosité sans pareil. C'est ainsi que toutes les reprises graphiques d'Alix auraient dû être dès le début ! Mon seul bémol concerne l'encrage curieusement pâlot comme si on avait cherché à ne pas trop marquer le trait et à simplement effleurer la feuille de papier. Je me demande dans quelle mesure les couleurs, un peu pastel ne contribuent pas à ce ressenti "éthéré". Je crois me souvenir d'un encrage plus appuyé chez Martin et de couleurs plus "catégoriques". Mais peut-être que je me trompe, et ça reste un bémol bien léger. On n'en tutoie pas moins constamment l'excellence d'un bout à l'autre de l'album (peut-être les visages sont-ils un poil plus "esquissés" sur les toutes dernières pages, mais bon on ne va pas chipoter).

L'histoire est intéressante et originale ; il est remarquable de voir combien la couverture la résume : au sein de l'écrin majestueux du pays helvète, le chariot de l'ambassade contenant l'or est escorté par Énak et Audania, le beau second rôle féminin du récit (pour une fois pas amoureuse d'Alix, petite entorse aux tics martiniens mais franchement c'est pas plus mal, je préfère !) et au premier plan Alix sur ce majestueux cheval qui sera la clef de l'épisode, lequel se cabre à la fois dans une posture qui le met en valeur à la hauteur de son rôle mais évoque également sa peur devant un symbole funèbre qui préfigure son destin.
Cette couverture possède une qualité dramatique qui me semble beaucoup plus conforme à l'esprit des couvertures de Jacques Martin et des autres auteurs de l'époque que la couverture du Dieu sans nom, laquelle fait également usage de crânes mais d'une façon beaucoup moins subtile, et tout à fait racoleuse.

Bon, après le fameux cheval en question, en ce qui me concerne, je ne le trouve pas dessiné d'une façon époustouflante qui nous fasse le trouver incomparablement beau. Disons qu'on accepte de croire qu'il l'est pour la cohérence du récit. C'est un peu comme la marâtre supposée être la deuxième femme la plus belle de tout le pays après Blanche-Neige, et pour laquelle l'actrice choisie est Julia Roberts (alors que Julia Roberts question beauté eeeeeuuuuuh... enfin je présume que tous les goûts sont dans la nature, je veux pas me mettre les fans de JR à dos non plus). Bref.

La disparition de l'or et l'idée d'immoler le cheval est en tout cas un excellent coup de théâtre qui élève cette histoire d'ambassade plutôt terre à terre au rang de fable symbolique. La disparition de Saneca est également très emblématique et, bien que n'atteignant pas une dimension spectaculaire comparable, elle rappelle inévitablement certaines grandiloquentes morts martiennes marquées par "la volonté des dieux".

La galerie des personnages est riche et attachante. Chacun est bien individualisé et on a le plaisir de les voir interagir entre eux comme des vrais gens plutôt que de se cantonner à être des silhouettes sans épaisseur, uniquement définies par rapport à Alix ou à leur intervention dans le récit. Cela transparaît au détour de petites répliques souvent sans importance, mais qui leur donnent réellement chair : le bavardage des arpenteurs page 8, la vanne de Carerdo à son jeune ami Camilos lors de leurs retrouvailles page 33, etc.

Dans le même ordre d'idées, les protagonistes ne sont pas des caricatures monodimensionnelles mais obéissent chacun à leur propre logique interne et à leurs objectifs. Même le déplaisant Lucius, alors qu'il était encore aveuglé par ses orgueil et préjugés (spéciale dédicace à Jane Austen), n'en faisait pas moins preuve de courage et d'opinâtreté dans la mission d'observation qu'il s'était lui-même assignée. On s'attendait à le voir ne jouer qu'un rôle irritant d'excité fanatique jetant de l'huile sur le feu et mettant les bâtons dans les roues d'Alix, un peu "à l'ancienne", de la façon dont les personnages avaient tendance à être écrits il y a quelques décennies. Finalement son rôle sera plus discret et nuancé, il vivra en quelque sorte sa propre aventure de son côté, et son personnage s'avèrera beaucoup plus humain, plus "vrai", puisqu'au final tous ses côtés caricaturaux trouvent leur source dans son insupportable arrogance initiale.
Audania elle aussi fait ses propres choix et vit sa propre aventure en marge de celle d'Alix. Une plausible romance s'esquisse en fin d'album avec Camilos, sans être pour autant explicitement suggérée... Encore une fois, le scénariste joue tout en finesse et permet au lecteur de s'approprier le récit et ses personnages et d'y apporter ses propres interprétations et conclusions, sans rien forcer.

Les caractères d'Alix et d'Énak sont plutôt bien respectés, même si ce dernier est très peu présent. Le plus étonnant concernant Alix (et donc le moins canon) est son désintérêt manifeste pour le sort de Lucius en territoire hostile après que celui-ci a quitté la caravane. Je pense que même affublé d'un trublion encombrant, l'Alix de Jacques Martin en aurait pris son parti et fait de son mieux pour assumer ce fardeau (cf. certains compagnons de route embarrassants qu'il s'est coltiné par le passé comme Iorix, Vercingétorix ou Maïa...). D'autant plus que dans le cas présent c'est Jules César en personne qui lui a personnellement demandé de veiller sur Lucius devant témoins. En choisissant de reformuler les termes de sa mission à sa guise, Alix ne vaut donc ici pas mieux que Lucius lui-même, à qui l'un de ses serviteurs faisait remarquer qu'il était censé superviser l'installation des colons (page 17).

