Le rayon du manga

Le sujet de La déchéance d'un homme est peut-être sombre et susceptible de décourager certains lecteurs, mais Totoche a raison, c'est graphiquement splendide. A propos de récit déprimant, je constate que curieusement, les romans qui racontent de sombres événements sont parfois d'une telle puissance que paradoxalement ils ont une énergie épique qui fascine. Je songe par exemple à l'extraordinaire premier roman de l'écrivain américain William Styron : Un lit de ténèbres qui de ce point de vue possède un souffle incomparable alors que son sujet, la déchéance progressive d'une famille de blanc du Sud hantés par de mauvais démons, alcool, adultère, culpabilité, etc., devrait faire de cet extraordinaire livre une épreuve infranchissable.

Pour en revenir au manga de Junji Ito, je le trouve justement d'une force graphique absolument remarquable ! Les premières pages proposent une étonnante remontée narrative à partir du paysage du canal sous la pluie drue qui est le théâtre d'une tentative de suicide. Je me réjouis enfin que Spirale soit de nouveau disponible car je ne l'avais jamais lu.