Quoique cela soit éminemment anecdotique, le pinailleur que je suis ne peut s'empêcher de remarquer deux petites maladresses stylistiques en première et dernière page.
En effet, suis-je le seul à avoir été intrigué par ce badaud chapeauté de la première page qui regarde passer le cortège ? Avant de constater que l'histoire prenait une toute autre tournure et que cet individu ne disparaisse aussitôt apparu, j'étais convaincu d'avoir reconnu Fulgor et que l'aventure allait être lancée par ses retrouvailles avec Alix et Énak. Fausse piste ! Mais du coup ce démarrage déconcertant donne l'impression de bafouiller et aurait pu être mieux fagotté.
La scène finale est sereine et offre une magnifique conclusion pleine d'apaisement et d'espoir à cette histoire. Elle est l'occasion d'apercevoir la fameuse épouse de Volentus qui nous avait été présentée comme "plus redoutable qu'une centurie" (page 9) et qui devait tenir compagnie à Énak et Audania... avant que le scénariste n'oublie manifestement de mettre en scène le personnage préfiguré de façon si impressionnante. Le moins qu'on puisse dire est que cette supposée virago semble rétrospectivement bien falotte. Mais bien sûr c'est la fille de Volentus qui est mise à l'honneur, puisque l'histoire se conclut sur son prénom si évocateur... à condition de lire la note de bas de page, ce qui tempère indéniablement l'impact symbolique de cette révélation finale. Le "Personne" final de Veni vedi vici n'avait pas besoin de mode d'emploi et, de ce fait, claquait mieux.

Malgré ces petites observations pointilleuses (et certes subjectives), cet album est selon moi de loin la plus fidèle reprise de l'univers de Jacques Martin, et elle parvient même à lui insuffler une âme et une bienveillance toute particulière envers ses personnages, ce qui est indéniablement un ajout personnel du scénariste et une richesse supplémentaire apportée à la série !

154Alix 38 Les Helvètes - Page 7 Empty Re: Alix 38 Les Helvètes Mer 30 Juin - 17:19

Raymond

Raymond
Admin

Merci pour cette analyse un peu tatillonne, comme tu le dis toi-même, qui rend bien hommage au travail de Marc Jailloux !    pouce

Tu soulignes quelques petites différences stylistiques ente Jacques Martin et Marc Jailloux (trait plus fin et moins appuyé, dessin moins précis des chevaux) et c'est le genre de chose qui me parait inévitable dans une reprise. Pour ma part, je n'ai rien trouvé à redire.

Le personnage vu de dos et portant chapeau n'est probablement pas Fulgor, à mon avis. On n'a en effet pas vu son visage et tout ce que l'on sait de lui, c'est qu'il porte une barbe. C'est vraiment trop peu pour faire le rapprochement, je trouve.

Quant à la femme de Volentus, il y a en effet peut-être quelques "promesses" qui n'ont pas été tenues, mais le récit est de toute façon assez riche comme cela. Il n'y avait plus assez de place pour en faire une virago.

Pour ma part, je me suis donné un peu de temps avant de relire cet album et je sens que je vais bientôt le faire.   Wink


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155Alix 38 Les Helvètes - Page 7 Empty Re: Alix 38 Les Helvètes Mer 30 Juin - 18:25

Inky

Inky
compagnon
compagnon

J'espère avoir aussi fait honneur à Mathieu Bréda dont l'écriture me semble toute aussi digne d'éloges. Ce binôme d'artistes est vraiment au top sur cet album !

Concernant "Fulgor", à vrai dire j'ai toujours été parfaitement incapable de distinguer entre eux les innombrables barbus au poil noir dont sont truffées les aventures d'Alix. À mes yeux ce sont tous des sosies ; seul le contexte et la tenue permet de savoir de qui il s'agit. Alors une tunique brun-maronnasse et un chapeau de paille, hop, moi direct : "Fulgor !" Smile

Quant à la femme de Volentus, bien sûr son oubli en cours de route est un péché véniel. C'est juste moi qui ai un peu trop tendance à traquer le faux pas.
Pour un seul loupé de ce genre, combien de réussites ! ;-) Par exemple j'ai aussi remarqué (et beaucoup apprécié) comment à la page 16 Camilos expliquait son retard par la mort de ses arpenteurs, survenue beaucoup plus tôt dans le récit, en page 8. À l'échelle d'une bédé de 46 pages, 8 pages de distance ça fait plutôt beaucoup. Donc s'être souvenu de cette péripétie significative et tragique mais néanmoins très secondaire au récit principal, pour la replacer plus tard et renforcer ainsi la cohérence de l'histoire, c'est un souci du détail à porter au crédit du scénariste.
Quand on pense à certains albums récents où des personnages même importants sont tout bonnement escamotés en cours de route, avoir rappelé la mémoire de ces pauvres arpenteurs, franchement bravo.

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